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Rendez-vous incontournable de l’année, « Les Victoires de la Musique » auront lieu le 10 février prochain à La Seine Musicale. En attendant cette 38e cérémonie diffusée en direct sur France 2, vous pouvez dès à présent voter pour la catégorie « Chanson originale ». Et les nommés sont…
Du 9 janvier à 20.00 au 9 février à 20.00, votez pour vos artistes préférés nommés dans lcatégorie « Chanson originale » 
Bigflo et Oli
« Y a encore des gens qui achètent des CD, alors ?! Merci, vous faites partie des derniers résistants ! » : lu dans le livret de leur 4e album – depuis 2015 –, sans doute le plus authentique. Vingt et un titres où figure au casting leur éclectisme intergénérationnel, avec Francis Cabrel (Voix du Sud), Olympe Chabert (artiste de leur label Bonne Étoile), MC Solaar (le modèle ?), Vald, Russ, Tayc et Julien Doré (les amis). La dernière fois qu’ils ont reçu une Victoire, en 2019, ils ont envoyé leurs parents, Patricia et Fabian, la recevoir. Surprise encore, Florian et Olivio demandent à leurs fans de choisir le nom et le visuel de la pochette. Après un break rédempteur, ils ont été capables de choisir l’Accor Arena pour leur release party, puis enchaîné avec des (vraiment) petites salles. Cadeau encore, Bigflo et Oli, repérés dès 2009 par le prix Nougaro à Toulouse, ont réservé à leur ville natale ce titre : « Ici c’est Toulouse », où il est question de rugby, et où cette année ils ont lancé le Rose Festival. Rap ou chanson, les frères Ordenez ont choisi de ne pas choisir.

Grand Corps Malade, Ben Mazué et Gaël Faye
À eux trois ils ont 127 ans, ont sorti 13 albums et 5 livres. Ils ont été nommés aux Victoires 10 fois, pour 5 trophées obtenus et étaient en « concurrence » lors de la cérémonie de 2021 dans la catégorie Album. Au gré des scènes, depuis 2004, leurs chemins se croisent et l’amitié grandit. Le décor est planté, manque le détonateur, Jean-Rachid, le producteur historique de Grand Corps Malade. Un soir, ces deux-là lancent cette conversation intitulée « Dinguerie » sur WhatsApp : « Dans l’idée de continuer de faire ce qu’on veut quand on veut, de casser un peu les codes, on voulait vous proposer de faire un album tous les trois. » Il aura fallu 2 jours, 4 heures et 18 minutes pour concrétiser le projet. Rendez-vous le 17 avril 2022 au studio La Fabrique, à Saint-Rémy-de-Provence, pour une semaine. Les accompagnent les compositeurs Mossiman et Guillaume Poncelet, ainsi que Tristan Mazire, l’ingénieur du son. La colo est au complet et le résultat au rendez-vous. 

Stromae
L’an passé, en sa qualité de président des 37es Victoires de la Musique, Stromae ouvrait la cérémonie avec « Santé », le premier single de son album Multitude, qui sortira le 4 mars 2022, soit neuf ans après le triomphe de Racine carrée. Il est pour son retour l’artiste le plus nommé (4 fois) cette année, avec au total 15 nominations depuis sa première apparition en 2011, pour 5 Victoires obtenues. La touche pause semblait interminable, même si Paul Van Haven n’a pas chômé en réalisant des clips pour Yael Naim, Dua Lipa, Billie Eilish, ou en participant aux albums d’OrelSan, Bigflo et Oli ou de Coldplay. Allait-il se consacrer uniquement à la mode, comme le laissait penser le morceau « Défiler » qui accompagnait en 2018 le défilé donné par sa marque, Mosaert, au Bon Marché ? Ouf ! la passion de la musique est revenue avec des titres peut-être moins dansants, mais toujours aussi impactants.
 
