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Le XV de France, champion en titre, réitèrera-t-il l’exploit de l’année dernière avec un nouveau Grand Chelem ? Le coup d’envoi du tournoi des Six Nations 2023 a lieu ce 4 février et les Bleus entreront en lice le 5 février, sur la pelouse des Italiens. Dans le viseur : le Mondial-2023.
À sept mois de la Coupe du monde du rugby en France, le tournoi des Six Nations 2023 est l’occasion pour les Bleus d’assoir leur statut de favori, et de marquer un peu plus leurs adversaires. Auteur du Grand Chelem en 2022, invaincu depuis 13 matches, le XV de France entrera dans la compétition dimanche par un déplacement sur la pelouse des Italiens, avec pour objectif de réitérer l’exploit de l’année passée. Voici ce qu’il faut savoir sur cette édition.
Avec trois déplacements, à Rome, Dublin et Londres, le XV de France aura fort à faire cette année. Les Bleus commenceront leur tournoi en Italie dimanche, un premier adversaire largement à leur portée. Ils enchaîneront par un déplacement en Irlande, première nation mondiale et principal rival du XV de France pour cette édition 2023. Le match s’annonce d’ailleurs comme une finale avant l’heure. Pour la 3e journée de la compétition, la France recevra l’Écosse, avant un dernier match à l’extérieur contre l’Angleterre.
L’une des difficultés cette année : gérer les nombreuses absences. Le staff du XV de France fait face à une véritable hécatombe. Outre Virimi Vakatawa, contraint à une retraite prématurée, et Emmanuel Meafou, pas encore naturalisé, le deuxième ou troisième ligne Cameron Woki, les centres Jonathan Danty et Arthur Vincent, les talonneurs Pierre Bourgarit et Peato Mauvaka, et le pilier Jean-Baptiste Gros sont tous absents. L’ailier Gabin Villière, qui vient de reprendre la compétition après deux mois d’arrêt, s’est blessé à l’entraînement mercredi à Capbreton et il sera forfait pour le premier match des Bleus dimanche face à l’Italie.
D’autres joueurs cadres, tels le troisième ligne François Cros, l’ouvreur Matthieu Jalibert, le pilier Uini Atonio ou l’ailier Damian Penaud, reviennent eux à peine de blessures.
Le joueur à suivre : Yoram Moefana, 22 ans et 11 sélections, tantôt placé à l’aile, tantôt au centre. Avec Virimi Vakatawa à la retraite, Jonathan Danty et Arthur Vincent blessés, le jeune joueur de Bordeaux-Bègles a une carte à jouer dans ce tournoi. Il devrait être associé à Gaël Fickou pour former une doublette 12-13 aussi véloce que puissante.
Auteurs du Grand Chelem l’année dernière , deuxième nation au classement mondial, les Bleus n’ont plus perdu depuis l’été 2021 et un revers en Australie. Depuis, rien ne résiste au XV de France : ni les légendaires All Blacks, tombés de leur piédestal (40-25) à l’automne 2021 , ni les champions du monde sud-africains, avalés (30-26) un an plus tard .
Objectif affiché : réitérer la performance du tournoi des Six Nations 2022. “On va essayer de rééditer ce qu’on a réussi à faire l’an dernier”, assure le sélectionneur Fabien Galthié. Un deuxième Grand Chelem consécutif constituerait une première depuis 1998 pour les Bleus, et permettrait d’égaler le record absolu de 18 victoires d’affilée, co-détenus par les Anglais (octobre 2015-mars 2017) et les Néo-Zélandais (août 2015-novembre 2016).
“C’est toujours compliqué, d’aborder une compétition qu’on a déjà gagnée. On va être attendus”, souligne pourtant le capitaine des Bleus Antoine Dupont : la France est l’équipe qu’elles veulent “toutes battre”.
Pour désamorcer la pression et renforcer la rage de vaincre, le XV de France préfère envisager le tournoi 2023 comme “un nouveau challenge”, avec davantage l’idée d’aller “chercher un autre titre plutôt que de défendre” celui gagné l’an dernier, a expliqué mardi le deuxième-ligne des Bleus, Paul Willemse. Dans ce scénario, le “chassé” redevient ainsi “chasseur”.
En tout état de cause, “je ne suis pas sûr qu’on sera forcément favoris cette année dans le tournoi”, estime le demi de mêlée toulousain, soulignant les “trois déplacements” des Bleus et le “niveau” du tournoi qui “monte, comme tous les ans” : “C’est de plus en plus dur”. Cette année l’Irlande, première nation mondiale et “principal adversaire” de la France, admet Antoine Dupont, pourrait venir jouer les trouble-fête. “Ils ont gagné beaucoup de matches contre des grosses équipes”, souligne-t-il.
Or chez les Bleus, outre les nombreux absents, donc, Fabien Galthié a aussi assuré récement avoir identifié “des points d’amélioration” : “On gagne les matches, c’est vrai mais, au cours de chacun d’entre eux, on a eu des temps forts mais aussi des temps faibles. Et, là-dessus, on peut travailler de façon très précise pour continuer à faire grandir notre équipe”, a confié le sélectionneur.
