Avez-vous trouvé le pub parfait, à Cardiff, pour célébrer l’exploit historique de la semaine passée ?
Beka Gorgadze Les pubs parfaits on va dire (rires). À ce sujet, on a été impressionnés par le respect des supporteurs gallois. En ville, ils nous ont très vite reconnus. Personnellement, je n’avais jamais vu ça. C’est la première fois que je ressentais autant de considération. Tout le monde nous a félicités pour notre match. C’était mémorable.
Après le succès face à l’Italie (28-19 en juillet dernier), cette victoire confirme aussi que la Géorgie n’est plus tout à fait une nation de seconde zone…
On a passé un cap. Avant, notre jeu était essentiellement…
Beka Gorgadze Les pubs parfaits on va dire (rires). À ce sujet, on a été impressionnés par le respect des supporteurs gallois. En ville, ils nous ont très vite reconnus. Personnellement, je n’avais jamais vu ça. C’est la première fois que je ressentais autant de considération. Tout le monde nous a félicités pour notre match. C’était mémorable.
Après le succès face à l’Italie (28-19 en juillet dernier), cette victoire confirme aussi que la Géorgie n’est plus tout à fait une nation de seconde zone…
On a passé un cap. Avant, notre jeu était essentiellement basé sur notre paquet d’avants. Désormais, on voit qu’il y a de la qualité derrière aussi. On devient une équipe de plus en plus complète, et on redevient ce qu’on était en mêlée. Cet équilibre, il est à la base des deux plus gros succès de notre histoire.
Vous considérez donc que le rugby géorgien vient de signer les deux exploits les plus retentissants de son histoire…
Absolument. Avant ça, c’était nos deux victoires lors de la Coupe du monde 2015 face aux Tonga et à la Namibie, mais là, c’est quand même autre chose. On l’a fait, deux fois, et vite.
La Géorgie doit-elle frapper à la porte du VI-Nations ?
Il faut au moins l’entrouvrir. Notre victoire à Cardiff doit remettre le débat sur la table. Même si on sait très bien que c’est un tournoi commercial qui ne s’ouvrira pas comme ça, d’un coup. Après, on n’a jamais su faire ce que l’on a fait cette année. Et comme on l’a fait, on pose une interrogation. N’est-ce pas le moment ? Que devra-t-on faire d’autre si ça ne l’est pas ? Au moins, beaucoup de monde parle de ça même si on sait que cela n’arrivera pas demain.
Quel a été le retentissement de cette victoire en Géorgie ?
Lors de notre victoire face à l’Italie, on avait pu vivre les émotions en direct, là-bas. C’était l’été, à Batoumi, il y avait plein de monde, c’était incroyable… Et puis c’était la première fois, donc c’est toujours très précieux. Cette fois, il paraît que c’était la folie en Géorgie, que c’était fou, comme une sorte de deuxième fête nationale. Là où on était, on a aussi fait en sorte que la fête soit mémorable (rires). C’était deux expériences très différentes.
Sur le 15 de départ à Cardiff, 11 joueurs évoluent en France… et deux à Pau (Gorgadze et Papidze). Quelle est la part du rugby français dans l’avènement du rugby géorgien ?
C’est grâce au rugby français qu’on en est là aujourd’hui. Cela a commencé dans les années 2000. Et cela fait 20 ans que ça dure. C’est ce qui nous fait progresser, c’est la vérité. On n’a jamais eu autant de joueurs évoluant en France que cette saison. Avant, il y en avait entre 4 et 6, et c’était essentiellement des première ligne. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus complet. Je suis certain que c’est ce qui fait la différence. D’un autre côté, il y a aussi la création des Blacks Lions (la franchise géorgienne de Super Cup, compétition européenne de rugby des pays émergents, NDLR), qui a permis de réunir les meilleurs Géorgiens qui n’évoluent pas en France. Et ça a aussi contribué à nous faire progresser.
Qui a réalisé le plus gros exploit : les Portugais de Vincent Pinto, qui se sont qualifiés pour la Coupe du monde ou la Géorgie de Guram Papidze et Beka Gorgadze, qui vient de l’emporter à Cardiff ?
Je voyais les Portugais se qualifier. Ils ont ce feu sacré. Avec la Géorgie, on a toujours du mal à les jouer.
Il ne faudra pas se louper contre les Portugais, que vous retrouverez en phase de poule avec le Pays de Galles, l’Australie, et les Fidji…
C’est clair.
Au vu de vos récents résultats, une qualification pour les quarts vous semble-t-elle envisageable ?
Notre objectif est d’abord de gagner deux matchs (ce qui assure une qualification directe pour la prochaine Coupe du monde, NDLR). C’est le minimum. Après, ça reste l’Australie, les Fidji et le Pays de Galles. Donc il faut rester humble. Cela peut passer, mais d’abord, on a une petite mission à accomplir. Elle consiste à gagner ces deux matchs.
Ce samedi face à Brive, vous retrouverez Lobzhanidze, votre demi de mêlée en sélection. Avant de vous remémorer de jolis souvenirs, il faudra penser à la battre…
On est très proche, de la même génération. On est partis de très loin ensemble, depuis qu’on a 14 ans. C’est toujours agréable ce genre de moments, même si sur le terrain, on sait l’un comme l’autre qu’il faut gagner les matchs.
Entre la victoire à La Rochelle (21-38, le 29 septembre), le succès bonifié face à Bordeaux (33-7, le 6 novembre) et donc celui à Cardiff, vous vivez un mois de dingue…
Cela provoque un « boost » physique et moral qu’on peut difficilement imaginer. Malgré cet enchaînement, j’ai encore envie d’y aller, alors que l’année dernière, c’était très dur de basculer.
Passer des lumières du Millennium Stadium à un match de bas de tableau de Top 14, samedi (15h) face à Brive au Hameau, ne doit pas être si évident…
C’est le retour à la réalité. On sait ce qui se joue ce samedi. Ce ne sera pas moins difficile que face au Pays de Galles.
Ne nous dites pas que la Section a autant de chances de gagner face à Brive que la Géorgie à Cardiff ?
Non, je ne vais pas vous le dire (rires).

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