Angèle
« Elle a cette identité vocale unique, très naturelle, cette voix de la vie qui fait chanter les syllabes », dit joliment d’elle son fidèle complice musical Tristan Salvati. La nouvelle ambassadrice mode et beauté de Chanel revient aux Victoires pour la quatrième fois et a déjà chez elle 3 trophées. Pas encore adulte, plus adolescente, cet entre-deux irradie son parcours actuel entre fun et responsabilités. Dans le documentaire Netflix sobrement intitulé Angèle sorti quelques jours avant la sortie de Nonante-cinq, elle se livrait en toute franchise entre la solitude (cf. le titre « Solo ») de la créatrice et les joies de la notoriété. Quelques jours avant la cérémonie des Victoires, on pourra la voir dans le rôle de Falbala dans l’Astérix de Guillaume Canet. Après son premier rôle dans Annette de Leos Carax il y a deux ans, le cinéma semble bien entrer dans sa vie.

Izïa
« Champagne ! », aurait sans doute dit son père, Jacques Higelin, en apprenant sa nomination dans cette catégorie. Il lui écrivit à sa naissance la superbe « Ballade pour Izïa » qu’ils interprétèrent ensemble au Zénith en 2010 alors qu’elle avait 20 ans et déjà un album à son actif, album qui lui valut ses 2 premières Victoires (sur 3 obtenues). Depuis 2012, Izïa n’avait pas été nommée mais avait remporté le César du meilleur espoir féminin pour un second rôle pour Mauvaise Fille. Ne se reposant jamais sur ses lauriers, elle a vécu sa révolution avec La Vague, où elle oublia l’anglais de ses débuts pour adopter un français imagé et cash parfois. Son rock fort du début s’estompe au profit d’une pop électro, l’énergie toujours bien présente, même si la douceur fait son apparition. Ce 5e album où le rouge domine a été enregistré comme une évidence au studio manoir de La Frette (Val-d’Oise) avec « (s)on binôme indispensable », Bastien Burger. Partis pour trois, quatre jours, ils y restèrent l’été et avouent avoir reçu la visite du Grand Jacques pour le titre « Le Remède ». 

Pomme
Apparue il y a sept ans avec son EP En cavale, la plus québécoise des chanteuses françaises est repartie avec une Victoire lors de ses deux apparitions aux Victoires (album révélation et artiste féminine). « Half pixie, half human. I sing » peut-on lire en signature de son compte Instagram. Pomme pourrait ajouter : I act, puisqu’elle tient le rôle féminin principal dans La Vénus d’argent, prochain film d’Héléna Klotz qui voit Claire Pommet évoluer dans le monde de la finance, loin du sien, même si pour ce troisième album elle devient sa propre productrice. Pour ce rôle, elle a rasé ses cheveux et est apparue ainsi coiffée d’un chapeau champignon rappelant sa pochette, pour deux soirs de concerts secrets au théâtre des Bouffes du Nord, à Paris, avant de lancer sa « Consolation » sur la route à partir du 21 janvier. Nul doute que ses tisanes « succulentes au goût d’érable et de la forêt » que l’on pouvait obtenir en précommande de son album seront de la partie. 
 
Pierre de Maere
On peut lire sur la pochette de son EP, où figure le tubesque « Un jour je marierai un ange », cette quasi-devise, « Make me famous », véritable moteur pour le vingtenaire belge grandi dans un village proche de Bruxelles où l’ennui obligeait la créativité. Foin de prétention dans ce credo chez Pierre de Maere, qui voit plus la célébrité comme le symbole d’une réussite populaire. Bon, d’accord, il avoue aussi une attirance pour le bling, lui qui a côtoyé un temps la mode et la photographie. Coupe au bol, yeux bleus, gueule de star, si la génétique est au rendez-vous, il y a une réflexion héritée de ses modèles, Lady Gaga ou Stromae, pour devenir un artiste complet où l’image, le stylisme ont autant de poids que le « reste ». L’auteur ET compositeur prend d’assaut la scène avec un naturel bluffant qu’on pourra constater le 12 mai pour son premier Olympia. La carte de fidélité des Victoires est prête à se remplir au fil des ans. 

