Téléchargez notre appli
Toute l’actualité rugby en temps réel
Quelques jours après avoir démissionné du comité directeur, le leader d’opposition Florian Grill fustige l’attitude d’élus « irresponsables », « sous hypnose » et appelle les clubs à faire entendre leur colère.
Qu’est-ce qui prédomine, aujourd’hui ? De l’abattement ou de la colère ?
Certainement pas de l’abattement. De la colère, oui ! Les clubs se sont fait voler un référendum. À quoi servait-il, d’ailleurs ? La décision du comité directeur de s’accrocher coûte que coûte à son petit pouvoir ça est un déni de démocratie, une véritable prise d’otage du rugby français. On impose un président qui n’est pas légitimé par les urnes et au passage, on fait un affront à la ministre (Amélie Oudea-Castera) qui avait recommandé la solution d’une élection dans les six semaines. Tout ça est insensé, à bien y réfléchir… On est toujours la risée du rugby mondial…
Les élus du comité directeur rétorquent être dans leur bon droit et ne pas avoir inventé les statuts fédéraux leur permettant aujourd’hui de rester en place…
Ils auraient été dans leur bon droit s’ils avaient été directement à cette solution. Mais ils ont préféré organiser au préalable un référendum pour lequel les clubs ont pris la parole ; un référendum d’ailleurs bâti sur un mensonge puisqu’ils (les responsables de la FFR) clamaient à l’époque qu’une élection prendrait au minimum six mois, alors que la Ministre a ensuite évoqué une fenêtre de six semaines pour l’organisation d’un scrutin… Ils ont choisi la voie qui leur permettait de privilégier leur petit intérêt au détriment de l’intérêt général.
On vous suit…
90 % des clubs se sont réunis pour voter pour ce référendum et ce vote, on le jette à la poubelle ! Je rappelle pourtant au passage que Patrick Buisson et Alexandre Martinez avaient dit que si le « non » l’emportait lors du référendum, ils organiseraient des nouvelles élections. Je ne sais pas si Martinez succédera dans quelques jours à Bernard Laporte mais il pourrait alors débuter son mandat par un mensonge… Ce n’est pas la meilleure des choses pour un président de fédération…
Pourquoi les neuf élus d’Ovale Ensemble ont-ils tous démissionné ?
Nous n’avions pas d’autre choix : car on serait peut-être arrivé, lors du congrès électif de juin, à une situation de cohabitation mortifère pour le rugby.
Dans quel sens ?
Si nous étions restés au comité directeur en cautionnant ce déni de démocratie, nous aurions pu être élus en juin mais nous n’aurions rien pu faire voter, rien pu réformer puisque le comité directeur restait, lui, inchangé. Il n’aurait jamais soutenu nos propositions. Rester n’avait donc pas de sens. C’était même irrespectueux vis-à-vis des clubs. Nous sommes d’ailleurs satisfaits de voir que la Ligue Nationale de Rugby a tiré les mêmes conclusions que nous, puisque René Bouscatel et Didier Lacroix ont également démissionné vendredi après-midi…
Avec une instance gouvernante sans opposition pendant plus d’un an, on en revient néanmoins aux années Ferrasse…
J’assisterai aux comités directeurs puisque je reste président de Ligue (Ile de France). Je pourrai en faire les comptes rendus pour informer les clubs, les PV d’audience établis par la FFR après ces échanges étant totalement tronqués…
Permettez-nous d’insister : votre démission repousse néanmoins tout débat électoral jusqu’en 2024… C’est loin…
Certes. Mais une cohabitation aurait été tout aussi malsaine.
Il se dit dans le camp adverse que Bernard Laporte, avant de poser sa démission, a proposé à Serge Blanco, l’un de vos soutiens, de se présenter au référendum qui aurait pu suivre celui ayant proposé Patrick Buisson aux clubs français. Est-ce vrai ?
Serge Blanco ne m’en a pas parlé, en tout cas.
Le week-end dernier, vous fait le tour des clubs du Tarn-et-Garonne. Pourquoi continuer à battre la campagne, si vous ne pouvez être élu avant décembre 2024, au mieux ?
Je suis un éternel optimiste. Je pense que les membres du comité directeur sont encore sous hypnose mais il n’est pas impossible qu’ils se réveillent et démissionnent. Parce qu’en l’état, on va confier à un président intérimaire dépourvu de la légitimité des urnes la responsabilité de la période la plus importante du rugby français : on va lui confier la gestion de la resignature de la convention avec le Stade de France, la relation avec CVC (le gigantesque fonds d’investissement ayant intégré les six fédérations du Tournoi, N.D.L.R.), la gestion du GIP France 2023 dont le bénéfice vient d’être divisé par cinq sans que personne ne réagisse ou encore le problème croissant des commotions cérébrales… Vous ne trouvez pas ça ridicule ?
Avez-vous encore des leviers à actionner ?
Les clubs s’étant fait voler peuvent manifester à tous les niveaux. Je les appelle d’ailleurs à le faire. Parce que ce qui se passe, c’est grave…
En quelques heures, le comité directeur de la FFR a perdu douze de ses membres : Bernard Laporte lui-même, les neuf élus d’Ovale Ensemble ainsi que les deux représentants de la Ligue Nationale de Rugby. En l’état, si vous parvenez à retourner dans les prochains jours sept élus « pro Laporte », vous pouvez donc provoquer de nouvelles élections… Est-ce jouable ou pas ?
Moi, je ne retourne personne et ne passe aucun deal. Je ne vais certainement pas faire des accords et des tambouilles électorales. La seule chose qui nettoie le rugby, ce sont des élections et à ce titre, je suis fier de la position que nous avons prise en démissionnant. (il marque une pause, soupire) J’espère, malgré tout, que ces gens-là, des bénévoles du rugby, ouvriront les yeux et ne s’enfermeront pas dans une tour d’ivoire.
Marie-Pierre Pagès, un membre du bureau fédéral, a récemment envoyé une lettre aux clubs, missive au fil de laquelle elle s’estime déchirée par la démission de Bernard Laporte et où elle annonce aux clubs vouloir les rencontrer un à un afin d’expliquer la décision du comité directeur…
Ces gens-là sont aveugles et sourds. Ils font comme s’il n’y avait pas eu le moindre référendum. Nous, quand on a été battu en décembre 2020, on a respecté les urnes et on n’a pas fait appel derrière. Eux ne respectent pas la démocratie, organisent un référendum bidon puis s’asseyent volontiers dessus… Ils peuvent expliquer ce qu’ils veulent mais en réalité, ce qu’ils ont fait vendredi est un putsch…
Je suis déjà abonné(e)
Se connecter pour commenter
Je ne suis pas abonné(e)
Réagissez, commentez. Rejoignez-nous en vous abonnant
Vous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?
Je ne suis perso pas fan de BL mais quand Grill parle de putsch je me pose la question de sa propre capacité à avoir digéré son échec lors de la dernière élection et du coup d'avoir tout fait depuis pour provoquer le départ de BL
Très loin des valeurs du rugby bien étiolées désormais, j'ai l'impression de me retrouver devant un de ces psychodrames bien merdiques vu en politique dans le passé (Aubry-Royal ou Sarko-Chirac) mais pas devant ce qui nous a toujours poussé à "offrir la gonfle" à son copain/partenaire.
Grandeur et décadence dû au professionnalisme ???

source

Catégorisé:

Étiqueté dans :