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Alors que les Bleus s’en vont défier l’Italie dimanche, Grégory Alldritt (25 ans, 34 sélectons) nous parle des ambitions, plus élevées que jamais, de la sélection tricolore, de son état d’esprit de compétiteur et de son évolution qui l’a vu s’affirmer comme un des meilleurs 8 au monde, si ce n’est le meilleur…
À l’approche de ce Tournoi tant attendu, on imagine que le compétiteur en vous doit s’éveiller…
Oui, je sens que l’excitation monte au fil des jours. Pour clôturer cette préparation et entrer dans la compétition, l’équipe a eu la chance d’avoir le trophée avec elle en début de semaine. Le fait de revoir la coupe nous a vraiment fait basculer dans ce Tournoi. Ça nous a remis un coup de boost.
Comment sentez-vous le groupe dans cette dernière ligne droite ?
La sélection a le même socle depuis quatre ans. Je pense, je suis même sûr de moi, donc, quand je dis que ce groupe a encore plus d’ambition qu’avant. Il a une soif de titre encore plus grande. Personne ne prend ce Tournoi comme une préparation à la Coupe du monde. J’ai bien aimé ce que Fabien (Galthié) nous a dit : "Le trophée, on l’a rendu à l’institution. On n’attaque pas le Tournoi pour défendre un titre mais on doit tout faire pour aller le chercher."
Que change, tout de même, le fait d’être les derniers vainqueurs ? Pour vous et l’extérieur…
Ça a une influence sur les équipes adverses, bien sûr : en recevant le tenant du titre, elles seront très déterminées. Mais l’an dernier, on avait attaqué le Tournoi en ayant battu les "Blacks" et en ayant déjà aussi un peu ce statut de favoris… Tout le monde s’est donné beaucoup de mal pour que la France ait ce statut. Il y a quatre ans, nous en étions loin. Après, il y en a qui diront que l’on est archifavoris, d’autres que c’est l’Irlande. À la limite, on s’en fout. Ce qu’il faut, c’est assumer. Et pour ça, on travaille dur.
Vous parlez de changement de statut. Aujourd’hui, on n’en est même plus à s’interroger sur l’ambition des Bleus : elle est évidente, non ?
Oui, l’objectif est clair : il est de gagner le moindre match et tous les trophées possibles. C’est une chose de le dire. C’en est une autre de le faire. La force de ce groupe, c’est la détermination qu’il a affichée depuis le premier jour du rassemblement. Je peux vous dire que l’on a passé dix jours très durs de préparation, qui nous ont bien mis à mal.
Les records – la série d’invincibilité de dix-huit matchs de la Nouvelle-Zélande et de l’Angleterre – et les distinctions – la première place mondiale, par exemple – qui sont à votre portée sont-ils des sources de motivation à part entière, personnellement ?
C’est toujours intéressant de marquer l’histoire. Ce groupe veut créer son histoire, d’ailleurs. Alors, oui, il y a des records de victoires, etc. Mais quand je me lève le matin, c’est pour gagner des trophées. C’est ce qui permet de vivre des moments inoubliables. En soi, soulever une coupe, c’est chouette mais les émotions que ça peut procurer, quand on les partage avec les supporters, sont aussi importantes. C’est ce que l’on veut vivre au maximum.
Quatre des cinq derniers vainqueurs du Tournoi ont terminé cinquièmes l’année d’après (l’Angleterre et le pays de Galles, à deux reprises chacun). Cette statistique a-t-elle une signification à vos yeux ?
Le message à retenir est que le 6 Nations est une compétition très relevée. Et que tout peut arriver à chaque édition. Ça confirme ce que l’on s’est dit : il ne faut pas se dire que le trophée est à nous et qu’il faut le défendre. C’est un nouveau titre à gagner, point barre. Nous savons très bien à quel point le Tournoi est dur à remporter. Pendant deux ans, on a échoué d’un rien. Il va falloir attaquer très fort.

Gregory Alldritt évoque la "force du groupe" des Bleus avant d'entamer le Tournoi
Gregory Alldritt évoque la "force du groupe" des Bleus avant d'entamer le Tournoi Midi Olympique – Patrick Derewiany

Vous débutez à Rome dimanche. En quoi l’Italie est-elle un adversaire dangereux ?
Cette sélection est en confiance. Elle a réalisé une très bonne tournée de novembre et a accompli d’énormes progrès. Les Italiens ont ce côté latin, comme nous : quand ils sont en confiance, ils peuvent avoir des éclairs de génie. Il va falloir rester dans notre structure, jouer juste, jouer fort. Ce sont des mots régulièrement employés par le staff. Ils prennent tout leur sens dans ce cas-là.