Jacques 
Rares sont les albums avec 125 morceaux. Jacques en a sorti un en mai 2018, résultat de sa tournée mondiale qui aura duré trois ans, de Bagnolet à Séoul, accompagné de son installation sonore « La phonochose ». Cela date de sa période « Je fais de la musique avec des bruits d’objets ». Un vol de (tout son) matériel et un départ rédempteur au Maroc plus tard, Jacques nous offre LIMPORTANCEDUVIDE. Un album pop – une vraie expérience pour lui – mais aussi une réflexion sur la vie avec un œil à la fois tendre et surréaliste. Son électronique audacieux le rapproche de Katerine et convoque parfois Boogaerts, mais point de comparaison, le costume serait trop petit de toute façon pour l’homme à la fausse tonsure de moine. L’ennui, les petits riens du quotidien sont sa matière première, sa façon à lui de nous interroger sur le sens de la vie en douceur et profondeur, en bougeant son corps.

Lujipeka
En cinq ans avec son groupe Columbine, le Rennais Lujipeka a fait ses classes sans obtenir de diplôme, mais plutôt des disques d’or. Lucas Taupin et son look tout droit sorti d’un film de Larry Clark incarne un rap aux grandes oreilles, invoquant aussi bien Booba que Nirvana et invitant le pape du disco Cerrone sur « On ira ». Du reggae assumé « Poupée russe » à la ballade rock « Juno », il joue les grands « mélangeurs » d’une génération à l’éclectisme bienveillant. Sa pochette aux couleurs vives contraste avec la relative noirceur des thèmes abordés, comme la santé mentale ou une grossesse non désirée (vue du côté du garçon). L’écriture est fine, observatrice, non moralisatrice, sans oublier un humour proche du potache. L’adulte en devenir qui « ne représente rien, (mais il) le représente quand même » prône une fête bon enfant, comme il a su le faire avec une tournée improvisée des parkings de supermarché au plus près de son public, avant un Zénith parisien le 30 mars. 

Tiakola
« Il y a un chanteur français que j’écoute souvent, c’est Tiakola. Il me met dans un bon mood », la phrase est signée Kylian Mbappé. Les deux partagent la ville de Bondy, où Tiakola est né et où Mbappé a fait ses classes. Un temps, William Mundala, à coup de trois entraînements par semaine, s’essaya au foot. Mais, tout petit, la musique était déjà en lui, notamment via les chants entendus à l’église. Âgé de 15 ans, il forme avec six autres membres, tous issus de la cité des 4000 à La Courneuve, 4Keus, très vite repéré par le label Wati-B (Sexion d’Assaut). Tiakola se fait ensuite un nom avec moult featurings pour des grands noms comme Dajdu, Gazo, Niska, avec lequel il décrocha un premier hit du temps de 4Keus avec « M.D. », où il convoquait les musiques de l’Afrique de l’Ouest. « On va danser le makossa sur du Manu Dibango », qui le caractérise toujours, lui qui revendique la mélodie comme signature au point de s’autoproclamer « Tiako La Mélo ». « Mélo », qui est aussi le nom de son premier album entré numéro 1 des ventes en mai dernier.  
 
Mentissa
Elle est l’une des quatre artistes belges de cette 38e édition des Victoires et, après Brel, Arno, Annegarn ou… Angèle, elle aussi met Bruxelles à l’honneur sur son premier album. La France l’a découverte dans la saison 10 de The Voice, où elle termina, coachée par Vianney, en finale. La fusion artistique et humaine entre les deux artistes coulait de source, ainsi, six mois plus tard, voyait le jour un duo sur la reprise d’Axelle Red de « Parce que c’est toi ». Le même mois sortait son premier single, « Et Bam », écrit par son mentor. Mais résumer Mentissa à Vianney serait bien réducteur pour cette jeune femme avec la tête bien sur les épaules et surtout passionnée de musique. Elle s’est entourée de pointures à l’écriture et à la composition, mais a toujours été au point de départ de ses chansons qui, mises bout à bout, forment une quasi-autobiographie avec un maître mot : authenticité. Dans dix, quinze ou vingt ans, elle aura, c’est sûr, la même joie de chanter (s)a « Vingtaine ». 

