« C’est Fort Knox ici ! », souffle un supporteur refoulé du terrain d’entraînement réservé au staff et à la presse. Ce mardi 24 janvier, pour le premier entraînement des Bleus, en stage en amont du Tournoi des VI Nations, le terrain habituellement réservé au football du parc des sports de Capbreton a des allures de camp fortifié. Rien d’étonnant au vu de l’actualité ultra-récente de la Fédération française de rugby, la garde à…
« C’est Fort Knox ici ! », souffle un supporteur refoulé du terrain d’entraînement réservé au staff et à la presse. Ce mardi 24 janvier, pour le premier entraînement des Bleus, en stage en amont du Tournoi des VI Nations, le terrain habituellement réservé au football du parc des sports de Capbreton a des allures de camp fortifié. Rien d’étonnant au vu de l’actualité ultra-récente de la Fédération française de rugby, la garde à vue de Bernard Laporte, diront les mauvaises langues.
Premier entraînement du XV de France à Capbreton avec une opposition face aux jeunes du Biarritz Olympique, à une semaine du Tournoi des VI Nations @SO_Landes @SO_Paysbasque pic.twitter.com/zoFA5XIaPE
Reste que pour tenter d’apercevoir leurs petits protégés par-dessus l’épaisse bâche cerclant le pré, une trentaine de fans d’Antoine Dupont et consorts ont fait des pieds et des mains. Rencontre avec les « spotters » landais.
Dès 15 heures, alors que le début de l’entraînement n’est prévu qu’une heure plus tard, les premiers fidèles cherchent le point culminant permettant une vision périphérique du terrain, tondu comme un billard pour l’occasion. Observation faite, c’est sur les pentes du bowl du skate park qu’il faut se positionner.
C’est en tout cas là que se trouvent Jean-Pierre et Bruno, respectivement retraité et policier. L’agent est venu à vélo de Saint-Martin-de-Hinx : « Je suis originaire de Limoges, donc plutôt basket, mais depuis que je suis arrivé dans la région, je me passionne pour le rugby, indique-t-il. Il ne me reste que deux mois avant la retraite, alors cet été, je pourrai venir les voir tous les jours ! »
Un été où le XV de France préparera son Mondial 2023 à nouveau à Capbreton, cinq semaines durant. Et tout comme les billets pour la Coupe du monde, les 2 000 billets pour le seul entraînement ouvert au public de cette semaine pré-Tournoi des VI Nations, prévu samedi 28 janvier, se sont envolés comme des chandelles bien tapées. Sur Facebook et autour du parc des sports, tout le monde se plaint d’avoir été privé de ticket une minute après leur mise en ligne, à midi pile. « J’ai eu de la chance, j’en ai chopé une demi-heure après tout le monde ! Il a dû y avoir un bug… Ma copine, qui n’avait pas réussi à en réserver, a halluciné », se marre Thomas, agent territorial.
Sa présence vient abaisser un peu la moyenne d’âge des curieux, pour la plupart retraités. « Bon, ils démarrent à quelle heure, on n’a pas toute la journée », s’impatiente une collégienne, postée avec ses copains en haut d’un talus. Pierre regrette un peu cette distance entre les joueurs et leurs fans : « Ce n’est pas tellement la bâche le problème, c’est le fait qu’on soit tenu à l’écart. C’est dommage qu’on soit coupé d’eux comme ça. Même pour eux, jouer devant des tribunes vides, ça doit être moins sympa », estime le retraité. « À force, on va aller les attendre devant le Baya (hôtel où sont logés les joueurs, NDLR) », glisse sa femme Monique. « Mais moi, je m’en fous de les voir prendre leur café, ce que je veux voir, c’est du rugby ! » répond le passionné, sourire aux lèvres.
Au plus près de la pelouse, où les Bleus travaillent leurs combinaisons face aux Espoirs du Biarritz Olympique, quelques agents communaux, gilet jaune sur le dos, s’attardent pour observer Léo Coly et Gaël Fickou. « Mais on est là pour bosser, promis ! », lance l’un d’eux à la cantonade. Des sourires malgré la tâche, c’est aussi ce qu’afficheront quelques joueurs du club de Capbreton, mobilisés bénévolement pour assurer la sécurité des entraînements tout au long de la semaine. Et qui devraient laisser tranquille nos valeureux « spotters ».