Sport Pourquoi le magicien Jalibert n’est pas près d’être titulaire en Bleu
RUGBY Matthieu Jalibert a réussi une excellente entrée en jeu ce dimanche face au Japon à Toulouse (35-17). Mais la hiérarchie à l’ouverture semble très bien établie, avec Romain Ntamack en numéro 1
Au Stadium de Toulouse,
Est-ce que le public du Stadium a eu un pressentiment, ce dimanche peu avant 14 heures ? Au moment de l’annonce des équipes de ce France – Japon (35-17), le nom de Matthieu Jalibert est monté presque aussi haut à l’applaudimètre que celui des gloires locales, qu’ils soient entraîneur (Servat) ou joueurs (Marchand, Jelonch, Ntamack, Ramos et le remplaçant Mauvaka). Un comportement assez surprenant à Toulouse, où le chauvinisme s’habille de Rouge et Noir alors que l’ouvreur évolue chez le rival bordelo-béglais et incarne à merveille l’adversaire que l’on adore détester, à la manière de l’Anglais Owen Farrell.
Au final, c’était parfaitement vu de la part des 30.000 spectateurs, tant l’entrée de Jalibert, à la 57e minute, a sorti le match de l’humide torpeur dans laquelle il se prélassait depuis le coup d’envoi. Véritable ode à la joie, le zébulon girondin a été décisif sur les deux derniers essais français, signés Damian Penaud et Anthony Jelonch.

« Il a fait une très, très bonne entrée, s’est félicité Fabien Galthié au moment de distribuer les bons points. Il a joué juste au pied et à la main, avec de l’alternance, et a donné beaucoup d’air à notre équipe. »
Lorsque l’ouvreur bordelo-béglais est entré sur la pelouse, les Bleus menaient certes largement (21-10) mais Romain Ntamack, plus sollicité que contre l’Australie (30-29) et l’Afrique du Sud (30-26), peinait toujours autant. Sa passe au pied sur le premier essai de Penaud (7e) pèse peu par rapport à ses fautes de main ou encore à ce renvoi directement en ballon mort (22e).
Au-delà de ce match bouclé avec plusieurs points de suture au nez, le Toulousain, orphelin pour ce rendez-vous à domicile de l’icône locale Antoine Dupont (suspendu), a globalement traversé dans la difficulté les trois tests de novembre. Il faut dire que le staff l’a balancé alors qu’il sortait de deux mois de blessure à la cheville, sans repasser par la case Top 14.

Pour autant, Galthié n’a manifesté « aucun regret » d’avoir systématiquement titularisé le héros de la victoire face aux Blacks l’an dernier, laissant à son rival de l’UBB le rôle de remplaçant (grosso modo 20 minutes contre l’Australie et le Japon et 10 minutes face à l’Afrique du Sud). « Romain a été moins saignant, c’est juste, a répliqué le maître des horloges bleues interrogé par un confrère. Cela fait partie de la complémentarité entre Romain et Matthieu dans cette compétition. » En gros : Jalibert, plus explosif mais sans doute moins métronome que Ntamack, est le « finisseur » idéal, dans la novlangue du XV de France, pour peser sur des défenses fatiguées, en cours de deuxième mi-temps.
« Il confirme tout le bien qu’on pense de lui », a ajouté Galthié après cette troisième rentrée d’affilée réussie. Tout en précisant :  « On ne s’est pas trompé sur le fait de construire une équipe dans la continuité du Tournoi des VI Nations et de réintégrer Matthieu qui sortait d’une année blanche et que l’on sentait revenir en forme. » Ou bien, dans une variation de la phrase précédente : « Matthieu confirme son retour au meilleur niveau après une année difficile où il a connu beaucoup de blessures, et une saison difficile avec son club. »
Entre l’interminable déchirure à la cuisse qui l’a privé de l’intégralité du Tournoi, et donc du Grand Chelem, et l’embrouille avec son désormais ex-manager Christophe Urios à l’UBB, Jalibert a en effet disparu des radars internationaux entre la tournée d’automne de l’an dernier et celle au Japon cet été. Mais il est toujours resté dans l’esprit du staff du XV de France le numéro 2 dans la hiérarchie. Et il l’est sans doute toujours aujourd’hui en raison du « devoir de mémoire » évoqué par le sélectionneur après le combat face aux Boks à Marseille, rappelant que « Romain [avait] porté l’équipe très, très haut. »
L’heure n’est donc plus à la concurrence frontale entre les deux jeunes ouvreurs (Jalibert a 24 ans, Ntamack 23) ni à l’association « Jalimack », avec le Girondin en 10 et le Haut-Garonnais au centre, comme en novembre dernier face à l’Argentine (29-20) puis à la Géorgie (41-15). L’historique série actuelle de 13 victoires d’affilée et la perspective d’un premier titre mondial à domicile dans moins d’un an devraient permettre de perpétuer la formule actuelle, malgré les egos des uns et des autres.
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