Rugby Le Top 14 reprend ce week-end. Le Stade Toulousain et son ouvreur international, délestés des deux titres remportés en 2020-2021, repartent à la conquête du Bouclier de Brennus
Les fans du ballon aux rebonds capricieux ont fini de se morfondre devant les prestations indignes des All Blacks dans le Rugby Championship, ou le balbutiant In Extenso Supersevens. Le Top 14 reprend ce week-end, avec (comme souvent) le Stade Toulousain en tête d’affiche du match du dimanche soir, sur la pelouse de l’Union Bordeaux-Bègles. Après un exercice 2020-2021 au plus que parfait, couronné par un doublé, la route des Rouge et Noir s’est arrêtée à la porte des finales au printemps, en championnat comme en Coupe d’Europe. Pour l’ouvreur international Romain Ntamack (23 ans, 28 sélections) comme pour ses camarades, il est temps d’évacuer ce sentiment d’inachevé.
Avec le recul, quel goût vous laisse cette dernière saison à deux demi-finales, mais sans titre ?
Beaucoup de déception, forcément. Mais je pense que tout le monde a tourné la page. Depuis la reprise de l’entraînement, on a beaucoup travaillé sur ce qui n’avait pas marché. On a aussi beaucoup appris, tout n’est pas à jeter.
Qu’est-ce qui n’avait pas marché ?
Une somme de petits détails nous a empêchés de réitérer la belle saison précédente. Tout le monde s’est remis en question. Il y a eu des départs et beaucoup d’arrivées qui nous ont fait du bien. On a retrouvé un engouement, une envie de jouer tous ensemble.
Il y a un an vous deviez défendre deux titres. Désormais, vous devez essayer de les reconquérir. Qu’est-ce que ça change ?
Pas grand-chose. On a toujours envie de gagner quelque chose à la fin de saison. Peut-être qu’on sera un peu moins attendus, ce qui nous va très bien. On travaille de notre côté, on ne fait pas de bruit.
Le recrutement a été très français, et très axé derrière (Jaminet, Capuozzo, Barassi, Retière, Graou, le Franco-Italien Capuozzo) . Est-ce que c’était un secteur à revivifier ?
Oui, il fallait retrouver un peu d’émulation chez les trois-quarts. Il y en avait, mais sur certaines périodes, entre les blessures et les doublons, nous fonctionnions à flux tendu. De super joueurs et de bons mecs sont arrivés, c’est un vent de fraîcheur.
En parlant de fraîcheur. Avez-vous senti qu’en fin de saison, vous aviez payé votre Grand Chelem en équipe de France où Toulouse est très représenté ?
On l’a payé toute la saison, pas seulement avec le Tournoi des VI Nations. La plupart des internationaux au Stade Toulousain avons beaucoup enchaîné. Nous avons fait entre 30 et 33 matchs sur l’année. Quand tu joues à haut niveau tous les week-ends, à la fin, il en « manque » un peu, même si ce n’est pas la seule chose qui nous a manqué. Encore une fois, le fait d’avoir un groupe un peu plus étoffé cette année va permettre de faire tourner, de pouvoir souffler et régénérer les corps.
Alors que dans le rugby pro, pas mal de joueurs ont la bougeotte, vous avez prolongé votre contrat jusqu’en 2028. Est-ce que vous avez beaucoup réfléchi avant d’accepter un bail aussi long ?
Pas du tout. Ça s’est fait très rapidement et très naturellement. J’avais juste envie de continuer avec mon club. J’ai toujours joué ici et je ne me voyais pas ailleurs. Le Stade Toulousain a tout fait pour que je reste et j’ai tout fait pour rester. Je suis très content d’avoir prolongé longtemps et j’espère continuer sur la lancée de mon début de carrière à Toulouse (deux Boucliers de Brennus et une Coupe d’Europe).
La Coupe du monde en France approche (du 8 septembre au 28 octobre 2023). C’est le grand rendez-vous dans la carrière d’un joueur. Comment faire pour que ça ne prenne pas trop de place ?
Le meilleur moyen de participer à une Coupe du monde, c’est de performer en club. Il ne faut pas se mettre plus de pression que ça mais continuer comme on l’a fait les trois dernières saisons pour faire une dernière belle année, afin d’engranger un maximum de confiance.
