Les Landais ont l’habitude de lire le récit de leurs préparations et parfois même de croiser la route de membres des équipes de France de différentes disciplines – handball, judo, escrime, rugby à 7 – qui viennent leur rendre visite, souvent avant de grandes échéances. Des visites qui existent depuis longtemps pour certains, mais qui se font de plus en plus nombreuses, notamment grâce au cadre et aux infrastructures qu’offre le département.
Ce mercredi 30 mars, au centre sportif de l’Isle Verte, à Soustons, dans un vent frais et sous quelques gouttes de pluie, les Bleues du rugby à 7 terminent leur matinée de tournoi par un match contre la Belgique (victoire de la France, 7 essais à 1). Comme elles, les Irlandaises, les Polonaises et les Brésiliennes sont venues jusqu’au sud du département pour un stage commun (lire par ailleurs). Le manager David Courteix, son staff et ses joueuses ont enchaîné quinze jours sur place afin de préparer les deux prochaines étapes du tournoi mondial, à Langford (Canada) d’abord (30 avril – 1er mai), puis à Toulouse (20 – 22 mai).
« Ici, on se sent rapidement comme chez soi. Le fait d’être au camping juste à côté du centre, de faire les déplacements à vélo et de pouvoir faire des activités qui changent, dans un environnement qui change, ça fait un peu colo et c’est très agréable », lance l’ouvreuse originaire d’Agen, Montserrat Amédée.
Tout comme les septistes, les escrimeurs français sont contents de retrouver leurs repères landais, à Dax, point de chute que l’équipe de France connaît « depuis 1988 ! », glisse la présidente du Comité des Landes d’escrime, Chantal Mayaux. « À Dax, c’est comme la famille. Depuis que j’ai commencé, on vient ici et maintenant que j’ai repris l’équipe, nous nous devions de continuer de venir. Ça fait surtout du bien de sortir de Paris, les infrastructures sont super et permettent de bonnes séances d’entraînement. Et ici, les contraintes de la vie quotidienne – courses, études, travail – n’existent plus », abonde Hugues Obry, à la tête de l’équipe de France d’épée, qui prépare le challenge international Monal de Paris (15-17 avril), puis les championnats d’Europe et du monde (Le Caire, 16-24 juillet).
Les jambes dans une poubelle de froid pour la récupération, c’est bien. Face au lac de Soustons, c’est mieux ! « Il faut dire que les saisons nous font rentrer dans une sorte de routine, avec des cycles qui reviennent entre les stages, les entraînements, les compétitions et venir travailler dans des endroits comme ici, ça casse un peu ça. Le cadre différent aide aussi à se parler, à partager d’autres choses que le rugby, à apprendre à nous connaître. Pour un groupe, c’est toujours important », s’accordent à dire Shannon Izar et Camille Grassineau, deux joueuses importantes du sept féminin.
Venir et revenir se préparer avant des Jeux olympiques, des championnats ou des coupes du monde créent forcément de bonnes ondes avec les lieux de stage, surtout quand le travail est récompensé. « Ce sont de très bons souvenirs qui reviennent quand j’arrive à Dax. J’étais retenu pour participer aux Jeux et c’est ici que l’on avait fait nos dernières préparations avant de partir pour les JO de Tokyo, l’été dernier. Il y a eu tellement d’adrénaline, d’envie mais aussi de sueur, de douleur, de fatigue et de frustration sur ces pistes que j’étais très heureux de ramener une médaille d’or », glisse Romain Cannone, champion olympique d’épée et numéro un mondial.
Quand Montserrat Amédée a démarré le rugby, à 15 ans, son premier stage était déjà à Soustons. « Depuis, il y a un petit truc en plus chaque année. Tout a toujours été super adapté, même la nourriture et comme tout est ouvert, nous avons vraiment un sentiment de liberté », savoure la joueuse. Des choses simples qui plaisent au manager David Courteix : « Le haut niveau n’est pas une bulle. Les sportifs sont des gens normaux qui vivent des choses extraordinaires, mais il faut qu’ils gardent une vie normale et ici c’est un peu ça. Nous avons aussi nos repères, une unité de lieu hyper confortable, un personnel toujours à l’écoute et tout ça permet de mieux accepter la rudesse de l’entraînement. »
Pour les épéistes, leur venue en « province » permet aussi de faire découvrir leur discipline aux enfants de quatre écoles de Dax et ses alentours grâce à un partenariat entre le comité départemental de la discipline, l’Usep (Union sportive de l’enseignement du primaire) et l’Éducation nationale. « Ils sont trop forts ! Ça me donne trop envie d’en faire », s’émerveille Emma, 8 ans. « Moi, ce qui m’impressionne, c’est le bruit que ça fait, leur technique et tous ces pas qu’ils font », complètent Lucas et Théo, 11 ans. Un partage important pour le champion olympique, Romain Cannone : « Petit, j’aurais adoré pouvoir voir l’équipe de France s’entraîner. Ça change des sports qu’on voit à la télé et comme nous ne prenons la lumière que tous les quatre ans, il faut jouer le jeu. Et ça tombe bien, je préfère rencontrer les enfants que parler aux médias. »