« Atteinte à l’intérêt supérieur du rugby ». Les mots accompagnant la sanction de dix semaines de suspension– et 15 000 euros d’amende pour lui, ainsi que pour le club – prononcée à l’encontre de Ronan O’Gara sont forts, ce mercredi. Quelques jours après la fin d’une pénitence de six semaines, le manager rochelais avait été à nouveau cité conjointement, fait rare, par le président de la LNR et le secrétaire général de la Fédération française. En cause, des critiques du système et des hommes adressées au directeur technique national de l’arbitrage, Franck…
« Atteinte à l’intérêt supérieur du rugby ». Les mots accompagnant la sanction de dix semaines de suspension – et 15 000 euros d’amende pour lui, ainsi que pour le club – prononcée à l’encontre de Ronan O’Gara sont forts, ce mercredi. Quelques jours après la fin d’une pénitence de six semaines, le manager rochelais avait été à nouveau cité conjointement, fait rare, par le président de la LNR et le secrétaire général de la Fédération française. En cause, des critiques du système et des hommes adressées au directeur technique national de l’arbitrage, Franck Maciello, lors d’un échange de textos au départ classique la semaine suivant la défaite à Toulouse, fin octobre.
Si personne, du côté de la LNR, de la FFR ou du Stade Rochelais, n’a voulu laisser filtrer leur nature, le verdict laisse peu de doute quant à leur tonalité belliqueuse, évoquant notamment un « manquement […] à l’honneur ou à la probité, toute conduite violente ou tenue de propos injurieux ou diffamatoires à l’égard d’une autre personne… » Clairement, la commission de discipline a voulu frapper fort et faire un exemple avec un manager qu’elle auditionnait ce mercredi pour la 5e fois en douze mois. Avec un total de vingt semaines de suspension – sans oublier un blâme pour une altercation avec le Bordelais Christophe Urios en avril –, le casier de Ronan O’Gara est déjà très chargé, un peu plus d’un an après sa nomination en tant que patron du staff maritime.
Son impulsivité et son côté « cash » coûtent cher. Financièrement, déjà, avec 51 000 euros d’amendes en tout (16 000 pour l’Irlandais, 35 000 pour le Stade, sans oublier un sursis de 5 000 euros chacun) à une période où l’argent ne coule pas à flot. Au niveau de son image et de celle d’un club peu habitué à sortir du cadre aussi, même si l’ancien ouvreur n’est pas le premier manager jaune et noir doté d’un caractère très fort. Patrice Collazo et Serge Milhas n’étaient pas non plus inconnus à la commission de discipline : le Varois avait par exemple écopé de dix puis quatorze semaines en 2015 et 2016 (et le club de 30 000 euros). Comme ici avec O’Gara, les dirigeants stadistes étaient toujours restés solidaires.
Mais l’impact de ses absences n’est pas neutre sportivement parlant. Les jours de matchs, le technicien n’aura à nouveau pas accès à son groupe ou à son staff jusqu’au coup de sifflet final, dans l’enceinte du stade, si ce n’est via Robert Mohr, le directeur sportif assis à ses côtés. Après la catastrophique défaite face à Pau (21-38 le 29 octobre), « ROG » confessait : « Aujourd’hui, c’est peut-être à cause de moi et mon comportement. Je dois me regarder dans le miroir et espérer que ça n’arrivera plus. Quand les leaders manquent d’humilité, de sérénité, de discipline, quel message envoient-ils aux joueurs ? »
Le 13 octobre, après une autre claque, à Bayonne (29-13) cette fois, il estimait dans une de ses chroniques dans le journal irlandais « Irish Examiner » que sa responsabilité était engagée, tant son message et son autorité étaient sapés par sa suspension. « Un problème important » et un mauvais exemple montré à ses joueurs, encore plus si ceux-ci ont besoin d’être recadrés à la pause. Au cours de ces 6 semaines, son équipe s’est ainsi inclinée à 3 reprises, dont une fois à domicile face à Pau, contre 3 victoires en 3 matchs auparavant. « Il sera temps pour moi de conclure la dernière suspension de ma carrière d’entraîneur », écrivait-il alors à propos de la fin de sa peine. Son impulsivité et son côté sanguin auront eu raison de cette promesse mais cette fois, la leçon devra définitivement porter.

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