l’essentiel Le club de rugby de Pamiers, dont l’équipe première évolue en Fédérale 1 qui est le plus haut niveau en Ariège, est en proie à une grave crise financière. Par solidarité, les joueurs ont accepté de ne plus être payés. Réactions.
"On a un groupe extraordinaire qui a un état d’esprit très, très positif. C’est la première fois que je vois ça… Ils défendent les valeurs de l’Ariège avec respect et humilité." Forcément "touché", David Bégu n’est pas vaincu. Alors que le Sporting Club appaméen est en proie à de graves problèmes financiers, l’entraîneur de l’équipe une, qui officie main dans la main avec Romain Boscus et Thibault Renart, sait pouvoir compter sur ses joueurs.
Avec un statut semi-professionnel, les rugbymen appaméens, troisièmes de leur poule de Fédérale 1 avec deux matchs en retard, sont tous rémunérés. Pour contribuer à "l’effort de guerre" au regard de la situation financière – il manque au bas mot 150 000€ sur un budget qui oscille entre 800 et 900 000€ par an -, tous ont accepté de ne plus être payés.
"Il en va de la survie d’un club qui a plus de 100 ans. Il ne sert à rien de creuser le trou un peu plus. D’autant que le SCA, ce n’est pas que 35 joueurs de la une. Il y a les espoirs, les cadets, les juniors, l’école de rugby, les féminines, le centre d’entraînement : on parle de 400 licenciés. Et on est tous dans le même bateau", souligne Cédric Gatti, le capitaine qui se rappelle encore de ses premières passes de gosse à Magnagounet.
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"Notre rêve, c’était la une ! Mais si on continue à se mettre des œillères, il n’y aura plus de club et on n’enlèverait ainsi le rêve de nombreux enfants."
Après une accession en National refusée l’an dernier, peu ou prou pour les mêmes motifs financiers, un tel marasme est d’autant "rageant" pour le troisième ligne que les résultats sportifs sont très bons. "La situation n’est facile pour personne mais ça reste mon club. Le voir ainsi, c’est dur mais à force de se resserrer…"
Par vents et marées, le capitaine Gatti reste positif et ne souhaite pas "cracher" sur quiconque. "Il ne faut pas être égoïste : on a toujours eu ce qu’on a demandé et il y a des sacrifices qu’on peut faire et rendre. Tous les joueurs l’ont accepté car on sent bien que cette année est particulière pour créer une vraie aventure humaine. C’est un bon groupe et j’espère qu’on tiendra jusqu’à la fin de saison afin de créer la surprise."
Et pour cela, les joueurs réfléchissent actuellement à une solution en interne pour épauler les quelques coéquipiers qui n’habitent pas l’Ariège et qui doivent effectuer les trajets chaque semaine. Juste histoire que tout le monde s’y retrouve.
Cet état d’esprit combatif, Julien Sentenac le partage. Sa première licence, c’était à Pamiers en 1990. Après avoir évolué en Pro D2 et être revenu en Ariège, son fils fait aujourd’hui partie de l’équipe des moins de 6 ans. Donc Julien Sentenac sait pertinemment qu’il n’y a pas que les "lumières de la une" dans la vie du SCA.
"C’est un club familial avec énormément de bénévoles et on se doit de courber l’échine. Pour que les gens viennent, que de potentiels partenaires se réveillent. Nous sommes une bonne majorité à être issus de l’Ariège et du club de Pamiers. Donc avec les joueurs, nous nous sommes réunis tous ensemble et nous avons décidé de ne pas lâcher. Il y a trop de monde derrière et on a un challenge sportif à relever ! Nous sommes peut-être abattus mais sur le terrain, on ne pense plus à ça. Et quelque part, malgré tout, ça resserre les liens", analyse le demi de mêlée qui salue au passage la "solidarité" et la "cohésion" du groupe à l’œuvre depuis le début de saison, malgré un "rêve de National tombé à l’eau".
Ce dimanche, les Appaméens reçoivent leurs voisins toulousains du TOEC-TOAC-FCT Rugby "On a des choses à prouver !", lance Julien Sentenac. Donc rendez-vous à 15 heures, à Balussou. Plus que jamais, le SCA a besoin du soutien des Ariégeois. "Ça donne envie de se battre pour eux… Moi, ça me donne envie de travailler encore plus", glisse David Bégu, un peu ému.
Vendredi prochain, à 19 heures, le club organise une assemblée générale extraordinaire qui ambitionne notamment de remplacer les trois co-présidents démissionnaires.
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La sortie de covid a été très dure pour les entreprises et de fait les clubs d'autant plus en 09 qui a pas un potentiel industriel important
Ceci dit a partir du moment où on ne veut pas et/ou peut pas monter en *national* pourquoi recruter pour jouer les premiers rôles en Fédérale 1 ….le challenge serait plus à tenter de se maintenir mais avec des joueurs locaux sinon du département…pour ce il faut 300 gamins et pas 150 à l'école de rugby et des unités dites de proximité dans tous les villages du coin…y compris et surtout sur les villages ou il n'y a pas de club de rugby….du périscolaire partout sur un rayon de 20 km ….comme dans le 32 et les Basques.
La F1 c'est peu de km, des derbys tous les dimanches… Faut faire du jeu, du ballon, de la fête …du public alliés a des structures adaptées en terme de com, commerces et marketing…
Les pros ou semi pro faut les prendre plus dans ces domaines que sur le terrain….avec des objectifs + sous traiter comme les clubs pros ces domaines de prospection partenaires ….faire du bizeness club ….
Et intégrer sur l'éducatif les petits clubs …les enseignants….faire du max guazini.
C'est du boulot, du management et du savoir faire dans ces domaines particuliers….mais la réussite passera par la …. pas ailleurs
Un bel exemple pour le Rugby, à l'exact opposé de l'usap et ses agresseurs. Bravo les gars !
Ça me fait toujours rire ce genre de situation. Des clubs veulent caracoller en tête de leur division et pleurniche quand il n'y a plus d'argent…faudrait peut-être utiliser son cerveau et penser à la formation par exemple qui permet de ne pas acheter son équipe fanion mais de la former sur du long terme. L'argent dure un temps et on voit bien ici ses limites. Il me semble que l'année dernière c'était déjà la même musique. Peut-être faudrait-il revoir les ambitions et jouer avec les moyens présents, aller chercher des titres peut-être dans des divisions inférieures, que la direction mette son égaux de côté et permettre aux jeunes de faire grandir le club par les résultats au lieu de le faire grandir à coup de monnaie.. une Novessitude plutôt qu'une Laportitude….
@Legitan voilà bien la réaction de quelqu un qui n a jamais géré un club sportif. premièrement, l ecolecde rugby du SCA est une des meilleures de la région, si vous suivez un tant soit peu le rugby à haut niveau, il y a certainement des noms que vous avez entendus qui sont issus du club appameen. Ensuite une équipe fanion, comme son nom l indique doit montrer le chemin, et donc être au plus haut niveau possible. cela n est possible qu avec l apport de joueurs expérimentés, qui viennent épauler les joueurs du cru. Ceci est vala le dans tous les sports.
Mais vous avez raison, restez sur votre canapé, il ne vous arrivera rien. Bonne journée à vous.

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