November Ultra 
« Cet album a été fait avec de la joie, des larmes et beaucoup d’amour », est-il écrit dans le livret de Bedroom Walls. Il a surtout été bâti dans sa chambre, sur son lit, lieu de vie intime par excellence. Née en novembre, Mélanie Pereira est marquée par la mixtape de Frank Ocean « Nostalgia, Ultra », ainsi naquit November Ultra. Pendant cinq ans, elle fut membre du groupe pop électro Agua Roja, avant d’emmener en solitaire ses paroles, ses compos et sa voix, voix parfois comparée à juste titre à celle d’Adèle. La plupart des 11 titres sont interprétés en anglais, en espagnol « pour (s)e grandir », la langue de son papi Ramòn qui lui montra la voie, et quelques mots en français. Peu importe la langue, seules sa sincérité, sa franchise, sa tendresse apparaissent au grand jour. Il y a en elle du blues, de la folk, de la pop et aussi du silence bienvenu. Signe avant-coureur : cette année, November Ultra a remporté la première édition du prix Joséphine. Si la douceur a besoin d’une bande-son, qu’elle ne cherche plus, Nova est là. 

Emma Peters 
Pour éviter d’avoir 13 titres (« on en sait jamais ») sur son premier album, Emma Peters a écrit à l’instinct « 23:02 » avec ces paroles en forme de point d’interrogation : « Est-ce que j’ai vraiment du talent/ou c’est la chance du débutant ? » Celle qui devait avoir une vie « classique » a commencé un peu comme ça, à poster des reprises sur YouTube dès mai 2015. C’est celle de « Clandestina » de Lartiste, remixée par FILV et Edmofo, deux DJs russes, qui fit exploser les scores. Celle qui revendique une double filiation, Véronique Sanson-Dinos, est avant tout une autrice-compositrice et enchaîne les tracks avec une facilité déconcertante. Elle écrit comme elle parle, parle d’elle de façon nature et cash, et devient la bonne copine d’une génération qui se reconnaît en elle. Son premier album où pose la fratrie dans le jardin familial s’intitule Dimanche, parce que le dimanche, c’est sacré et que c’est le jour où elle postait ses covers qui ont fait éclore son talent.
 
« By your side » – Jeanne Added 
Entre Radiate paru en 2018, son précédent album auréolé d’une Victoire (avec celle de l’artiste féminine), et son troisième en compétition aujourd’hui, est paru l’EP Air, musique devenue court-métrage (ou l’inverse). Ce pas de côté revendiqué comme tel, plus une impressionnante tournée solo, explique sa progression entre des débuts jazz, suivi du rock instinctif, puis de l’attirance électro à cette ambiance plus groove. Air a surtout ouvert la porte au français que l’on retrouve ici par deux fois. Jeanne Added apparaît comme une adulte apaisée qui n’oublie pas ses yeux d’enfant, même quand la rupture amoureuse envahit l’espace. Le mot et le geste sont toujours aussi justes, la voix, instrument central, va plus loin dans les aigus comme dans les graves. Unique, fragile et forte à la fois, telle est Jeanne Added ; toujours la même jamais identique. 

« Consolation » – Pomme 
Les Failles, son précédent album, traitait de « ce qui ne va pas » et Pomme en était clairement le sujet principal. Ce troisième album parle de « ce qui fait du bien » et s’écarte de la seule vie de son autrice, une fois consolée de son enfance sur les deux titres d’ouverture, pour se diriger vers les autres et notamment des figures féminines tutélaires : Barbara, l’écrivaine canadienne Nelly Arcan et Chihiro, héroïne du cinéma de Miyazaki. Si elle a conçu Les Failles en complicité avec Albin de la Simone, c’est Flavien Berger (déjà présent sur le titre « Magie bleue »), trublion électro, qui l’accompagne sur celui-ci et assouvit son désir d’ailleurs musicaux. La délicatesse est toujours au rendez-vous, la rencontre avec le public à son zénith, la consolation passée par là. Pomme sourit au monde et fait tout ce qu’elle sait faire pour l’enchanter avec sa voix et ses idées. 