Il y a de plus en plus d’exigences vis-à-vis de l’équipe de France, dans les résultats mais aussi au niveau du contenu. La manière importe-t-elle pour vous ?
La manière, pour moi, c’est de gagner la rencontre en étant propre sur la stratégie, propre sur les basiques, sur notre défense. Ce sont des choses capitales. Après, marquer des essais de 100 mètres, si ça arrive, ça serait magnifique. Reste que, ce qu’il y a de plus important à mon sens, c’est de savoir gagner les matchs.
Ce dimanche, vous allez honorer votre 35e sélection. Comment assumez-vous ce statut de cadre ?
Le staff implique énormément les joueurs et répète souvent que c’est à nous d’être les maîtres du projet. Il y a bien sûr un capitaine, un vice-capitaine et des leaders identifiés. Mais il n’y a pas que nous qui intervenons. Chacun est responsabilisé. Tout le monde a droit à la parole et peut dire ce qu’il pense. Ce que l’on veut, c’est un vestiaire homogène. C’est prépondérant. Quelqu’un qui a une sélection doit pouvoir s’intégrer sans se dire qu’il est différent des autres. À partir du moment où l’on vient dans le groupe France et que l’on s’entraîne avec les mêmes habits, on compte pour un.
Toujours est-il que l’on attend beaucoup de vous, personnellement, eu égard à votre expérience et votre niveau de performance…
De toute manière, je suis le premier à me fixer des exigences très élevées (sourire).
Avec 1 242 minutes, vous êtes le Tricolore à avoir le plus joué cette année. Vous sentez-vous dans une forme optimale ?
Je me sens très bien, je n’ai pas de pépin physique. J’ai beaucoup joué mais ce n’est que l’affaire de quelques minutes par rapport aux autres sur le tableau. On veut être le plus souvent possible sur le terrain, vous savez. Je commence à bien connaître mon corps. Je ne l’écoute pas, car ce serait problématique, mais je sais à partir de quel moment j’enchaîne trop. Le staff de La Rochelle est à l’écoute et est bienveillant sur le sujet. D’autant plus que cette saison est spéciale. S’il y a la moindre alerte, je saurai prendre les décisions qui s’imposent.
Vous êtes devenu une référence sur le plan physique. À 19 ans, vous pesiez 118 kg, soit plus qu’aujourd’hui. Comment vous êtes-vous transformé ?
Disons que ces 118 kg étaient venus un peu trop naturellement (petit rire). J’ai toujours eu plus tendance à prendre du poids facilement qu’à en perdre. C’est ce qui m’a valu de grosses séances physiques en arrivant à La Rochelle pour descendre aux alentours des 112 kg. Pendant les six premiers mois, j’ai dû adapter mon corps afin de me plier aux exigences du Top 14. L’objectif était de perdre du poids pour avoir plus de capacité de déplacement et gagner en vitesse. Je me suis rapidement senti moins lourd.
Ce sujet est-il encore aujourd’hui une préoccupation ?
Ce n’est pas quelque chose qui me tracasse, non. Je n’ai jamais eu d’objectif chiffré. Louis Picamoles était à 115 kg, par exemple, il y en a qui sont à beaucoup plus. Dans le fond, je suis attaché au fait qu’il n’y ait pas de stéréotypes dans le rugby moderne. J’ai l’impression que, pendant longtemps, il y avait des cases à cocher. Je suis content de voir que différents profils peuvent s’exprimer à mon poste.
Estimez-vous être aujourd’hui à votre poids idéal ?
Je suis à 114. C’est à ce niveau que je me sens bien. Je commence à connaître mon corps, je sais me réguler quasiment tout seul. Je continue de me renforcer. Si je prends du poids et que je me sens encore plus fort, tant mieux, mais je ne suis pas dans une optique de me forcer à prendre des kilos. Peser plus pourrait nuire à ma mobilité. Et puis l’on voit aussi beaucoup de joueurs très costauds, très musclés qui se blessent souvent. Je touche du bois, j’ai plutôt tendance à éviter les blessures (Il lève les yeux). Maintenant que j’ai dit ça, c’est sûr que…

Gregory Alldritt a accepté de se livrer longuement sur l'athlète et l'homme qu'il est aujourd'hui
Gregory Alldritt a accepté de se livrer longuement sur l'athlète et l'homme qu'il est aujourd'hui Midi Olympique – Patrick Derewiany

À travers votre progression, une des évolutions les plus significatives tient dans votre capacité à tenir sur la durée d’un match…
Il fallait vraiment que je progresse sur l’endurance afin d’être compétitif sur 80 minutes et être capable d’assumer l’enchaînement des tâches. Ça a été le gros du travail au début. Désormais, j’y arrive. Mais je veux faire encore mieux, encore plus.
