Frustré par une défaite sur le fil à Boniface (22-19) qui plonge son équipe dans la zone rouge de Pro D2, Xavier Péméja assure n’avoir « rien à reprocher » à ses hommes. Au contraire de l’état du pré montois. « C’est incroyable qu’il y ait des terrains comme ça en Pro D2, peste le manager de Nevers. Même pour eux, je me mets à leur place. C’est injouable… On est quand même en Pro D2, ce n’est pas normal que Mont-de-Marsan ait un terrain comme ça. Il mérite autre chose. »
La sortie n’a pas franchement étonné son homologue landais Patrick Milhet : « Ce n’est pas nouveau… Je sais que la municipalité (propriétaire du stade, NDLR) va travailler énormément dessus pour avoir un terrain digne. Hier (jeudi), on n’a pas pu faire la mise en place sur le terrain d’honneur car il fallait le préserver pour le match, et la Plaine des jeux était impraticable avec quasiment 10 centimètres d’eau. On s’est retrouvé à faire la mise en place dans un gymnase. Ça ne met pas l’équipe dans de bonnes conditions… Il ne faut pas se cacher derrière ça, mais ce n’est pas la première fois que l’adversaire se plaint de la qualité de notre terrain. Entre le Top 14 et la Pro D2, je crois qu’on est classé dernier. Il va falloir prendre des décisions. Quand il y a des semaines comme celle-ci avec beaucoup de pluie, et que la Plaine des jeux est impraticable, ma question, c’est : « où est-ce qu’on s’entraîne ? » Il nous faut des infrastructures dignes d’un club professionnel. »
La solution passe nécessairement par la pose d’une pelouse synthétique, selon le manager du Stade Montois : « Elle pourrait servir à différentes sections sportives de la ville. Là, ça devient ingérable au niveau de l’entraînement, arriver le matin et ne pas savoir où est-ce qu’on s’entraîne… Je pense que tout le monde en est conscient. Maintenant, il faut prendre une décision forte. »
On en oublierait presque le Stade Montois est allé chercher sa cinquième victoire à domicile cette saison, la seconde de rang à Boniface après Colomiers (25-9), sur un terrain gras et bosselé qui n’invitait pas aux grandes envolées. Cela n’a pourtant pas empêché le septiste fidjien Rasaku de signer son second essai en deux apparitions sur une ouverture au pied inspirée de Laousse-Azpiazu, également auteur d’un 100 % au pied (5 pénalités, 1 transformation). Et cela suffit au bonheur de Patrick Milhet. « Ces matchs-là, il n’y a pas de note esthétique, il faut savoir les gagner. Ces quatre points vont faire du bien sur le plan comptable… Même s’il y a beaucoup de choses à revoir. »
Comme cette mêlée archidominée pendant 40 minutes, ce jeu au pied d’occupation « trop long » qui a empêché les jaune et noir de mettre sous pression leurs adversaires, ou encore ces en-avant (huit, dont trois sur les renvois) qui ont offert des munitions au canonnier en chef des Nivernais, Shaun Reynolds, lui aussi parfait au pied (4 pénalités, 1 transformation). Mais tout n’est pas à jeter « dans ce match moyen qu’on a su gagner », sourit Milhet.
Au rayon des points positifs, il y a d’abord, et surtout, ces quatre points qui permettent au Stade de revenir aux portes de l’objectif de top 6 (7e, à trois longueurs d’Agen, 6e). L’apport du banc, également, avec « la qualité du jeu au pied de Martin (Doan), ou le jeu aérien de Raph’ Robic », poursuit Milhet. Mais aussi un secteur de la touche dominateur, la défense des ballons portés, et des individualités qui ont répondu présent : pour son retour après plus de deux mois d’absence, Wakaya a constamment mis son équipe dans l’avancée ; Rasaku a confirmé les promesses nées en Provence en convertissant l’une de ses rares opportunités ; et Laousse-Azpiazu a apporté sa justesse technique et sa sérénité dans les moments importants.
L’état d’esprit collectif, après des dernières semaines difficiles sportivement, était lui aussi au rendez-vous, notamment durant cette fin de match sous tension où Nevers monopolisait le ballon. Seule ombre au tableau, la sortie de Max Curie sur civière à l’heure de jeu, touché à la hanche. Le pilier gauche, qui marchait à l’aide de béquilles à l’issue de la rencontre, passera des examens pour connaître la nature de sa blessure.
Malgré tout, les jaune et noir ont réalisé une excellente opération ce vendredi soir, avant un déplacement à Vannes « pas facile » (le 2 décembre) suivi des deux « grosses réceptions » de Grenoble (le 9 décembre) et de Carcassonne (le 9 décembre), juge le manager montois. « Il faut assurer les victoires à domicile et on verra à la trêve où on se situe. Il va falloir gagner à l’extérieur, et il va surtout falloir pallier cette défaite à domicile contre Agen (11-33, le 20 octobre). Au classement britannique, nous sommes à +4, mais ce n’est pas suffisant pour aller chercher le top 6. Il reste un match à l’extérieur. Allons rivaliser avec Vannes, qui est un concurrent direct. » Et chercher ce premier succès loin de leurs bases qui les fuit depuis deux mois. À condition de ne pas s’entraîner dans un gymnase, cette fois ?

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