Un retour au terrain. Le « rugby vrai », avec de la boue, une équipe amateur, et des sourires derrière la main courante. Le rugby français, secoué par des affaires à son sommet, avait sans doute besoin de cette carte postale pour faire sa rentrée en cette année 2023 si importante, avec une Coupe du monde à domicile en point d’orgue, mais aussi une tête qui vacille.
Le président de la FFR Bernard Laporte a été contraint de se mettre en retrait, et son vice-président Patrick Buisson doit devenir président délégué si les clubs le valident par un vote. Au cœur de ces incertitudes, le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié a retrouvé le terrain à Pays-de-Belvès (Dordogne), pour animer ce mardi soir, l’entraînement de l’équipe première en Fédérale 2. Il en a profité, ensuite, pour faire le point devant la presse sur ces affaires et le Tournoi des Six Nations qui commence dans un mois en Italie.
Pourquoi faire cette rentrée 2023, ici, en Dordogne ?
FABIEN GALTHIÉ. On a essayé de donner du sens à ce que l’on fait depuis 4 ans. Et dans cette mission, on veut rassembler, fédérer et partager. On s’y évertue avec grand plaisir, en allant dans les écoles de rugby, les collèges, les sports études ou des équipes de Fédérale 2 comme ici. Accompagner les éducateurs c’est aussi au cœur de notre mission.
Vous allez défendre votre Grand Chelem dans ce Tournoi des Six Nations. Est-ce que ça change quelque chose ?
C’est ce qu’on voulait. On a toujours eu cet objectif : gagner vite des matchs et des titres, redevenir une nation majeure, dans le top 3 mondial. On y est arrivé, c’est ce qu’on veut rééditer.
Le président de la FFR Bernard Laporte s’est mis en retrait après sa condamnation. Un vote va avoir lieu pour désigner un président délégué. Est-ce que ces incertitudes et ces affaires pèsent sur le XV de France ?
Effectivement, on suit de près ce qu’il se passe, même si nous, on fait ce qu’on fait de mieux, sur le terrain. Ce que je peux vous dire, c’est qu’en décembre, pendant la période difficile, au plus fort de la tempête, Bernard Laporte m’a demandé de continuer quoiqu’il arrive, de continuer à tracer notre route vers la Coupe du monde 2023. Et de préparer le mandat d’après jusqu’en 2027. Nous sommes totalement engagés dans cette mission. On a besoin de garder cette vision, construite depuis trois ans, cette continuité qui nous a permis de progresser collectivement. Nous pouvons encore nous améliorer, mais c’est vrai que nous avons besoin de continuité, de visibilité, et pour le moment c’est le cas.
Ces affaires peuvent-elles nuire à l’image du rugby ?
Depuis 3 ans, le XV de France a œuvré pour l’image du rugby, pour l’image à travers le monde du rugby français. Quand vous voyez un Stade de France plein et chauffé à blanc, des audiences de 10 millions de téléspectateurs, une croissance du nombre de licenciés de 10 %, ce sont des signes qui ne trompent pas. Je pense que l’image du rugby français et du XV de France est positive, et même mieux. Le rugby français brille à travers le monde.
Quel est l’état physique des troupes à un mois du Tournoi des Six Nations (premier match le 5 février contre l’Italie à Rome) ?
C’est clair qu’on suit de près leur état, car un joueur pas apte physiquement ne pourra pas être sélectionné. Il y a quelques joueurs pour lesquels on est inquiets. Jonathan Danty a été touché au genou, au croisé antérieur, mais finalement cela pourrait aussi être le croisé postérieur. Au centre on a déjà perdu Virimi Vakatawa, Arthur Vincent qui a rechuté… C’est un poste qui s’était densifié et qui se fragilise à nouveau. On a des doutes sur Pierre Bourgarit (talonneur de La Rochelle), blessé au genou dimanche et qui est à l’arrêt 6 à 8 semaines, et sur Uini Atonio (pilier), touché aussi au genou, même s’il devrait être disponible pour le stage à Capbreton. Peato Mauvaka (talonneur de Toulouse) s’est blessé au doigt, c’est une fracture et il est peut-être indisponible 3 semaines et manquera le début du Tournoi. Cela fait beaucoup, mais c’est malheureusement le lot de notre équipe et de ce jeu.
A l’inverse, y aura-t-il des retours ?
Le retour de Gabin Villière est en bonne voie, il risque d’être juste pour le début du Tournoi mais on le suit de près. François Cros est aussi en phase de reprise, il n’a pas joué depuis juin. Jean-Baptiste Gros (pilier de Toulon) aussi, mais il ne sera pas prêt, au moins pour le début. Paul Willemse et Demba Bamba ont repris avec leurs clubs. On peut se retrouver avec des joueurs qui ont parfois moins joué mais qu’on a surveillés de près. On a un groupe d’une cinquantaine de présélectionnés, on annoncera les 42 pour le Tournoi ce mardi.
Y aura-t-il des nouveaux appelés ?
On suit de près Julien Delbouis, le centre du Stade Français, Léo Barré qui performe aussi avec Paris. Louis Bielle-Biarrey (arrière-ailier de Bordeaux-Bègles), Romain Buros (UBB), Ethan Dumortier (Lyon)… Au centre tout est possible, on peut associer Gaël Fickou avec Yoram Moefana, mais on a aussi Delbouis (Paris), Gailleton (Pau), Delibes et Barassi (Toulouse), Vili (Bordeaux)… On a des options. Chez les avants en revanche pas de nouvelles têtes en vue, pas de nouveaux joueurs mais une émulation, notamment autour du poste de seconde ligne. Willemse revient, Chalureau (Montpellier) a passé un cap, Meafou (Toulouse) n’est pas encore sélectionnable mais ça ne saurait tarder, il attend son passeport. Cameron Woki n’a pas de totem d’immunité. Mais ce n’est pas parce qu’il ne traverse pas le terrain tous les week-ends avec son club qu’on n’a pas une idée de base de son niveau. Il n’est pas le seul. On n’est pas un sport individuel, l’ambiance, le groupe, l’expérience collective comptent tout autant.
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