Vous sentez-vous dans la peau d’un titulaire en Bleu ?
Non. Je me sens dans la peau d’un potentiel joueur de l’équipe de France. Le sélectionneur fera ses choix. Mais comme toujours, je ne me pose pas de questions.
Le duel qui s’est installé avec Matthieu Jalibert vous pèse-t-il ?
Non, pas du tout. A aucun moment je ne me sens en concurrence avec lui, mais plutôt avec tous les autres ouvreurs français. On a une très bonne génération à ce poste. Il faut arrêter de tous nous comparer et profiter de tous ces joueurs. Avant, on se plaignait qu’il n’y en avait pas assez et maintenant il y en aurait trop, et on essaie de les faire se battre les uns contre les autres. Celui que le sélectionneur choisira jouera. Les autres se battront pour tirer le meilleur d’eux-mêmes et pour l’équipe de France.
Depuis vos débuts, vous êtes médiatisé. Avez-vous senti qu’un cap avait encore été franchi la saison dernière, notamment après la victoire face aux Blacks et votre fameuse relance de l’en-but ?
Le cap a surtout été franchi avec les bons résultats de l’équipe de France. Pendant un certain temps, il y a eu beaucoup de médiatisation négative autour des Bleus. Maintenant, on retrouve beaucoup d’engouement. Les bons résultats de notre club font aussi que nous sommes plus exposés que d’autres. C’est toujours gratifiant d’être encensé, mais il ne faut pas trop s’extasier car on peut vite redescendre.
Y a-t-il du monde pour vous prévenir si ce n’était pas le cas ?
J’ai un entourage bienveillant, très humble, mais qui n’a pas besoin de me faire redescendre parce que je ne suis pas quelqu’un qui se prend pour un autre. Après, forcément, tout le monde lit tout qui se dit. Celui qui affirme le contraire, ce n’est pas vrai. Quand il y a des choses positives, c’est bien, quand c’est négatif, il ne faut pas en tenir rigueur. Cela fait partie de notre quotidien, c’est comme ça.
Arriver dans la peau d’un favori en 2023, n’est-ce pas un problème pour vous et le XV de France ?
On n’est loin d’être des favoris vu les qualités des autres équipes. Il y en a tellement qui peuvent gagner cette Coupe du monde… Dire que l’on est favori parce qu’on a gagné 10 matchs, ce serait nous monter un peu trop. Il reste une dernière année. Pour peu qu’on ait de mauvais résultats, on nous dira que finalement, on n’est pas si favoris que ça… Il faut se concentrer sur cette dernière année, faire des résultats, engranger beaucoup de confiance pour arriver le plus prêts et le plus sereins à la Coupe du monde.
Théo Ntamack, le petit frère de Romain, qui met à l’amende Aurillac sur un beau coup de pied à suivre ! Cette finale Espoirs commence fort !
🎥@sportlamontagne pic.twitter.com/ZHZjAYUrhj
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Après votre père Emile et vous, il y a un nouveau Ntamack qui monte. Théo (3e ligne centre de 20 ans) a prolongé en même temps que vous à Toulouse. Lui donnez-vous des conseils ?
Non. J’essaie justement de lui laisser pas mal de liberté, pour qu’il ne soit pas toujours saoulé d’avoir le grand frère derrière son dos qui lui dit quoi faire ou pas. Il ne se prend pas la tête, peu importe que son frère ou son père aient une belle carrière, il n’en a rien à faire et c’est très bien comme ça. Il a fait de très belles performances avec les U20 notamment lors du tournoi des VI Nations. Je ne me fais pas de souci pour lui. Il évolue à un poste où il est très bien entouré avec Jerome Kaino (désormais entraîneur), et « Sele » Tolofua qui le prend sous son aile. Il va grandir petit à petit et commencer à pointer le bout de son nez cette année. J’espère jouer avec lui sous les couleurs du Stade.
Pour conclure, ce serait quoi, une saison réussie pour le Stade Toulousain ?
Ça fait bateau mais ce serait gagner le Top 14 et la Coupe d’Europe une nouvelle fois. A Toulouse, on ne se contente pas de deux demi-finales. S’il n’y a pas au moins un titre à la clé, on est un peu déçus. Ceci dit, toutes les équipes se préparent pour soulever quelque chose à la fin de la saison.
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