Au niveau du déplacement, peut-on dire que vous êtes plus explosif que rapide ?
Vu mon style de jeu, ça ne me servirait à rien d’avoir une vitesse de pointe à 35 km/h, de toute manière. En revanche, être rapide sur les cinq ou dix premiers mètres, c’est très important. Que ce soit pour le déplacement en défense ou les charges balle en main, c’est ce qui est déterminant.
Quel rapport entretenez-vous avec la musculation ?
Ce n’est pas que je n’aime pas mais disons que ce que je préfère, c’est être sur le terrain, pas en salle. À travers la musculation, il y a des exercices pensés pour améliorer des aspects de notre jeu et l’on ne s’en rend pas compte tout de suite de leurs bienfaits. Avec le temps, on comprend que l’on fait ça pour notre bien. De manière générale, ce que j’aime, c’est transpirer, faire du sport. Ça, j’adore.
Avez-vous consenti beaucoup de sacrifices en devenant professionnel ?
Évidemment, car avant j’étais étudiant à Toulouse, ce n’était pas la même vie (sourire). Je fais attention à maintenir un niveau d’hygiène correct mais je n’hésite pas à me faire plaisir. Si j’ai une envie, un soir, je la suis et, le lendemain, je serai plus vigilant. Je ne me fais pas de programme strict, à la semaine. Je refuse de m’enfermer dans une routine, dans un fonctionnement qui ne me mettrait pas à l’aise. Pour moi, un sportif doit avant tout être bien dans ses baskets et bien dans sa tête. Le plaisir est une notion capitale dans mon quotidien. Sans ça, je ne pourrai pas être performant.
La dimension mentale paraît cruciale à vos yeux…
Pour moi, c’est le plus important, oui. Sur mes temps libres, j’aime aller au golf, à la pêche. Ou juste cuisiner entre potes. Tout ce qui permet de couper, en quelque sorte, me fait du bien. C’est mon équilibre. Pour moi, le jour off… est off. J’ai besoin de cette capsule de décompression le mercredi. Le soir, je me regarde tout de même l’entraînement, les lancements et, le jeudi, je reviens avec la banane, sans ressentir de lassitude. Avec encore plus de détermination que le mardi. Après les matchs, aussi, j’aime bien passer à autre chose pour m’aérer l’esprit. Je regarde peu le rugby, d’ailleurs, si ce n’est le Pro D2 et les matchs de Colomiers et Vannes car j’y ai des amis.
On sent de plus en plus de votre part l’envie de faire jouer derrière vous, comme sur "l’essai du grand chelem", l’an passé, sur lequel vous servez Antoine Dupont dans l’intervalle contre l’Angleterre. Comment développez-vous cet aspect de votre jeu ?
Ça se travaille à l’entraînement mais c’est avant tout une démarche globale : il faut prendre le réflexe de regarder ce qu’il y a autour de soi plutôt que de vouloir gagner trois-quatre mètres de plus et de passer par le sol. En match, je tente de plus en plus de faire des passes après contacts. Parfois, ce n’est pas possible et il vaut alors mieux éviter la prise de risque. Je m’efforce d’être le plus propre possible. Je suis plutôt du genre à faire le geste de moins que le geste de trop mais, sur la lecture du jeu comme sur l’exécution, je vois ça commence à payer.
Défensivement, vous avez tendance à moins plaquer sur le haut du corps. Est-ce délibéré ?
Avec le jeu après contact, varier mes plaquages a été mon autre optique de développement. Avant, j’attaquais tout le temps en haut. J’essaye d’aller chercher plus bas désormais. J’ai encore du mal car, instinctivement, j’ai tendance à monter au ballon pour essayer de coffrer ou de bloquer la libération.
Qu’est-ce qui a motivé cette nouvelle approche ?
Il y avait déjà le risque de perdre des mètres précieux. En plus, les adversaires étaient au courant que je plaquais souvent de la même manière. Pour eux, il devenait facile de me "lire". En créant du doute, en alternant, il est plus dur d’appréhender la confrontation avec moi.
Ça ne doit pas être évident de chasser le naturel ?
C’est dur mais on va y arriver.

Gregory Alldritt est aussi une solution privilégiée en touche pour le XV de France
Gregory Alldritt est aussi une solution privilégiée en touche pour le XV de France Midi Olympique – Patrick Derewiany

On vous voit de plus en plus impliqué en touche. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Pour être honnête, ce secteur ne m’inspirait pas du tout (sourire). Ce n’est vraiment pas la partie du rugby qui m’intéressait. Il faut dire que je n’ai pas trop le profil pour. Depuis cette année, le fait d’être souvent aligné avec Yo (Tanga) et Will (Skelton) à La Rochelle m’a amené à être presque tout le temps dans l’alignement. Cette spécialité, je la découvre et je commence à l’apprécier. Il faut que je m’améliore, c’est sûr. J’ai une grosse marge de progression mais il faut dire que je n’ai pas sauté pendant presque quatre ans. Ça me permet de compléter ma palette technique. Et d’être encore plus polyvalent.
