La passion, le doute, le divorce… L’histoire entre Christophe Urios et l’Union Bordeaux-Bègles n’aura pas échappé aux différentes étapes qui rythment de si nombreuses histoires d’amour qui se finissent mal, en général. La séparation anticipée a été scellée lors d’un entretien entre le manager et le président Laurent Marti lundi soir, quelques jours après les révélations de « Sud Ouest ». Et dire qu’il n’y a même pas un an, les deux hommes se mettaient d’accord pour une prolongation du technicien jusqu’en 2025, ce qui affirmait un…
La passion, le doute, le divorce… L’histoire entre Christophe Urios et l’Union Bordeaux-Bègles n’aura pas échappé aux différentes étapes qui rythment de si nombreuses histoires d’amour qui se finissent mal, en général. La séparation anticipée a été scellée lors d’un entretien entre le manager et le président Laurent Marti lundi soir, quelques jours après les révélations de « Sud Ouest ». Et dire qu’il n’y a même pas un an, les deux hommes se mettaient d’accord pour une prolongation du technicien jusqu’en 2025, ce qui affirmait un peu plus à l’époque les ambitions du club girondin. Tout est allé si vite. Preuve que dans le rugby professionnel, la vérité du jour n’est pas nécessairement celle du lendemain.
Mais depuis février, l’UBB patine (8 victoires, 1 nul, 13 défaites) et la « méthode Urios » lasse autant qu’elle fait grincer des dents. Les relations entre Laurent Marti et son manager se sont distendues depuis de longs mois déjà. Le président goûtait peu au fait de voir le patron du sportif consacrer plus de temps à ses activités annexes (vin, séminaires, RMC) qu’au recrutement. Depuis l’an dernier, le club girondin n’a plus attiré de « noms » et a vu de nombreux éléments partir, soit par manque d’attention (Seuteni), ou parce que le courant ne passait tout simplement pas avec le « boss » (Paiva, Roumat, Woki).
Le départ de Christophe Urios est vécu comme un grand soulagement par de nombreux joueurs tant le message ne passait plus depuis l’an dernier et tant les sorties médiatiques du coach agaçaient au sein même de son vestiaire. La lassitude a commencé à apparaître au lendemain du Tournoi des Six-Nations. Et la rupture a eu lieu lors des phases finales. Blessé par la défaite à Perpignan qui a coûté une qualification directe pour les demies, Christophe Urios s’est lâché en ciblant publiquement certains cadres (Jalibert et Woki) et a laissé le groupe préparer seul le barrage face au Racing 92.
L’autogestion n’a pas permis de passer le cap du dernier carré et a laissé des traces indélébiles. À l’intersaison, Cameron Woki a rejoint précipitamment le Racing 92, un an avant la fin de son contrat. Sous contrat jusqu’en 2025, Matthieu Jalibert cherche lui aussi à changer d’horizon. Et les remous du mois de juin ont continué à faire des vagues sur le début de l’exercice en cours.
Alors qu’il avait promis le « management de la métamorphose » cet été, Christophe Urios n’est jamais parvenu à trouver les ressorts qui ont permis d’impulser les dynamiques des saisons précédentes. Et n’a jamais pu retisser un vrai lien de confiance auprès de ses joueurs. Certains éléments en fin de contrat en juin prochain traînaient d’ailleurs jusqu’ici des pieds pour entamer des négociations avec l’UBB.
La dernière défaite en date sur le terrain de Pau (33-7), juste avant la trêve, a marqué le point de non-retour. Dans le vestiaire d’après-match, le manager a reproché à son groupe de l’avoir « fait passer pour un c… » Et il en a remis une couche sur le groupe WhatsApp des joueurs, lorsque ces derniers ont voulu organiser un repas festif avec « perruques ». Sa réponse ? « On est déjà assez passé pour des clowns à Pau ».
Si Christophe Urios a fini par agacer au sein de l’UBB, le manager de l’Aude restera celui qui a fait franchir un vrai cap au club girondin depuis son arrivée en 2019 avec quatre demi-finales au compteur (2 en Top 14, 1 en Champions Cup, 1 en Challenge Cup). S’appuyant sur un effectif de qualité dès son arrivée, il a su apporter sa patte à travers son franc-parler, a introduit les « Bacchus », a structuré les séances d’entraînement, a implanté un peu plus le club dans son territoire, et a prouvé qu’il était en mesure de s’adapter à celui-ci en prônant un jeu de mouvement, après avoir été si longtemps pointé du doigt pour son rugby « restrictif » des années passées à Castres. Une revanche personnelle dont aime se nourrir le manager.
L’objectif Brennus en quatre ans n’aura pas été atteint. L’UBB est passée tout près de la finale en 2021, butant de peu sur Toulouse en demie à Lille. S’il n’y a pas eu photo sur la deuxième demie face à Montpellier en juin dernier à Nice, les remous en interne et les forces en présence dans le dernier carré peuvent laisser des regrets. Mais le plus grand d’entre eux sera sans aucune mesure cette première saison stoppée par l’épidémie de Covid-19 alors que l’UBB survolait le championnat… L’histoire ne dira jamais si elle serait allée jusqu’au bout de son rêve.
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