« Éphémère » – Grand Corps Malade, Ben Mazué et Gaël Faye
Pour compléter la colonie (cf. texte Artiste masculin), il convient d’y adjoindre Frédéric Perrot aux textes et à la DA, et Charlotte Mo aux illustrations, et hop, Éphémère, avec son carnet de bord, peut voir le jour. De la genèse au jour par jour, ce moment hors du temps nous est conté. « Arriver les mains dans les poches, et repartir avec des émotions » résume les situations vécues, les blagues et les repas en sus. Chaque chanson naît d’une conversation ou d’une compo : s’accorder des pauses, ce que l’on voit quand on ferme les yeux, la légitimité de l’artiste à s’engager, tailler la route et le trait d’humour avec le kidnapping de Benjamin Biolay, lui qui a gagné la Victoire de l’album devant ces trois-là. Vieilles canailles avant l’heure, Fabien, Ben et Gaël, pour ce projet sans suite où leurs voix s’entrelacent, ont rempli en dix minutes trois fois la salle Pleyel à Paris (7 500 personnes). Ils y seront du 10 au 12 mars prochain pour partager un moment d’amitié pure. 

« Multitude » – Stromae
« Cet album, je l’ai fait entre 9 heures du matin et 17 heures, sans souffrance », en effet, le jeune papa a conçu son album au rythme de l’école de son fils et ainsi a pu « éviter que la passion ne se transforme en obsession ». « Ce que j’aime par-dessus tout, c’est composer de la musique », dit-il, pourtant le poids qu’il donne à ses mots est toujours aussi présent sur des thèmes aussi divers que les bosseurs de l’ombre, le suicide, la paternité, la vie à deux, la dépression, l’endométriose… Stromae a varié les plaisirs musicaux en introduisant des sons venus d’ailleurs comme avec un ehru chinois, un ney persan, un charango andin, un tres vénézuélien et même un… clavecin. Deux titres sont coécrits avec OrelSan et si sur la version première il n’y a pas de featuring, sur la réédition il chante en duo avec Camila Cabello. Retour gagnant, puisque Multitude fut disque d’or en trois jours et platine en deux semaines. 

« Nonante-cinq la suite » – Angèle
Avant cette version « La suite », il y avait eu une version « Deluxe » avec le single « Amour, haine et danger », diatribe sur la dépendance que l’on développe avec son téléphone et les réseaux sociaux. Nonante-cinq a été façonné avec l’ombre de la période covid, Angèle présente cette suite plus joyeuse, sans doute rassurée de l’accueil qu’il a reçu. Outre le duo « Évidemment » avec OrelSan (que l’on retrouve également sur son « Civilisation version ultime »), trois autres inédits complètent l’ensemble. C’est la précommande qui fit grand bruit ; elle comportait six paliers, avec pour les 10 000 premiers l’EP « cinq-nonante », dont 95 CDs gravés et signés comportant 5 reprises cultes des années 1990, dont « Karma Police » de Radiohead. Ensuite, il y avait en cadeau des tee-shirts, posters dédicacés, pochettes au visuel personnalisé et, pour les 800 premiers, une soirée privée au Parc Astérix. Cerise sur le gâteau pour les 10 plus rapides, une rencontre à Paris avec l’artiste.
Suite royale !
 
« Cœur » – Clara Luciani
Auteure : Clara Luciani / Compositeurs : Clara Luciani – Sage 
Apparue en 2019, Clara Luciani totalise, avec les 2 de cette année, 9 nominations aux Victoires (3 dans cette catégorie), dont 4 remportées (Révélation scène en 2019, Artiste féminine en 2020 et 2022 et Album en 2022). « Cœur » ouvre son second album, qui, enrichi de reprises couleurs disco en français, devient « Cœur encore ». « Cœur » démarre sur le son du battement de cœur de Clara et le mot cœur est présent dans 10 des 11 titres de l’album. « J’adorerais que cette chanson devienne un outil d’apprentissage, de discussion », déclare-t-elle dans Télérama cet été. En effet, l’emballage joyeux ne cache pas l’importance du message. « L’amour ne cogne que le cœur », chante-t-elle 17 fois. Pour aller jusqu’au bout de ses convictions, elle a décidé de reverser tous les bénéfices générés par ce single à la Maison des femmes de Marseille dont elle est la marraine, structure qui prend en charge les femmes victimes de violence.

