C’est le temps de la contre-attaque pour Claude Atcher. Un peu plus de six mois après les révélations de L’Equipe sur le management au sein du comité d’organisation de la Coupe du monde 2023, l’ancien président, qui a été écarté suite à cette affaire, a accordé un long entretien à Midi Olympique pour donner sa version des faits. Et surtout laver son honneur. « J’ai 67 ans, j’ai fait le deuil de la Coupe du monde, mais je ne peux pas accepter de sortir du milieu du rugby avec cette image-là. Ce n’est pas moi, je n’ai jamais été condamné de toute ma vie. Mon honneur, c’est mon moteur. Je vis une injustice », dénonce-t-il.
Pour rappel, Claude Atcher était le personnage central d’une longue enquête de L’Equipe sur l’ambiance de terreur qui régnait au sein du GIP (Groupe d’intérêt public), où l’on prépare donc le Mondial. Le grand patron de France 2023 abusait de son autorité, à coup d’« humiliations en réunion », de « cris », « d’insultes » « T’es qu’une sale petite conne »« pauvre merde »« t’arriveras à rien si tu ne te sors pas les doigts du cul »: voici une partie des saillies prêtées à Claude Atcher, mais également à Marie Houzot, sa chef de cabinet, épinglée pour des remarques sexistes telles que  « T’as vu comme elle est grosse et en plus elle met des jupes courtes » ou, au sujet de jeunes femmes célibataires, « celles-là, ce sont des mal baisées. L’ancien joueur de rugby n’hésite pas non plus à crier dans les couloirs que c’est « (s) a Coupe du monde ! », que « c’est (s) on pognon ! », que « sans moi, vous n’êtes rien ! », que « vous êtes tous incompétents ! »
Claude Atcher : "Ma vérité" en Une de Midi Olympique !
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— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) January 22, 2023

Comment se défend Atcher, six mois plus tard ? En reconnaissant ses torts, qu’il place sur le compte sa personnalité perfectionniste. « Je ne dis pas que je suis exigeant, mais très exigeant. Je ne vais pas être dans le déni, je suis comme ça. Mais cette exigence a toujours été posée pour permettre à chacun de grandir », dit-il, avant d’ajouter: « J’ai plutôt tendance à avoir une personnalité clivante. Je l’ai bien compris, depuis des années. »
Surtout, Claude Atcher estime qu’il a été victime d’un « assassinat » politique. En d’autres termes, que certains de ses rivaux dans le rugby ont orchestré sa chute, avec ces révélations sur son management. Il vise ainsi « un groupe de personnes qui ont réécrit l’histoire à leur avantage ». Et s’appuie notamment sur certains éléments de l’audit qui ont suivi les articles de L’Equipe. « Le rapport du comité d’éthique conduisant à ma mise à pied stipule clairement que les deux directeurs généraux adjoints et le président sont tout à fait prêts à remplacer le directeur général que j’étais, et ce avant mon audition et sans que je sois au courant de leur audition. Je n’invente rien… »
Alors que sa situation peut rappeler celle de Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (FFF), Claude Atcher ne cache pas qu’il en veut également à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra. « On ne ferait pas mieux pour mettre en place un processus irréversible et me virer. Ne me racontez pas d’histoire, j’ai un peu d’expérience dans la vie. Je sais aussi combien ce fut une aubaine pour Rugby World Cup », dénonce Claude Atcher.
 
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