Le plan de jeu des Bleus, parfois un peu trop lisible lors des tests de l’automne malgré des victoires devant l’Australie (30-29) , l’Afrique du Sud (30-26) et le Japon (35-17) , va également être modifié. “On travaille sur une évolution de notre animation offensive, qu’on avait adaptée pour la tournée de novembre. On avait fermé un peu notre animation offensive, pour des raisons très particulières. On va la modifier pendant le Tournoi, c’est acté”, a poursuivi Galthié.
Première nation mondiale, l’Irlande, qui a acquis une nouvelle stature après deux victoires historiques contre les All Blacks lors de la tournée d’été, est donc bien placée pour chiper son trophée à la France. Le XV du Trèfle a confirmé par un sans-faute lors des tests d’automne, avant que le titre de “meilleur joueur de l’année” ne soit décerné au troisième ligne Josh van der Flier, venant couronner une année quasi parfaite.
Au total, l’Irlande n’a connu qu**’une seule défaite en 2022**… contre la France, à Paris . Une motivation supplémentaire pour les coéquipiers de Jonny Sexton à l’idée d’empêcher les Bleus de réaliser le doublé. Le 11 février à l’Aviva Stadium, Willemse s’attend à “un match brutal”, pour ce qui s’annonce comme une finale avant l’heure.
Après deux tournois décevants et des Tests d’automne durant lesquels l’Argentine et l’Afrique du sud l’ont emporté à Twickenham, la Fédération anglaise a changé de sélectionneur, l’australien Eddie Jones ayant été remplacé par Steve Borthwick, 43 ans, en provenance de Leicester et adepte d’un retour aux fondamentaux du rugby.
Le nouvel homme fort des Anglais, cinquièmes au classement mondial, n’a que quelques mois pour bâtir un XV de la Rose susceptible de rivaliser avec les meilleures nations mondiales à l’automne : cette édition 2023 du tournoi des Six Nations devrait donc servir à faire monter en puissance les jeunes (Smith, Steward, van Poortvielt) tout en redonnant confiance et allant aux anciens (Farrell, Itoje, Cole).
Le XV du Chardon compte se servir de ce tournoi pour progresser en prévision de la Coupe du monde. Toujours aussi inconstants, à l’image de l’ouvreur Finn Russell, tantôt brillant, tantôt maladroit, les Écossais stagnent aux Six Nations : quatrièmes en 2020, 2021 et 2022. Cette édition 2023, la sixième et dernière de leur sélectionneur, Gregor Townsend, doit leur permettre de démontrer qu’ils ont appris de leurs erreurs.
Si les Écossais ont les moyens de réitérer l’exploit de battre l’Angleterre d’entrée de jeu, comme en 2021 et 2022, il leur faudra cependant confirmer par la suite pour espérer accrocher un podium. Le mantra de Townsend : garder de la “cohésion” en cours de match et “le contrôle de nos émotions” pour gagner en régularité.
Les Diables rouges, sacrés en 2021, ne sont plus ce qu’ils étaient : neuvièmes au classement mondial, avant-dernier de l’édition 2022 des Six Nations, défaits à l’automne par la Géorgie et l’Italie, les coéquipiers du Toulonnais Dan Biggar ont enchaîné les désillusions l’an dernier.
Il n’en fallait pas plus à la Fédération galloise (WRU) pour dégager Wayne Pivac et faire revenir, tel un sauveur, le Néo-Zélandais Warren Gatland, avec qui le XV du Poireau s’était adjugé quatre victoires dont trois Grand Chelems (2008, 2012, 2019). Un choix de nature à rassurer et recréer une dynamique positive, malgré les soubresauts liés par un scandale de sexisme dans les instances fédérales, qui a entraîné la démission du directeur général de la WRU, Steve Phillips, dimanche dernier.
Pour l’Italie, l’année 2022 a été un tournant : première victoire dans le Tournoi depuis 2015 (contre le pays de Galles à Cardiff, 22-21), suivie à l’automne d’une première victoire contre l’Australie, là aussi d’un petit point (28-27) et et contre les Samoa (49-17).
Nouvel emblème de la Squadra Azzurra, l’ailier Ange Capuozzo, dont les chevauchées fantastiques font le bonheur du Stade toulousain, a été désigné “révélation masculine” de l’année et pourrait de nouveau faire la différence afin de permettre à son équipe de remporter une, voire deux victoires.
En tout cas, les Italiens y croient. Et les Français se méfient : le troisième ligne Anthony Jelonch a prévenu que le match de dimanche à Rome avait tout du “piège” : “Ce sera peut-être notre match le plus important car on ne peut pas le perdre, il ne faut pas qu’on ait à regretter les points (perdus contre eux) à la fin”, a souligné le Gersois selon qui “il ne faut pas rabaisser cette équipe d’Italie”.
Un second Grand Chelem consécutif serait un sacré message envoyé à la planète ovale en vue de la Coupe du monde, qui aura lieu en France du 8 septembre au 28 octobre. Une compétition que les Bleus n’ont jamais remportée et pour laquelle ils sont favoris. Mais “on est tous à 100% concentrés sur le tournoi” des Six Nations, assure Antoine Dupont. “On aura le temps de se concentrer sur la Coupe du monde après”.
“On se penchera sur le jeu de la Coupe du monde et ce qui y arrivera plus tard. Aujourd’hui, on est focus sur ce tournoi” abonde Laurent Labit, l’entraîneur des arrières du XV de France.

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