Après une blessure à la cheville gauche à la 14e minute de la finale de Top 14, votre participation au Rugby Championship puis des retrouvailles directes avec le championnat, avez-vous enfin bénéficié de semaines de repos « normales », ces derniers jours ?
Oui, ces deux dernières semaines, j’ai bénéficié d’un repos total. Ce n’était pas prévu mais, comme je m’étais fait mal au talon contre Clermont et que j’avais trop mal le match suivant à Lyon… C’était la première fois que j’ai pu couper autant depuis très longtemps…
Oui, ces deux dernières semaines, j’ai bénéficié d’un repos total. Ce n’était pas prévu mais, comme je m’étais fait mal au talon contre Clermont et que j’avais trop mal le match suivant à Lyon… C’était la première fois que j’ai pu couper autant depuis très longtemps. J’ai pu en profiter avec ma famille, j’ai pu voir jouer mon petit au rugby et ma fille au tennis, c’était bien (sourire).
Castres est 10e avant ce nouveau bloc, avec 5 victoires et autant de défaites, comment jugez-vous votre première partie de saison ?
Elle est normale, je pense, avec uniquement des victoires à la maison et des matchs que l’on a du mal à remporter à l’extérieur. Je crois qu’il ne nous manque pas grand-chose, juste des détails à régler pour aller chercher des points en dehors de Pierre-Fabre. C’est là-dessus qu’il faut progresser. Mais ça n’a rien à voir avec la digestion de la saison dernière, on est focalisés sur ce championnat, très long et très dur. On a déjà oublié que l’on était vice-champions la saison dernière.
Personnellement, a-t-il été difficile d’évacuer cette défaite en finale, marquée par votre blessure ?
Oui, c’était très difficile. Parce qu’arriver au Stade de France n’est jamais simple, il faut beaucoup d’efforts pendant l’année, de sacrifices, parfois, et quand tu y arrives, sortir au bout de quelques minutes… ce n’était pas la meilleure finale de ma vie. Oui, franchement, j’ai eu du mal à la digérer. Surtout qu’après, j’étais sélectionné par les Pumas et que je n’ai pas pu jouer… C’était un mélange de choses, mais c’est comme ça, ce sont les risques du sport.
Début novembre, vous vous étiez étonné qu’un article évoque votre possible retraite et, quelques jours plus tard, vous étiez élu joueur du mois d’octobre du Castres Olympique. À 36 ans, êtes-vous toujours un jeune homme ?
(Rires.) Ah, si on parle d’âge, je ne le suis pas pour jouer au rugby. Mais le plus important pour moi, ce n’est pas l’âge, c’est comment on se sent sur un terrain. Aujourd’hui, je me sens très bien. Pour moi, l’âge n’est pas un problème. On verra mois après mois, match après match, comment je me sens.
Comment, avec votre expérience, accueillez-vous ce genre de distinction symbolique ?
C’est toujours chouette de gagner quelque chose (sourire). Mais le plus important, c’est l’équipe, qu’elle soit performante le week-end et qu’elle gagne.
Visez-vous la Coupe du monde avec l’Argentine, surtout en France, où vous jouez depuis 2012 ?
Oui, bien sûr ! Je vais tout faire pour pouvoir la jouer, c’est mon rêve de la vivre en France, cela fait dix ans que je suis là, j’ai presque fait toute ma carrière professionnelle après deux ans en Angleterre (aux Harlequins, NDLR) où ça n’a pas bien marché. C’est mon 2e pays, je suis Argentin mais je me sens aussi Français.
Votre premier match officiel en France a eu lieu à Marcel-Deflandre, avec une victoire 12-22 le 25 août 2012.
Oui, je me souviens de ce match (sourire) ! Je ne connaissais rien de la Pro D2, de ses équipes, qui étaient les meilleurs. Je me souviens qu’avant ce match, les copains m’ont dit que La Rochelle était une grosse équipe, mais on gagne en faisant un bon match, c’est ce qui nous a donné la confiance pour monter cette année-là. Je crois même que j’avais fait une passe décisive du pied droit, alors que je suis gaucher…
Vous n’avez gagné qu’une fois ici, depuis, avec Castres. Comment est-ce, de jouer à Deflandre ?
(Il souffle.) Je pense que c’est le match le plus dur de la saison. J’ai beaucoup de respect pour cette équipe, pour moi c’était déjà une des meilleures équipes d’Europe depuis deux ou trois ans, même avant son titre. Elle est quasiment imbattable à la maison, très forte dans tous les secteurs de jeu, avec des avants très costauds qui avancent tout le temps, une conquête énorme, des trois-quarts puissants et rapides.
Un peu comme vous, non ?
Je ne sais pas, il y a beaucoup plus d’internationaux à La Rochelle, c’est un peu différent. Dans les caractéristiques, peut-être, mais sur le papier, ils sont plus costauds que nous.
Quel regard portez-vous sur cette équipe, qui reste sur une lourde défaite à domicile face à Pau (21-38) ?
Je n’ai pas vu ce match, mais le résultat m’a étonné. Ce sera un match très dur, comme souvent contre La Rochelle, qui a une défense très costaude, qui met beaucoup de pression. Elle va beaucoup s’appuyer dessus.