« Flamme » – Juliette Armanet
Auteurs : Juliette Armanet – David Numwami – Diane Jacqus
Compositeurs : Juliette Armanet – Victor Le Masne

L’expression tout feu tout flamme lui va à ravir. Juliette Armanet, sans brûler la chandelle par les deux bouts, vit à fond les ballons la belle aventure commencée en 2017. Sa variété chic a pris du coffre et fait bouger les corps. Celle qui fut album Révélation en 2018 était déjà l’an passé dans la catégorie Chanson originale avec son désormais classique « Le Dernier Jour du disco ». Début novembre, son album Brûler le feu devenait Brûler le feu 2, « taillé pour continuer à s’embraser », de l’aveu même de l’autrice, sur lequel cette chanson d’amour assumée discoïde, « Flamme », figure. Particulièrement bien entourée en termes de réalisateurs avec Yuksek, SebastiAn, Marlon B… C’est Xavier de Rosnay, l’un des deux membres de Justice, qui réalise avec Victor Le Masne ce titre bouillant qui enflammera l’Accor Arena qui lui tend les bras le 17 mars prochain. Chiche d’y chanter « Allumer le feu » ?

« L’Enfer » – Stromae
Auteur-compositeur : Stromae
Arrangeurs : Stefka Miteva – Alfredo Coca – Bruno Letort

Après la prestation de Stromae les yeux dans les yeux avec 7,3 millions de téléspectateurs lors du JT de TF1 le 9 janvier 2022, le directeur de l’OMS a réagi ainsi : « Merci, Stromae, d’aborder la question difficile du suicide. Il est si important de demander de l’aide si vous avez des difficultés et de soutenir ceux qui ont besoin d’aide. » Saturation, fatigue extrême, réaction au médicament Lariam, excès de notoriété, Stromae revient de loin. Il a eu la force et l’intelligence de le dire dans ce deuxième extrait de « Multitude », même s’il en est peu fier. Le clip minimaliste et puissant est déjà vu près de 55 millions de fois. Avec ce titre et tous les autres « tubes » de son répertoire, au-delà des chiffres de vente vertigineux, la sincérité des propos, le sens inné de l’image et la force de l’interprétation lui promettent une carrière mondiale, lui qui vient de remplir par deux fois le Madison Square Garden à New York.  

« La Quête » – OrelSan
Auteur : OrelSan
Compositeurs : Phazz – Skread

Aurélien Cotentin est né à Alençon et est arrivé à Caen, sa ville de cœur, à 16 ans. C’est cette basique histoire de provincial que « La Quête » nous narre avec ses images fortes, comme celle du prof de musique ou celle des Jordan 8, qu’on a peut-être tous vécues mais que lui sait mettre en mots. Sur fond de ritournelle, version boîte à musique, on saisit mieux la genèse et la transformation de l’enfant Aurélien en OrelSan le jeune adulte, avec ce message fort : « Ah, c’qui compte, c’est pas l’arrivée, c’est la quête. » D’aucuns appelleraient cela le travail. De son propre aveu, il dit avoir « pompé la structure sur Renaud ou MC Solaar », avec cette écriture à couplets multiples et refrains courts mis en musique par l’ami, le producteur, le manager Skread épaulé par le Lyonnais Phazz. Avec les 3 de cette année, OrelSan atteint 15 nominations pour déjà 9 Victoires obtenues, à quatre longueurs des recordmen -M- et Alain Bashung.  

« Un jour je marierai un ange » – Pierre de Maere
Auteur-compositeur : Pierre de Maere
Arrangeurs : Xavier de Maere – Valentin Marso

« J’aime bien les morceaux que l’on comprend à la première écoute et l’idée que ce que je fais est accessible à toutes les générations. » Mission accomplie par Pierre de Maere (on prononce maRe) avec ce délicieusement entêtant « Un jour je marierai un ange », sorti il y a un an déjà. Le docteur de cette chanson qui culmine à plus de 40 millions de streams est un psychologue de l’amour qui exerce dans l’hôpital des cœurs brisés. Retour en arrière, il y a deux ans naît cette chanson quand Pierre de Maere constate qu’il est tombé amoureux d’un personnage fictif, Isak Valtersen, héros de la série pour adolescents Skam dans sa version originale norvégienne. Talent d’écriture Rromantique – en roulant les R comme il sait le faire à souhait : « Je rêve d’un amour n’existant pas, qui pourtant m’attristera. » Seul titre émanant de son premier EP qui se retrouve sur Regarde-moi, son album paru fin janvier.
 