En quoi cela change le joueur que vous étiez ?
Ça me demande de la dextérité. Et même si je suis un peu lourd, il faut que je paraisse léger pour les lifteurs. Je dois être dynamique sur les pieds et les appuis pour le saut. Après, tout ce qui est lecture, je ne la fais pas. Je rentre dans l’alignement, on me dit ce qu’il faut faire et je le fais. Mais c’est intéressant.
Quelle place occupe la vidéo dans progression ?
Je regarde beaucoup les images des matchs. Ça me permet de voir ce que je peux améliorer, surtout au niveau de mes choix de jeu. Je peux repérer quand je me suis trompé. Et ça m’intéresse aussi d’analyser ce que l’équipe aurait pu faire de mieux sur tel lancement, telle action…
Les datas vous sont-elles utiles, aussi ?
Je m’en sers beaucoup car ce sont des marqueurs de performance. Les datas de match permettent de mesurer l’activité que l’on a eue. Ce n’est pas pour se flatter mais pour les comparer à la rencontre d’avant. Et pour se situer par rapport à notre moyenne. Comme ça, on sait où on en est. Après, les datas courses, par exemple, peuvent vouloir tout et rien dire. Parfois, les stats ne sont pas bonnes mais le contenu a été bon.
Je suis dans cette démarché de vouloir progresser, repousser mes limites. […] Relever des défis, c’est ce qui me fait avancer.
Vous évoquiez tout à l’heure l’importance du mental. Faites-vous appel à des préparateurs en la matière ?
À La Rochelle, nous avons un préparateur mental qui suit l’équipe. Ça me parle, oui. Surtout ce qui touche au "body language". C’est-à-dire l’image que l’on donne de soi et que l’on renvoie à l’adversaire. Les All Blacks le maîtrisent très bien. Ce sont des choses qui peuvent paraître toutes bêtes mais qui permettent d’envoyer des messages. C’est une façon d’influer sur les événements : ça passe par avoir une grande stature, ne pas avoir les mains sur les genoux, paraître unis collectivement sur les temps morts…
À la 79e minute, cette notion de "body language" est-elle encore présente à votre esprit ?
C’est dur mais on se force à le faire. Si je ne finis pas un match rincé, de toute manière, il faut que je me pose des questions.
Que préférez-vous dans votre poste ?
Sa polyvalence. Je peux jouer comme un gars du cinq de devant sur certaines actions ou comme un centre sur d’autres. Il y a autant de boulot offensif que défensif. Ça permet de participer à tous les types de rugby.
Un numéro 8 doit effectivement être à la fois un meneur de jeu, un fer de lance offensif, une solution en touche… On en attend beaucoup, en somme. Comment appréhendez-vous cette exigence ?
Je me souviens de ce que Patrice Collazo m’avait dit, à mon arrivée à La Rochelle : "Ça ne me sert à rien d’avoir un joueur qui a 15/20 partout. Je veux que, sur deux ou trois points, tu aies 18/20 et c’est ce qui m’incitera à te faire jouer." Je garde cette phrase dans un coin de ma tête. Évidemment, on ne peut pas avoir 20/20 partout mais l’objectif est de garder ses points forts à 18/20 et de faire monter le reste.
Est-ce qu’être reconnu comme un des meilleurs numéros 8 au monde a une importance pour vous ? L’an passé, par exemple, vous aviez été choisi dans le XV monde par World Rugby…
La reconnaissance, quand elle est là, ça fait plaisir mais je ne cours pas après les récompenses individuelles. Je ne serais pas déçu si je n’en avais pas dans ma carrière. Au niveau mondial, en plus, il y a beaucoup de très bons éléments à mon poste. J’adore Ardie Savea tout particulièrement. Pour moi, c’est un des meilleurs joueurs du monde. En 8, il y a Toby Faletau, aussi, qui est très bon depuis plusieurs années.
On a coutume de dire que décrocher des titres est ce qu’il y a de plus important dans une carrière. Devenir un joueur complet est-il un autre objectif en soi ?
Aucun joueur de rugby n’est parfait. Je suis dans cette démarche de vouloir progresser, de repousser mes limites, constamment. Par exemple, tout à l’heure, on parlait de la touche. Ça a amené un nouveau challenge à ma saison. J’ai toujours été curieux. Que ce soit dans les voyages, la science, le rugby… Relever des défis, c’est ce qui me fait avancer.
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