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Ces trois dernières années, le XV de France est passé du statut de "sparring-partner honnête" à celui de super prédateur. Mais comment ce changement s’illustre-t-il, sur le terrain ?
À l’hiver 2020, soit au moment où Fabien Galthié prit en mains le destin de la sélection, les Bleus partaient d’une page blanche ou presque : simple quart de finaliste du Mondial japonais, nation déclassée, "géant endormi" pour reprendre le lexique du sélectionneur national, le XV de France était un sparring-partner respecté mais finalement peu craint des grandes équipes du circuit international. Et puis ? Les Bleus se sont brusquement mués en "chasseurs" : ils ont vaincu en Irlande, où ils ne gagnaient plus, vaincu au pays de Galles, où ils étaient maudits, fauché les vice-champions du monde anglais, balayé la Nouvelle-Zélande et, plus près de nous, renversé les champions du monde en titre. Soudainement, le XV de France est alors devenu, et cela s’est vérifié au fil de cette tournée, le "chassé" du rugby international, la nation à abattre ou celle à copier.
Mais à quoi voit-on que l’équipe de France a changé de dimension ? Au fait, déjà, que ses adversaires s’adaptent désormais à elle quand jusqu’ici, ils l’affrontaient habités par la conviction que le plan de jeu fonctionnant d’ordinaire suffirait à la vaincre. Aux prémices de la tournée, les Australiens, que l’on annonçait faibles dans ce second rideau où les coéquipiers d’Antoine Dupont souhaitaient frapper, changèrent soudainement de stratégie au Stade de France, plaçant trois joueurs au fond du terrain et déjouant alors les plans tricolores. Les Springboks, une semaine plus tard, choisirent quant à eux de remonter les ballons à la main quand le staff technique français ne les attendait que sur la seule "dépossession". Par ailleurs, on constate que le XV de France est bel et bien redevenu une référence puisque l’équipe d’Italie, vainqueur de l’Australie il y a deux semaines, s’appuya largement ce jour-là sur des lancements conçus quelques mois plus tôt par Laurent Labit, le chef de l’attaque tricolore, pour tordre le cou aux Wallabies.
Est-ce vraiment tout ? Au vrai, on jurerait que la nouvelle dimension de l’équipe de France se caractérise également à la façon dont elle est aujourd’hui arbitrée, c’est-à-dire comme une grande équipe du circuit et à ce sujet, le dernier France – Afrique du Sud, au fil duquel Wayne Barnes fut parfois très permissif avec les Bleus, en fut la parfaite illustration.
Mais si le XV de France s’assied désormais sur un effectif de quarante joueurs de très haut niveau, il va aussi lui falloir se doter d’armes nouvelles, avant la Coupe du monde. Il lui faudra produire de nouveaux lancements, sortir du défi physique et du jeu de dépossession qui ont fait ses récents succès. Il lui faudra redevenir "indéchiffrable". À ce sujet, Fabien Galthié disait avant la tournée que le staff réfléchissait d’ailleurs depuis des mois à différentes évolutions. Reste, désormais, à les mettre en pratique. Mais le Tournoi des 6 Nations, meurtrier par nature, peut-il vraiment être un terrain favorable à ce genre d’expérimentations ? On le saura bientôt…
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