Publié le 06/10/2022 à 12h00
Christophe Buron
À 44 ans, l’ancien joueur du Stade Toulousain n’a rien oublié de ces fameux duels entre Toulouse et Clermont qui ont animé une bonne partie de sa carrière. Et il reste aujourd’hui un témoin avisé du Top 14 et notamment de l’affiche qui se déroulera ce samedi (21 h 05) au stade Ernest-Wallon.
1. Un Toulouse – Clermont, match particulier ou pas pour vous quand vous jouiez ?
« Oui bien sûr, parce que je savais qu’on serait champion de France à la fin (rires)… Je plaisante, bien sûr. Particulier, oui, parce que je suis Corrézien, que j’ai été bercé par les derbys entre le CAB et l’ASM que j’allais voir tout jeune. Je me souviens d’Olivier Merle et Laurent Bonventre se mettre en position de boxeurs au milieu du terrain (rires).
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Quand j’arrive à Toulouse, les deux équipes trustent les phases finales, ça joue bien au rugby des deux côtés. C’était donc l’assurance de gros matchs. En allant plus loin, je me suis aussi fadé des joueurs coriaces quand j’affrontais l’ASM ; Jimmy Marlu au début, après David Bory et puis Roro (Rougerie). Merci, mais il fallait se les faire ».
2. Que vous inspire le Stade Toulousain de ce début de saison ?
« Je retrouve le Toulouse conquérant, qui sait utiliser à la perfection tous les propos médiatiques avant un match particulier comme celui de dimanche soir à Montpellier. « Toulouse est diminué, Toulouse va se faire rouler dessus par le champion de France… ». Ce sont de vieux ressorts mais bien s’en servir est très utile. Mais il faut le faire à la Guy Novès, parler à l’oreille du joueur et ne pas rendre public ce qui se dit dans l’intimité du vestiaire.
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Combien de fois, Novès m’a chopé avant un Toulouse – Clermont pour me dire : tu vas jouer face à Rougerie, ça y est, c’est lui qui va être en équipe de France. Il faisait pareil avec Dominici. L’important est d’exacerber la concurrence saine pour que le joueur se sublime. Là, dimanche à Montpellier, c’est évident que les deux frères Retière ont eu les bons messages, ils ont joué à l’affect.
C’est fait proprement et dignement sans dénigrer l’adversaire et ça redonne un Stade Toulousain impitoyable. Après, il faut expliquer aux garçons qui ont gagné à Montpellier qu’ils ne vont pas jouer le match suivant. Là aussi, si c’est bien fait, c’est tout bénéfique pour le groupe. Et si Toulouse rentre dans cette dimension mentale, gros danger pour leurs adversaires. »
3. Quel regard avez-vous sur les Clermontois d’aujourd’hui ?
« Tu regardes les deux premiers matchs, c’est inquiétant. Ils sont passés ensuite au vrai révélateur du champion d’Europe et ils sont redevenus des candidats au titre. S’ils sont dans cette dimension « solidarité-jeu-agressivité », avec deux bombes aux ailes (Raka et Penaud), le meilleur alignement du championnat en contre et deux ouvreurs qui se tirent la bourre et élèvent ainsi leur niveau… Clermont est, oui, un candidat crédible.
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Quand je vois Belleau et Plisson, cette concurrence est vraiment une valeur ajoutée. Belleau arrive alors qu’il avait juste un problème de temps de jeu à Toulon et il fait un bon début de saison avec l’ASM, propre, lucide avec de la maîtrise. Et Plisson, en deux matchs, il répond plus que présent et se place déjà sur une dynamique positive.
4. Comment prépareriez-vous ce match à Toulouse ?
« C’est un vrai test pour l’ASM. À la place de Jono Gibbes, je mettrais en avant ce que vient de faire Toulouse en mettant en avant qu’un candidat au titre, en faisant beaucoup tourner pour aller à Montpellier, a parfaitement répondu présent. Et je dirais aux joueurs, est-ce que l’on peut être à ce niveau, dans cette dimension ?
J’aurais la même démarche que celle du Stade à Montpellier en insistant sur le besoin de jauger l’effectif. Je prendrais les mecs un par un, en parlant de leurs duels à venir sur le terrain et je leur dirais : positionnez-vous ! C’est du one to one. J’inventerais des matchs dans le match pour sublimer les gars. Et puis, un Toulouse – Clermont, ça claque, ça draine du monde, c’est le moment de se montrer ». 
Cédric Haymans en bref :
Carrière. Cédric Heymans a évolué en senior dans quatre clubs : Brive (1996-1997), Agen (1997-2001), Toulouse (2001-2011), Bayonne (2011-2013).
XV de France. Entre 2000 et 2011, il a connu 59 sélections.
Palmarès. Deux titres de champion de France avec Toulouse (2008 et 2011). Quatre titres de champion d’Europe : avec Brive (1997) et Toulouse (2003, 2005, 2010).
Christophe Buron
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