TOP 14 – Alexi Balès a annoncé la fin de sa carrière vendredi, à trois jours de la reprise de l’entraînement du Stade toulousain. Agé de 32 ans, le demi de mêlée a évolué plus de dix ans au niveau professionnel, d’abord à Agen, puis à La Rochelle, avant de gagner un doublé historique avec Toulouse.
“Je suis allé au-delà de mes rêves, ces souvenirs sont gravés à tout jamais”, a déclaré Alexi Balès à l’annonce de sa retraite sportive, le 22 juillet. Depuis ses premiers pas sur un terrain de rugby à Saint-Front-sur-Lémance puis à l’US Fumel Libos jusqu’à ses années à Agen, La Rochelle, et enfin Toulouse, le demi de mêlée (1,74m ; 80 kg) s’est bâti une carrière mémorable. Une aventure professionnelle de plus de dix ans, conclue avec prestige au Stade toulousain où il a remporté la Champions Cup et le bouclier de Brennus en 2021.
En 126 matchs disputés sous les couleurs agenaises, Alexi Balès a connu des hauts et des bas au SUA. Il faut noter un démarrage sur les chapeaux de roues dès sa première saison lorsqu’il remporte le championnat de Pro D2 en 2010. Par la suite, le jeune joueur âgé de vingt ans passé par le Centre de Formation du club enchaîne les saisons avec l’objectif du maintien dans l’élite. Un objectif assuré jusqu’en 2013, année où l’équipe agenaise, avant-dernière de Top 14 devant Mont-de-Marsan, retrouve l’étage inférieur. Cette même équipe montoise que les Agenais parviendront à battre en finale de Pro D2 deux ans plus tard, s’offrant une nouvelle remontée.
Tiraillé par la pression du maintien et par les échéances d’un Challenge Européen impossibles à tenir, le SUA sature à nouveau en Top 14 dès 2016. Alexi Balès, présent au club depuis dix ans, sait d’ores et déjà qu’il partira en direction de La Rochelle la saison suivante. Avant cela, il tient à sauver son club de cœur : “Pour l’instant, on est dernier du Top 14 avec le SUALG. […] Je veux vraiment finir sur une bonne note à Agen. Je dois beaucoup à ce club et j’a vraiment envie qu’il reste au plus haut niveau”, confie-t-il à Rugbyrama en janvier 2016. Le calvaire prend fin quelques mois plus tard. Agen ne s’en sort pas et redescend en Pro D2. Un bol d’air frais attend Balès en Charente-Maritime.
Paradoxalement, c’est sûrement au Stade Rochelais qu’Alexi Balès réalise les plus belles saisons de sa carrière alors qu’il n’y remporte aucun titre. En rejoignant le club présidé par Vincent Merling, l’ancien Agenais change de dimension chez une étoile montante du rugby français. Portée par Jason Eaton, Jone Qovu, Gabriel Lacroix ou Brock James, La Rochelle impressionne et finit même la saison 2016-2017 à la première place du classement. Nouvel épouvantail du Top 14, l’ancien pensionnaire de seconde division pose des fondations solides qui porteront leurs fruits à l’avenir.
Chaque saison, Alexi Balès tient son rang malgré les différents concurrents à son poste comme Enrico Januarie, Tawera Kerr-Barlow ou Arthur Retière. Les exercices 2017-2018 puis 2018-2019 sont colossaux pour le demi de mêlée qui dispute respectivement 31 et 26 matchs. Balès est à son avantage sur la plupart de ses sorties. Il manœuvre le jeu rochelais avec précision. Il sait se montrer menaçant grâce à sa vitesse. En 2018, sa régularité lui permet d’être du voyage en Nouvelle-Zélande aux côtés des Barbarians français pour défier les provinces des Crusaders et des Highlanders.
A La Rochelle, le joueur est à son meilleur niveau même si le club ne gagne aucun titre, défait en demi-finale de Top 14 en 2017, et en finale de Challenge Cup en 2019. Certes, les Maritimes engrangent de l’expérience mais le futur de Balès s’inscrit en rouge et noir.
Le natif de Fumel dans le Lot-et-Garonne rejoint le club le plus titré de France en 2020. Si la concurrence au poste est rude face au futur meilleur joueur du monde et capitaine tricolore Antoine Dupont, Alexi Balès arrache quand même du temps de jeu à Toulouse. Au cours de sa première saison avec les Rouge et Noir, il dispute 25 matchs et entre notamment en jeu pour les dernières minutes de la finale de Top 14 contre La Rochelle en 2021. Un mois plus tôt, son équipe s’est offert la cinquième Coupe d’Europe de son histoire face au même adversaire, la première pour lui. Un doublé historique qui place les joueurs d’Ugo Mola au sommet de l’Hexagone et du vieux continent.
Sous contrat avec Toulouse jusqu’en 2023, le demi de mêlée connaît un exercice 2021-2022 compliqué. D’abord ralenti par une blessure à l’ischio-jambier en octobre, il retrouve les terrains le 1er janvier à l’occasion d’une défaite à Clermont. Titulaire à seulement trois reprises en douze matchs, Alexi Balès se fait plus discret au sein d’un effectif qui regorge de demis de mêlée. Outre le phénomène Dupont, les jeunes Baptiste Germain et Martin Page-Relo briguent le maillot floqué du numéro 9. La saison s’achève sans trophée, ce qui n’était plus arrivé aux Toulousains depuis 2018. Un ultime exercice au goût d’inachevé mais diablement intense sur le plan collectif, à l’image de cette victoire en quart de finale européen contre le Munster, au bout des tirs au but.
Au début de l’année 2022, le staff et les dirigeants du SUALG espéraient faire revenir leurs anciens soldats au club pour les prochaines années. Si les choses semblaient en bonne voie, Alexi Balès a pris la décision de se détacher des terrains. Dans son message publié sur les réseaux sociaux, il a annoncé se consacrer désormais à un nouveau challenge en tant qu’agent commercial indépendant en vins, champagnes, et spiritueux. Il a notamment créé sa société nommée Maison Balès. Et à sa passion du rugby succédera celle du vin.
par Rayane BEYLY