L'USAP, sacrément rajeunie pour affronter Glasgow, a pu compter sur l'enthousiasme et le talent de ses "minots", dont trois avaient à peine 18 ans. On reparlera de Posolo Tuilagi, Bastien Chinarro et Antoine Bouthier et de tous leurs copains, la vingtaine flamboyante et l'amour du maillot bien dans la tradition sang et or.
24 ans et six mois ! L'âge moyen de l'équipe de l'USAP qui a débuté la rencontre contre Glasgow est le plus bas depuis des lustres, peut-être même depuis l'instauration du professionnalisme. L'opération jeunesse voulue par le staff, qui a coïncidé avec l'opération commando décrétée par le club la semaine dernière, a été une réussite, sans faire la fine bouche et en laissant de côté les erreurs inhérentes à l'âge des garçons. Ils n'allaient pas non plus débarquer et réussir tout ce qu'ils entreprenaient… En rugby, la baguette magique n'existe pas. Dommage parce que si tel était le cas, on ne craindrait ni les venues du Stade Français ou Pau, ni le voyage à Brive…
Ce coup de jeune restera une réussite pour plusieurs raisons. Il a permis de voir à l'œuvre trois minots de 18 ans, le deuxième ligne Bastien Chinarro, titulaire au coup d'envoi, le surpuissant Posolo Tuilagi et le jeune troisième ligne Antoine Bouthier, formé à Thuir. Les jeunes issus de la formation catalane -ajoutons-y Keanu Desrues (19 ans), Victor Montgaillard, Alexandre Pérez et Lilian Pichon (20 ans), Valentin Moro, Ewan Bertheau, Nino Séguéla (21 ans)-, sont dans le moule. Vaillants, solidaires, décomplexés, ils ont démontré de belles aptitudes qui ne demandent qu'à s'aguerrir aux joutes du plus haut niveau. Ces débuts avec les grands leur ont permis de toucher du doigt les exigences du rugby pro, le chemin qu'il leur reste à parcourir. Ils ont été récompensés pour le sérieux et l'enthousiasme insufflés par leur jeunesse insouciante aux entraînements et depuis samedi, en match. "Ce maillot, savourait Bastien Chinarro après son baptême du feu, j'en ai sué pour le porter. Tout le travail demandé pour intégrer le secteur pro. Un parcours que je n'oublierai jamais. Et puis, cette émotion indescriptible la semaine avant le match. La pression est montée au fil des jours. Et puis ce que l'on dit sur les supporters catalans, ce n'est pas une blague… Il faut tout donner. Pour le club." La cinquantaine de minutes passées sur l'herbe d'Aimé-Giral, Bastien Chinarro n'est pas près de les oublier. Surtout qu'il les a vécues avec bon nombre de ses copains juniors ou espoirs. "Je trouve que c'est un plus, avoue-t-il. Parce que nous avons tous la même ambition : bien faire en faisant briller les copains."
C'est pour cette raison que David Marty et son staff n'ont pas hésité à lancer leurs jeunes en masse dans le grand bain international. "C'est bien de l'avoir fait sans pression, explique "Zaza". Glasgow est une belle équipe, joueuse, il est plus facile de débuter avec les pros en challenge européen qu'en Top 14, où la pression, les chocs, les contacts sont plus rudes." Il faut savoir qu'un jeune joueur de 18 ans, sonné, ne vit pas le protocole commotion comme un joueur confirmé. Un choc, et c'est direction les vestiaires direct sans par la case protocole, et ce afin de ne faire courir aucun risque de santé aux jeunes joueurs.
L'apport des espoirs catalans aura peut-être d'autres vertus. Sipa Taumoepeau, l'un des cadres sur le terrain samedi soir pour encadrer "les jeunes", était admiratif de leur état d'esprit et leur investissement. "J'ai aimé l'enthousiasme de notre équipe, assure le Tongien. Tous avaient envie de défendre, de revenir se placer, de faire l'effort pour le copain. Cette attitude, cette envie de ne rien lâcher vont nous servir pour les semaines à venir. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir. Mais jouer au milieu de ces jeunes qui, sous les poteaux alors qu'on vient d'encaisser un essai, ne parlent que de réagir, de jouer les prochains ballons, d'attaquer, c'est motivant. Ils se sont battus jusqu'au bout, sans rien lâcher." Gérald Bastide abonde dans le sens de son trois-quarts centre. "Ce soir (samedi soir), on s'est retrouvé sur l'état d'esprit, concluait-il. Le résultat importait peu. mais on a quand même inscrit quatre essais, ce qui ne nous était plus arrivé depuis longtemps… Ces jeunes ont apporté leur enthousiasme et une certaine audace, celle qui nous a parfois manqué ces derniers temps." Seul hic pour Bastide, voir Bastien Chinarro débuter en pro, alors que lui jouait avec Samuel, son père, lui a fait prendre un sacré coup de vieux… L'USAP, elle a pris un sacré coup de jeune. L'expérience sera poursuivie le week-end prochain à Bristol.
Tom Ecochard n'a pas quitté les vestiaires, après la mi-temps d'USAP-Glasgow. Le demi de mêlée et capitaine de l'USAP, touché à la cheville droite dès la sixième minute de jeu, est parvenu à poursuivre le match. Mais il n'est pas revenu sur le terrain après la pause. Victime d'une entorse de la cheville, il a quitté Aimé-Giral, le pied enserré dans une gouttière. "J'ai eu peur, parce que j'ai entendu crac ! de partout", expliquait-il en quittant le stade. Il passera des examens aujourd'hui et est d'ores et déjà forfait pour le déplacement à Bristol, où le jeune Lenny Viola, que le staff souhaitait voir à l'œuvre, pourrait débuter.
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Septième défaite d affilee.

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