La victoire face à l’Ulster (7-3), dans un contexte compliqué, peut-elle être une étape importante dans la construction de votre groupe, cette saison ?
Oui. Parce que c’était bien de se lever le dimanche matin avec une victoire alors qu’elle n’était pas évidente en direct, mais aussi de voir les joueurs aller la chercher comme ça. Il n’y avait pas beaucoup d’écart entre les deux équipes, les conditions étaient difficiles mais quand on a été obligé de montrer ce dont on était capables, on a réussi à être précis et à marquer un essai. Ça me plaît beaucoup et c’est important…
Oui. Parce que c’était bien de se lever le dimanche matin avec une victoire alors qu’elle n’était pas évidente en direct, mais aussi de voir les joueurs aller la chercher comme ça. Il n’y avait pas beaucoup d’écart entre les deux équipes, les conditions étaient difficiles mais quand on a été obligé de montrer ce dont on était capables, on a réussi à être précis et à marquer un essai. Ça me plaît beaucoup et c’est important, car les conséquences d’une défaite samedi auraient pu faire beaucoup de mal à ce groupe. Mais c’est une 3e victoire de suite avant Northampton, ce serait bien de rester invaincus en Europe avant de regarder le Top 14 avec beaucoup de confiance.
Votre alter ego de l’Ulster, Dan McFarland, disait que c’était la marque des grandes équipes de savoir accélérer quand il le fallait…
Oui, c’est l’ADN de ce groupe, car ce qui est bien en ce moment c’est que ce n’est jamais la même équipe. On n’a pas la même dépendance à certains joueurs. N’oubliez pas qu’il y a quatorze ou huit mois, si X, Y ou Z ne jouait pas, il y avait un peu de panique dans le groupe. Mais quand tu es performant comme on l’a été samedi, ça donne plus de confiance. Chaque joueur est un peu différent ici. Il y a beaucoup d’expérience mais aussi des joueurs comme Quentin (Lespiaucq, NDLR), Antoine (Hastoy) qui n’avaient jamais joué en Champions Cup, « Sandro » (Aleksandre Kuntelia, NDLR) non plus, c’était son premier match. Leur voyage commence juste, pour être performant, se sentir à l’aise et montrer le joueur que l’on est, il faut 10 matchs dans cette compétition. Mais il y a beaucoup plus de concurrence qu’avant dans cette équipe.
Connaissez-vous la durée d’indisponibilité de Thierry Paiva, victime d’une luxation de l’épaule samedi ?
Il s’est fait opérer hier (mercredi), il en a pour trois ou quatre mois, je pense. C’est le moment de le laisser tranquille, je pense que ça s’est bien passé et que, comme tous ceux qui se sont blessés ici avant lui, il reviendra en étant un meilleur joueur. C’est une période difficile mais il pourra travailler sur lui-même et s’investir dans les choses qu’il doit améliorer. Est-ce qu’on prendra un joker ? On regarde les options mais Joel (Sclavi) a été magnifique à gauche contre l’Ulster, on va perdre Reda (Wardi, appelé par les Bleus, NDLR) mais Léo (Aouf) va revenir ce week-end ou le suivant. Ça dépendra aussi de la disponibilité des autres piliers gauches, ce n’est pas intéressant de prendre un joker pour prendre un joker. En ce moment, on n’a pas de piste très chaude.
Ces deux dernières saisons, vous étiez plutôt épargnés par les blessures. La situation actuelle est-elle une nouvelle expérience pour le staff et le groupe ?
Oui. C’est la clé en France, il ne faut pas une équipe forte, mais un groupe fort. Certains ont levé la main, d’autres pas encore, certains sont dans la catégorie « décevants », certains me surprennent, d’autres, comme des jeunes, surtout, font que je me demande pourquoi ils ne jouent pas. J’ai des décisions à prendre, des réflexions à mener. Par exemple, Hoani (Bosmorin) a tout juste 18 ans, ça ne se voit pas à l’entraînement mais je dois le protéger, même si je pense qu’il peut faire quelque chose dans mon équipe. C’est pour ça que mon boulot est magnifique, je dois créer des conditions pour le voir sous son meilleur jour. C’est la même chose avec « Zam » (Lucas Zamora), qui fait un plaquage offensif contre Arthur Retière (face à Toulouse). C’est un message non verbal que je respecte. S’il n’a pas de récompense, il ne fera pas plus.
Ce voyage se fera-t-il avec ou sans Will Skelton ?
Sans… William « vacances » Skelton (rires). C’est le gros titre de ce week-end. Je pense qu’il y a un bon club de vacances ici, avec Yoan Tanga qui fait très bien ce rôle, William Skelton… C’est bien d’avoir quelqu’un comme Rémi Picquette, c’est son moment pour donner quelque chose à l’équipe, comme on l’a vu la saison dernière. Il a été un peu lent pour trouver son rythme cette saison mais il est en train de le faire. La saison dernière, personne ne parlait de Will Skelton quand il était blessé, c’est le plus beau compliment que je peux faire à Rémi. Jules Favre, sa force, c’est sa constance. Rémi, ce n’est pas le cas, j’essaie d’améliorer ça. Il peut être à 9/10 puis à 2/10. Je l’aime bien, mais il y a Thomas Jolmes en équipe de France, pourquoi ce n’est pas Rémi ? Mais je suis très à l’aise avec les mecs qui sont blessés, parce que le « show goes on » (le spectacle continue, NDLR) dans les grands clubs, ici c’en est un, on a besoin que Will revienne à 100 %, pas à 95, et avec toute son énergie contagieuse pour son équipe et qui perturbe les autres.
La période du Tournoi arrive, êtes-vous déçu que certains de vos joueurs ne figurent pas dans la liste de 42 de l’équipe de France ?
Oui. Je suis déçu pour eux. Je ne donnerai pas de noms mais on en a parlé ce matin, il y en a 6 qui vont en équipe de France mais je ne suis pas sûr que j’aurais pris les mêmes ; je pense qu’il y en a 6 autres qui pouvaient y être. Il y a peu de temps pour attraper les choses, mais 6 sur 42, ce n’est pas beaucoup.

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