Juliette Armanet – « Brûler le feu tour » –  Production : Corida
Générosité, que ressentir d’autre quand on sort d’un concert de Juliette Armanet ? Ah si, un sentiment de plaisir et de liberté. Plaisir visible et liberté musicale qu’on osera qualifier de sauvage par instant. Exit les programmations mais bienvenue à un trio batterie percussions du feu de Dieu. Faut que ça bouge, chez elle. Il faut, au risque de perdre son souffle, tout donner et tout faire péter à l’aide de deux albums qui petit à petit font leur nid de hits. Mention spéciale à la version de « L’Amour en solitaire » par qui tout arriva. Sur ses 80 concerts depuis février, pas toujours derrière son piano pour pouvoir danser – osons – s’éclater dans son costume boule à facettes, elle rayonne de mille feux. Écrire des chansons chez soi pour les donner à toutes les générations qu’elle embras(s)e au propre comme au figuré, voilà sa mission. Sans oublier sa délicieuse façon de prononcer CO-QUE-LI-COT. Sacrée nénette que cette Juliette !

Clara Luciani – « Respire encore tour » 
Production : Romance Musique 

Arrivée en 26e position des personnalités les plus présentes dans les médias en 2022 selon une enquête du Parisien, c’est dire la place que Clara Luciani a dans nos cœurs. Pour comprendre le phénomène médiatique et public autour d’elle, il faut avoir fait partie des 350 000 personnes hors festival qui l’ont vue sur scène. La scène que la traqueuse a su faire sienne, à coups de sourires, de guitares et d’un cœur gros comme ça. « Cœur » qui ouvre tous ses shows depuis le 7 octobre 2021, tournée qui s’achève sur un second Accor Arena complet en janvier 2023. Un décor en velours jaune, un costume qui brille, des musiciens tendance rock et des choristes du tonnerre, tel est l’écrin que nous offre Clara Luciani pour ses concerts qu’elle transforme en fêtes entre amis, notamment sur la reprise en français du « I feel love » de Donna Summer. 

OrelSan – « Civilisation tour » 
Production : Astérios Spectacles / Strong Ninja / 7TH Magnitude
 
« J’ÉTAIS TOUT SEUL ON EST DES MILLIERS », ainsi se conclut le post d’OrelSan à l’issue de cette tournée que le récent chevalier des arts et des lettres vient de terminer le 10 décembre. Elle a commencé le 22 février dernier à Caen, où il se produira en tout six fois. Ce Normand fidèle aura performer ainsi devant plus de 600 000 personnes hors festival, avec pas moins de 45 Zénith, 5 Accor Arena et 3 Défense Arena à Paris. Après la performance des Caennais de 3Pour100 en première partie sur l’ensemble des dates, la quasi-totalité de ces concerts commençait par « Jour meilleur » comme un message à porter. L’occasion en trois titres d’offrir une introduction aussi minimaliste qu’humoristique, avant le déferlement de lumières, de décors, de flammes et de tubes issus de ses 4 albums qui avoisinent 2,4 millions de ventes. Si le dernier soir les larmes n’étaient pas loin, il pourra se consoler avec les festivals d’été à venir qu’il n’avait pas faits en 2022.
« Coup de vieux » – Bigflo et Oli feat Julien Doré
Réalisateur : Brice VDH

Cette vidéo vue plus de 8 millions de fois démarre ainsi : « Il y a un mois, on vous a demandé des idées de clip pour notre feat. avec Julien Doré / On a choisi 50 idées / On n’a rien dit à Julien / Il est en route pour tourner le clip / Il n’est au courant de rien. » À peine arrivé, ils lui demandent de suivre la ligne jaune, sous les « Arrêtez, les gars » de Julien, et hop le plan séquence de « Coup de vieux » démarre. Il se termine par « Vous êtes des malades, en vrai j’ai envie de pleurer » du même Julien. Entre-temps, lui un poil plus vieux que les deux frangins, aura rencontré les (vrais) acteurs d’Hélène et les garçons, jonglé avec une courgette (!), joué à la pétanque et dansé avec quatre sosies. L’histoire ne dit pas s’il savait qu’aux manettes se trouvait Brice Van der Haegen, son complice es image (19 clips ensemble) déjà détenteur d’une Victoire avec leur « Nous ». 

