Il manque du monde, notamment Will Skelton, qui a encore une semaine de suspension à purger, mais le pack maritime a impressionné. En particulier dans les séquences de percussions à une passe qui ont fait reculer les Cistes. « La consigne était de se lâcher, de ne pas gérer son énergie car on avait un gros banc, et de ne pas avoir peur de prendre des initiatives, raconte Grégory Alldritt. Dans leurs 22 mètres, on a voulu mettre beaucoup de rythme, derrière, « Jo » (Jonathan Danty, NDLR) est arrivé deux ou trois fois assez tranchant, c’est…
Il manque du monde, notamment Will Skelton, qui a encore une semaine de suspension à purger, mais le pack maritime a impressionné. En particulier dans les séquences de percussions à une passe qui ont fait reculer les Cistes. « La consigne était de se lâcher, de ne pas gérer son énergie car on avait un gros banc, et de ne pas avoir peur de prendre des initiatives, raconte Grégory Alldritt. Dans leurs 22 mètres, on a voulu mettre beaucoup de rythme, derrière, « Jo » (Jonathan Danty, NDLR) est arrivé deux ou trois fois assez tranchant, c’est encourageant. »
Les Rochelais ont aussi assumé le choix de l’affrontement plutôt que des points en fin de rencontre, avec un essai de pénalité décisif. « La décision était facile, j’ai regardé la première ligne, ils m’ont dit directement « mêlée ». J’aurais eu des regrets de ne pas l’avoir prise et de ne pas avoir mis un essai. Le public joue un gros rôle, il nous pousse jusqu’au bout et nous a apporté beaucoup de force », reprend le Gersois. La touche a aussi été plutôt bonne, alors que la saison commence juste.
13 fautes – dont certaines évitables – ont permis au MHR de rester dans la course. « On sentait les joueurs frustrés de rentrer au vestiaire à 12-9 », confie ainsi Sébastien Boboul. Plus que des réglages de début de saison, lui y voit l’influence de la pression d’une équipe « qui nous a fait la guerre dans tous les rucks, très forte aux plaquages ». « C’est sûr qu’il manquait du liant, mais je n’ai pas senti de frustration, au contraire, tempère Alldritt. On est revenu dans le droit chemin pour construire notre match, en étant assez sereins à 5 m de la ligne. »
La sérénité était de mise des deux côtés du terrain, d’ailleurs. Car Montpellier n’a jamais été dangereux balle en main, s’approchant très peu de l’en-but maritime, excepté sur des ballons portés consécutifs à des pénaltouches. Mais le pack héraultais s’est cassé les dents face à des Jaune et Noir « dans la continuité du travail de « Carmi » (Romain Carmignani, NDLR) depuis maintenant deux saisons. Ça nous tient à cœur », glisse le capitaine. De plus, le MHR « met beaucoup de pression sur son jeu au pied, à la retombée des ballons, mais on n’a dû se faire breaker qu’une ou deux fois. On a répondu présent mis à part avec un essai encaissé sur une sortie de camp qui nous a mis un peu en difficulté », juge Boboul.
On a vu beaucoup de premiers matchs de championnat plus brouillons que ce choc. Le faible nombre de mêlées (4) en première période en témoigne. Plutôt que de partir dans tous les sens, de chercher des combinaisons compliquées, les Rochelais ont fait dans le simple, du jeu à une passe limitant les scories, donc la frustration, et permettant de mettre à profit leur puissance. C’était d’autant plus pertinent face à une défense agressive, gaillarde et montant fort, notamment sur les extérieurs. Difficile d’en tirer des conclusions sur le système maritime cette saison, même si l’on sent poindre un jeu plus direct que par le passé.
C’est un vrai motif de satisfaction. Dans un match tendu, les recrues ont répondu présent et masqué d’éventuels manques de repères, à l’image des avants en conquête et la défense des ballons portés ou d’Antoine Hastoy dans l’animation. Les piliers Thierry Paiva et Georges-Henri Colombe Reazel ont ainsi été très solides en mêlée, mais l’ancien Racingman a aussi été à son avantage en défense. Tous les nouveaux ont plu à Sébastien Boboul : « Ils avaient à cœur de montrer leur niveau, qu’ils ne sont pas venus là pour rien. » « À La Rochelle, le système l’emporte sur les individualités, ils sont parfaitement entrés dedans », valide Grégory Alldritt. Avec un Rémi Bourdeau au four et au moulin, le capitaine a pu alterner avec Yoan Tanga balle en main : « Il a gagné tous ses contacts. C’est une menace de plus. Pour les défenseurs, c’est encore plus compliqué. »
Titulaire à l’aile, l’Angevin a confirmé qu’il « a passé un cap depuis la fin de saison dernière, on récompense son début de saison, sa préparation, il est en forme, plutôt agressif sur les contacts, soupèse l’entraîneur des arrières. On met les joueurs en forme du moment, il en fait partie. Tout le monde sait qu’il a un potentiel, l’a toujours attendu avec son physique de déménageur, il avait peut-être un peu de pression par rapport à ça. Il a pris un peu de temps mais il a conscience qu’il peut faire des bonnes choses, c’était une manière de le récompenser. Il a travaillé techniquement et sait qu’il peut faire mal au contact. Ça fait une arme supplémentaire, on a pu compter sur lui, il a fait une belle partie. »
À un an de la Coupe du monde, plusieurs observateurs craignent que les internationaux lèvent un peu le pied. Samedi, au MHR comme au SR, ça ne s‘est pas vu. « C’est un peu une bêtise, on est tous des compétiteurs et très fiers de porter ce maillot du Stade Rochelais. Je ne vois personne qui ne se donnerait pas à 100 % pour faire une Coupe du monde », juge un Grégory Alldritt une nouvelle fois à fond sur le terrain.