Samedi après-midi, Jean-Baptiste Gros, le pilier gauche de Toulon, avant-bras fracturé contre Castres, est venu allonger la liste des joueurs indisponibles pour la tournée de novembre. En l’absence de Cyril Baille, l’habituel titulaire au poste qui vient juste de reprendre l’entraînement avec le Stade Toulousain, après une opération aux adducteurs, Gros faisait figure d’assurance tout risque. Sans posséder la facilité gestuelle du Toulousain, le champion du monde des moins de 20 ans…
Samedi après-midi, Jean-Baptiste Gros, le pilier gauche de Toulon, avant-bras fracturé contre Castres, est venu allonger la liste des joueurs indisponibles pour la tournée de novembre. En l’absence de Cyril Baille, l’habituel titulaire au poste qui vient juste de reprendre l’entraînement avec le Stade Toulousain, après une opération aux adducteurs, Gros faisait figure d’assurance tout risque. Sans posséder la facilité gestuelle du Toulousain, le champion du monde des moins de 20 ans (2018, 2019) est un membre consistant de l’aventure depuis la prise de fonction de Fabien Galthié.
Dimanche soir, c’est Reda Wardi, le pilier gauche de La Rochelle, son possible remplaçant qui a laissé filer sa chance en écopant face à Toulouse d’un carton rouge qui le privera des rendez-vous de l’automne. Et sans vouloir sonner le tocsin ou noircir exagérément le tableau, l’addition de ces désagréments peut légitimement alarmer alors que les Bleus ont entamé lundi à Marcoussis leur préparation en vue de la réception des Wallabies, des Springboks puis du Japon.
Faites les comptes. Depuis le début de la saison, les vainqueurs du Grand Chelem ont perdu Cyril Baille, François Cros, Melvyn Jaminet, Gabin Villière, Jean-Baptiste Gros. Un groupe de joueurs « premium » auquel on peut ajouter Arthur Vincent, sans doute condamné à une seconde saison blanche après une nouvelle rupture des ligaments croisés du genou gauche.
Et les motifs d’inquiétude ne se limitent à pas cette liste d’éclopés. Si le staff des Bleus se veut plutôt confiant sur le cas Romain Ntamack, rien ne dit que le demi-d’ouverture du Stade Toulousain, victime d’une entorse de la cheville, sera rétabli pour affronter les Australiens à Paris. Les trois entraînements à haute intensité programmés d’ici le 5 novembre suffiront-ils à pallier six semaines sans compétition ou, après un premier test mercredi à Marcoussis, Ntamack sera-t-il laissé à la disposition de Toulouse samedi à Bayonne ?
Si Matthieu Jalibert, en forme ascendante avec l’Union Bordeaux-Bègles, offre une alternative, déjà testée, à Ntamack, tous les cadres habituels du XV de France ne présentent pas les mêmes états de service après huit journées de Top 14.
Jusqu’à dimanche soir, Antoine Dupont avait éclairé le championnat de fulgurances sans donner le sentiment de forcer son talent. Face aux Rochelais, le demi de mêlée et capitaine des Bleus a semblé rattraper par une nervosité inhabituelle. Était-elle due à la qualité de l’opposition ou à l’approche du rassemblement avec l’équipe de France ? À moins d’un an de l’échéance planétaire, difficile pour les internationaux de pas avoir la Coupe du monde dans un coin de la tête.
Dans la même catégorie que Dupont, on pourrait placer Damian Penaud, plusieurs fois décisif avec Clermont, ou encore Greg Alldritt. Jusqu’à son face-à-face avec les Toulousains, le numéro huit rochelais qui affiche déjà 560 minutes de jeu au compteur, avait flambé. À Ernest-Wallon, il est apparu un peu moins rayonnant. Mais il a pesé sur le match comme son équipier Jonathan Danty, ou Anthony Jelonch, Peato Mauvaka et Thibaud Flament chez les Toulousains. Tous ceux-là émargent dans la catégorie « début de saison satisfaisant ».
Mais d’autres ont effectué un début de championnat neutre ou carrément décevant. Si certains comme Gaël Fickou disparaissent parfois des radars mais savent programmer leur montée en puissance, on peut s’inquiéter de l’état de forme de quelques-uns des joueurs du cinq de devant. Au poste de pilier droit, Uini Atonio est un peu moins influent dans le jeu rochelais et Mohamed Haouas n’est pas forcément un premier choix à Montpellier. En deuxième ligne, Paul Willemse, blessé à un genou en mai, n’a pas encore retrouvé la plénitude de ses moyens. Quant à Cameron Woki, il est méconnaissable depuis son départ au Racing 92. Or, face à l’Australie et plus encore contre l’Afrique du Sud, le rendement du cinq de devant des Bleus aura un rôle prépondérant. Fabien Galthié et son staff ont dix jours pour mettre les Bleus d’aplomb.