La question renvoie à un débat quasi philosophique. Le pouvoir de séduction de cette Section doit-il être jugé à l’aune des émotions qu’elle procure ou des résultats qu’elle enregistre ?
De l’improbable revers face au Stade Français, concédé malgré une supériorité numérique et 22 points d’avance à un quart d’heure de la fin (29-31, 5e journée), à cet invraisemblable succès ramené de La Rochelle (21-38, 9e…
La question renvoie à un débat quasi philosophique. Le pouvoir de séduction de cette Section doit-il être jugé à l’aune des émotions qu’elle procure ou des résultats qu’elle enregistre ?
De l’improbable revers face au Stade Français, concédé malgré une supériorité numérique et 22 points d’avance à un quart d’heure de la fin (29-31, 5e journée), à cet invraisemblable succès ramené de La Rochelle (21-38, 9e journée), Pau a à peu près déroulé toutes les trames possibles et imaginables.
Du gagne-petit face à Perpignan (16-14, 1re journée), au brillant vainqueur de Bordeaux (33-7, 10e journée), en passant par la piteuse « reculée » face aux Toulonnais (17-34, 5e journée), le club béarnais a gratifié ses abonnés d’un paquet de scenarii à la Netflix. Et comme on peine encore à cerner les limites de ce romantisme « so » sectionniste, il fut aussi question d’exploit frôlé à Castres (26-22, 12e journée) ou d’accomplissement majeur après avoir croqué Toulouse (26-16, 3e journée).
« En termes d’émotions, ceux qui nous suivent sont passés par tous les états, reconnaît Geoffrey Lanne-Petit. On est une équipe qui ne laisse pas indifférent. » Parce que justement, Pau cultive cette différence. « On veut continuer à développer cette identité un peu anticonformiste », revendique le technicien.
Comme dans toute bonne série, l’élément déclencheur de ces 13 premiers épisodes fut à la hauteur des conséquences qu’il a engendré. « Il y a eu un avant et un après Stade Français, sachant que ce match faisait déjà suite à la claque reçue face à Toulon, rembobine GLP. Aurions-nous été dans cet état d’esprit à La Rochelle, aurions-nous arraché ce bonus à Lyon (31-27, 8e journée), où tout s’est un peu lancé, s’il n’y avait pas eu cette claque ou cette remise en cause ? » Une question rhétorique pour réaffirmer une identité partiellement forgée par ce genre de traumatisme.
Ce qui ne veut pas dire que la Section n’en revivra plus, même si sa courbe de performances incite à l’optimisme (Pau a pris des points lors des 7 journées séparant les matchs aller et retour – ce samedi, 17 heures – face au Stade Français).
« On développe un état d’esprit qui fait que si l’on excepte les matchs face à Toulon et à Montpellier (43-17, 4e journée), on a presque toujours été en mesure de prendre des points. Il faut y ajouter cette capacité à ne rien lâcher qu’a beaucoup développé Sébastien (Piqueronies), et cette identité culturelle qui fait qu’on est un peu différent des autres. » Pour le meilleur et pour le pire. « Je pense qu’on sort un peu du lot de par notre capacité à emballer les matchs dans le bon et dans le moins bon, abonde l’entraîneur. On a une vraie identité de jeu, une envie de faire vivre les choses. Finalement, ce sont les matchs où on est le plus terne qui ne nous réussissent pas. »
Insouciance, inconstance et caractère : la jeunesse paloise a les défauts de ses qualités. Mais l’important, c’est qu’elle progresse. Les deux points de plus glanés vis-à-vis de sa phase aller de l’année passée (1) en attestent (27 points contre 25).
« Pour la deuxième année de ce projet, l’important était de confirmer, recontextualise Lanne-Petit. Ce qu’on a plutôt très bien fait. Ces deux points de plus prouvent qu’on se donne les moyens de rester dans les clous, que le projet est viable et que les bases sont saines. Maintenant, on aspire à faire mieux sur la deuxième partie de championnat. » Ce que la Section n’avait justement pas su réaliser au cours de l’an I de l’ère Piqueronies (2). Et comme stagner, c’est reculer…
(1) Le dernier match de la phase aller de la saison 2021-2022, face au Racing, a été reporté et disputé en février, soit bien après le début de la phase retour.
(2) 25 points lors des phases aller et retour, pour un total de 50 unités en 26 journées de Top 14.

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