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L’aventure girondine de Christophe Urios a pris fin avant l’heure ce mardi. Un manageur qui a fait grandir le club, a transcendé son équipe avant de se mettre une partie du vestiaire à dos. Elle laissera une trace et un goût d’inachevé.
Si des détails, notamment d’ordre financier, restent à régler, l’Union Bordeaux-Bègles a décidé de mettre fin de manière anticipée au contrat de son manageur. Retour sur une collaboration qui aura duré un peu plus de trois ans.
En faisant signer Christophe Urios, Laurent Marti sait qu’il fait entrer dans ses murs un manageur de renom et une très forte personnalité. “Je veux l’aider à réussir là où il n’a pas encore réussi ” annonce-t-il au lendemain de sa nomination. En Gironde, l’ancien talonneur apporte la recette qui a bâti sa réputation à Oyonnax puis Castres. Un projet clés en main. Du travail, beaucoup d’exigence et un engagement fort et réciproque avec ses joueurs.
Dans son sillage, l’UBB se révèle, s’installant pendant trois ans parmi les meilleures équipes du pays, ce qu’elle n’avait jamais réussi à faire jusque-là. Elle domine largement le championnat avant son arrêt suite à l’épidémie de Covid en mars 2020, dispute deux demi-finales de Top 14 et deux demi-finales européennes en Challenge Cup puis en Champions Cup. Depuis son accession en 2011, elle n’avait jamais fait mieux qu’une 7ème place. Sous les ordres du nouveau manageur, des joueurs comme Cazeaux, Jolmes, Lucu, Moefana, Buros, franchissent un vrai palier et s’ouvrent les portes du XV de France.
Sous contrat jusqu’en juin 2023, Christophe Urios prolonge en décembre 2021 pour deux saisons supplémentaires après avoir beaucoup réfléchi. “Est-ce que je suis capable de continuer à faire progresser le club ? Est-ce que, moi, je suis capable de progresser ? Moi j’ai besoin de ça.” explique-t-il alors_._ “Christophe est un homme essentiel dans notre projet de club, rappelle à cet occasion Laurent Marti. Nous avons des objectifs très ambitieux. Pour les atteindre, l’institution UBB doit s’entourer des meilleurs éléments.“
Mais comme toute méthode, celle de Christophe Urios a ses limites. Et un frein naturel : le temps. L’entraîneur entraînant se mue contre son gré en entraîneur usant. Des tensions apparaissent et elles éclatent au grand jour début juin au terme d’une phase retour chaotique quand le manageur fustige publiquement ses internationaux Cameron Woki et Matthieu Jalibert au soir d’une défaite à Perpignan qui prive l’Union d’une qualification directe.
Malgré une victoire en barrage face au Racing et une demi-finale perdue face à Montpellier, matches au cours desquels le groupe est quasiment dans l’auto-gestion, la fracture reste ouverte au retour des vacances.
Les intéressés clament le contraire mais le lien est rompu. La lassitude s’installe face à la répétition d’un discours qui a de plus en plus de mal à passer. Et comme Christophe Urios est du genre à rester droit dans ses bottes et ses convictions, l’équipe perd ce supplément d’âme qu’il avait lui-même insufflé concédant cinq défaites lors des dix premières journées. Et pousse Laurent Marti à trancher en sa faveur.
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