Alors que l'équipe de France début dimanche son Tournoi des VI Nations, avec un déplacement à Rome, en Italie, la Fédération est toujours en pleine crise, après la condamnation, puis la démission, de Bernard Laporte. 
C'est à Capbreton que les Bleus sont installés depuis 10 jours maintenant. Vendredi, l'équipe de France s'envolera directement du Sud-Ouest pour l'Italie. Après le match, ils reviendront dans les Landes, puis prendre la direction de l'Irlande, pour le premier choc du Tournoi des VI Nations, samedi 11 février. Dans l'organisation de cette édition 2023, le staff de l'équipe de France a décidé d'éviter Marcoussis et le centre national du rugby où elle a traditionnellement ses habitudes. 
La raison de ce choix n'a pas vraiment été expliquée par Fabien Galthié, le sélectionneur et Raphaël Ibañez, le manager de l'équipe de France. Mais impossible de ne pas penser qu'une des raisons est de protéger les Bleus, en pleine phase de préparation pour la Coupe du monde 2023, le staff a voulu éloigner un peu les joueurs du siège de la Fédération française de rugby, où les choses sont particulièrement compliquées actuellement. 
Depuis plusieurs semaines, et la condamnation, en décembre, de Bernard Laporte, président de la FFR, pour corruption, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, abus de biens sociaux, recel d'abus de biens sociaux (il a fait appel), la tempête, qui couvait depuis la révélation de l'affaire il y a plusieurs années déjà, les choses se sont accélérées. Les clubs, via un référendum, ont refusé que Patrick Buisson prenne la présidence par intérim, pendant la mise en retrait de Laporte. Ce dernier, acculé, s'est donc résigné à démissionner, vendredi dernier. Mais son équipe, toujours aux affaires, a, elle, refusé d'organiser des élections générales, comme les statuts de la FFR les lui permettent. 
Une situation qui a provoqué, l'incompréhension et la démission, dans la foulée, des élus de la liste de Florian Grill, le principal opposant à Bernard Laporte depuis le scrutin de 2022, et des deux représentants de la Ligue nationale de rugby. Mercredi, les élus encore en place, tous proches de Bernard Laporte, se sont de nouveau réunis à Marcoussis et campent sur leur ligne directrice : aller au bout du mandat, jusqu'en 2024, avec un président par intérim qui devrait être désigné rapidement. Le tout avec la désapprobation de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, elle aussi favorable, mais pas décisionnaire, à une élection générale. 
Alors comment, dans ce marasme global, protéger l'équipe de France, à un peu plus de six mois du début de la Coupe du monde en France ? Pour Paul Goze, ce n'est pas un problème. Toujours membre du comité directeur et du bureau de la Ligue, dont il a été président jusqu'en 2021, l'ancien patron de l'USAP a aussi été, dans les années 1990, trésorier adjoint de la FFR. "La déstabilisation de l'équipe de France est une peur agitée pour défendre l'idée d'un statu quo, souffle-t-il. Il n'y a pas un joueur qui entrera sur le terrain samedi en Italie qui pensera aux problèmes de la Fédération. Ils sont loin de tout ça."
Et si en 2020, Fabien Galthié avait fait de la réélection de Bernard Laporte un impératif pour rester à son poste, ce n'est plus le cas. "À ce jour, Bernard Laporte n'est plus là, et Galthié l'est toujours, reprend le Catalan. Il y a une séparation claire du sportif et du fédéral. Les joueurs sont dans leur bulle. Ils sont en mission avant la Coupe du monde et se donnent à fond."
Pour Paul Goze en revanche, les membres du comité directeur de la FFR doivent urgemment démissionner. "Il faut éclaircir la situation, reprend-il. Il n'y a aucune justification à rester, sauf à s'accrocher à la place. Les membres restant du comité expliquent qu'ils ont un très bon bilan et qu'ils veulent continuer. Mais ce n'est pas à la hauteur de la fédération du deuxième sport français. S'ils veulent défendre leur bilan, qu'ils aillent aux élections. S'ils ont réussi leur mandat, ils seront réélus." 
Une position qui colle avec celle de la Ligue, mais aussi, selon lui, avec celle des clubs amateurs. "Le résultat du référendum le montre bien, analyse-t-il. Et encore, je pense que beaucoup n'ont pas voulu voter contre à cause de la peur du chaos. Mais finalement, Laporte est parti, et il n'y a pas de chaos."
À quelques mois d'une Coupe du monde qui doit être la grande fête du rugby international, c'est aussi l'image renvoyée par le rugby français qui inquiète l'ancien président de l'USAP. "J'ai encore eu un message ce matin même, assure Paul Goze. Le monde du rugby et World rugby sont très inquiets de voir la situation. Ils ne comprennent pas qu'il n'y ait pas d'élection pour éclaircir les choses. Ils n'ont pas le pouvoir d'intervenir, mais l'image que renvoie la Fédération est mauvaise."
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