À la lecture de quelques statistiques de la copie du Biarritz Olympique, on devine aisément son contenu : possession, densité, déplacement du ballon, tranchant et efficacité. Au matin de la 12e journée, ils occupent la première place du classement dans de nombreux secteurs d’attaque.
Au hasard, celui des défenseurs battus (devant Soyaux et Vannes), des mètres gagnés avec le ballon (devant Vannes et Béziers), des passes réussies (devant Colomiers et Mont-de-Marsan) et des franchissements (devant Oyonnax et les Montois). Au moment de conclure, l’efficacité s’est réglée au fil des journées pour…
Au hasard, celui des défenseurs battus (devant Soyaux et Vannes), des mètres gagnés avec le ballon (devant Vannes et Béziers), des passes réussies (devant Colomiers et Mont-de-Marsan) et des franchissements (devant Oyonnax et les Montois). Au moment de conclure, l’efficacité s’est réglée au fil des journées pour être aujourd’hui dauphins des Oyomen en termes d’essais marqués (33 contre 41). Les Biarrots sont quatrièmes pour les mauls gagnés amenant un essai (derrière Oyonnax, Béziers et Montauban) et sont les moins pénalisés une fois arrivés dans le camp adverse. Autant d’éléments importants au moment de recevoir Provence Rugby (ce vendredi, 19 h 30) et de viser une série inédite de trois victoires de rang.
« Ce genre de données indiquent que la préparation a été bonne mais témoignent surtout de la grande qualité de la technique individuelle des joueurs. Je pense d’ailleurs qu’ils se sont plus appuyés sur l’expérience engrangée par ceux qui ont joué en Top 14 la saison dernière que sur la préparation physique en tant que telle », estime l’un des spécialistes du domaine et préparateur physique du SU Agen, Ludovic Loustau (1).
L’exigence est tout autant présente en mêlée et en défense. Les Biarrots sont derniers des mêlées perdues (6) et pointent à la 4e place de celles gagnées. Seuls Rouen, Carcassonne et Agen font mieux. Quand on sait que la première ligne biarrote en est à plus d’une heure de jeu en moyenne depuis le début de saison, « C’est assez remarquable ce qu’ils ont fait. Maintenant je ne préfère pas trop en parler parce que ça fait très longtemps qu’on tient avec pas grand-chose et il va falloir tenir encore un peu », confie le manager biarrot Matthew Clarkin.
En attendant, ses joueurs sont aussi sur le podium des ballons grattés (65, derrière les 69 de Massy et les 67 d’Oyonnax) et lorsque l’on regarde le classement des plaquages manqués, les Basques n’apparaissent que dans les quatre dernières équipes avec Oyonnax, Agen et Grenoble.
« Le jeu prôné par le BO demande une exigence terrible et quotidienne à tous les postes. Quand nous les battons à domicile, nous arrivons surtout à contenir leurs grosses individualités avec beaucoup de plaquages et ils se retrouvent un peu bloqués. Mais sinon, en tenant aussi bien le ballon, ils font craquer leurs adversaires comme je l’ai vu contre Colomiers ou encore face à Aurillac », poursuit l’ancien préparateur du voisin bayonnais. Enfin, le BO est une équipe disciplinée avec le plus petit nombre de cartons jaune (6, comme Agen) et l’antépénultième place des pénalités concédées dans son camp (devant Agen et Oyonnax).
Les plus allergiques à ce rugby de data s’empresseraient de répondre qu’en attendant, le BO n’est pas premier du seul classement qui compte vraiment, celui de Pro D2. Ils n’en sont cependant pas loin avec une troisième place ex aequo avec Vannes derrière Oyonnax. Grenoble ayant été rétrogradé au pied du podium après une sanction de deux points par la formation régulation du conseil de discipline du rugby français (ex « Conseil Supérieur de la DNACG »).
« C’est toujours significatif d’être en tête dans de nombreux secteurs. De l’extérieur, on sent quand même un groupe sur la bonne voie. Après, les équipes de haut de tableau passent l’année à préparer le printemps, période où il faut plutôt être habitué à avoir un gros volume de jeu. Il faut donc réussir à tenir durant l’hiver », ajoute Loustau.
Confirmation du manager biarrot Matthew Clarkin : « Tu ne peux pas mettre tes ambitions de jeu de côté pendant 3 ou 4 mois juste parce qu’il y a un peu de flotte et qu’il fait gras ! Si tu fais ça, tu prends le risque de compliquer l’arrivée du printemps avec un retour sur un style de jeu plus performant. À nous d’être intelligent et de nous adapter ».
La pluie ne devrait plus tomber au moment du coup d’envoi du match contre Provence Rugby. Mais le terrain et le ballon seront forcément glissants. Un temps à voir si les joueurs réussissent à utiliser différemment leurs atouts développés depuis septembre. « Je pense qu’ils ont compris que ça ne va pas se gagner sur la capacité à mettre du volume et à qui pourra tenir le ballon le plus longtemps. Ils savent que ça sera une question de pression, d’occupation, de maîtrise du jeu au pied et surtout de combat », témoigne Clarkin.
Pour mener ce jeu au pied, dont Biarritz est l’équipe qui s’en sert le moins du championnat, l’application de Baptiste Germain et l’expérience d’un Romain Lonca de retour ne seront pas de trop. Les prises d’initiatives individuelles des feux follets locaux devront aussi être les plus assurées possible. « Il va falloir essayer de maîtriser notre jeu malgré les conditions. C’est aussi le moment de voir cette équipe sur un autre mode. Les gars se sont préparés pour construire un match très sérieux ». La bonne dynamique est là, à portée de main. Seul bémol, il reste toujours un adversaire en face.