« Fils de joie » – Stromae
Réalisateurs : Henri Scholfield – Luc Van Haver – Coralie Barbier – Paul Van Haver

C’est en découvrant dans l’émission Ça commence aujourd’hui, sur France 2, l’histoire de Jimmy Paradis que Stromae a écrit « Fils de joie », reprenant même des propos de ce fils de pute, comme il le dit lui-même. En préambule du clip, qui n’est pas sans rappeler l’esthétisme d’un Hunger Games, on peut lire la note suivante : « Dans un pays imaginaire, l’État organise les funérailles d’une travailleuse du sexe défunte. » Dans la chanson sur ce sujet peu abordé, il propose le point de vue du fils bien sûr, mais aussi du mac, du client et du policier. Lui-même, son frère, son épouse coréalisent avec Henry Scholfield (Dua Lipa, Rosalia) cette vidéo vue plus de 34 millions de fois. Tourné au parc du cinquantenaire à Bruxelles avec plus de 500 figurants dans le froid de janvier, ce clip est de l’aveu même de Stromae « le plus cher de (s)a carrière ». À noter que ce titre est présent sur la bande-son de FIFA 2023.

« La Quête » – OrelSan
Réalisateur : Victor Haegelin

Les clips d’OrelSan sont toujours des prouesses techniques (souvenez-vous de « Défaite de famille »), celui de « La Quête », le troisième de Civilisation, ne déroge pas à la règle, mêlant stop motion et live action. Il aura fallu au total 22 poupées et 10 décors pour finaliser ces 3’54 de vies qui rappellent Wallace et Gromit. Cette technique d’animation en volume où la pâte à modeler règne donne cette odeur d’enfance qui colle aux paroles. Le réalisateur Victor Haegelin, cador du genre, plus connu sous son nom d’artiste Patagraph, est le chef d’orchestre de ce clip qui frôle les 26 millions de vues en dix mois. OrelSan, détenteur de la création audiovisuelle avec son documentaire Montre jamais ça à personne, dont il a livré cette année une saison 2, se succédera-t-il à lui-même pour ainsi cumuler 3 Victoires dans cette catégorie ?   
  
« Nonante-cinq » – Angèle
Sacré cadeau d’anniversaire : la sortie du second album d’Angèle était prévu le 10 décembre 2021, comme elle est née le 3 du même mois de l’année nonante-cinq, par surprise elle l’a avancé d’une semaine. Pas de caprice ici, mais le désir de kiffer la vie après le tourbillon et le succès de Brol vendu à plus d’1,5 million d’exemplaires dans le monde. « Bruxelles je t’aime » (nomination chanson et création audiovisuelle l’an passé) ouvrait la voie sur un ton guilleret. « Démons », le duo avec Damso, dévoile ses doutes et l’anxiété qui va avec. « Tempête » est presque la suite (triste) de « Balance ton quoi » et traite des violences faites aux femmes. Sur la photo de la pochette, on observe une Angèle multiple entourée de couleurs joyeuses sur un roller coaster, comme une allégorie de sa nouvelle vie avec ses hauts et ses bas. Cette version initiale a totalisé 117 961 streams. 
 
« Jefe » – Ninho
L’an passé JVLIUS était l’album le plus streamé d’un artiste. SCH avait associé sa Victoire à ses collègues du rap, dont Ninho, « l’homme aux certifications évidemment », avait-il précisé. Ainsi, avec 360 108 streams de son troisième album studio, Ninho lui succède. À noter que, pour la première fois, lui – l’habitué des featurings – n’a pas d’invités au programme, comme pour marquer son territoire, Jefe en espagnol signifiant Chef. L’autoproclamé « meilleur album de tous les temps » fait la part belle aux morceaux kickés. Il y en a 15, tous certifiés (3 diamants, 4 platines et le reste en or). Wikipedia affirme d’ailleurs qu’il a obtenu dans sa carrière un total de 225 certifications, dont 28 singles de diamant (l’équivalent de 50 millions de streams). Cela s’explique par les 6 mixtapes que N.I a sorti depuis 2013. L’artiste des records remplit les (grandes) salles également, et il se murmure qu’un Stade de France est en préparation. 
 

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