Quand vous avez été sacré champion du Monde U20 en 2019, avez-vous commencé à songer au Mondial 2023 ?
Pas du tout. Bien sûr j’avais forcément des espoirs en tête et parmi eux le XV de France. Mais la suite de ma carrière a été un peu compliquée. J’ai été en manque de temps de jeu avec Pau. Et pendant cette période, Sam Marques m’a parlé du projet portugais et de l’opportunité de se qualifier pour la Coupe du Monde. J’ai sauté sur l’occasion. Et maintenant, j’en suis…
Pas du tout. Bien sûr j’avais forcément des espoirs en tête et parmi eux le XV de France. Mais la suite de ma carrière a été un peu compliquée. J’ai été en manque de temps de jeu avec Pau. Et pendant cette période, Sam Marques m’a parlé du projet portugais et de l’opportunité de se qualifier pour la Coupe du Monde. J’ai sauté sur l’occasion. Et maintenant, j’en suis là…
Cela fut-il difficile de renoncer au XV de France ?
Franchement non. Je traversais une période un peu compliquée. Quand on ne joue pas, on n’a pas de visibilité. Une carrière c’est fragile. J’avais besoin de prendre du rythme : la sélection portugaise m’a donné cette opportunité l’an dernier. Et ça m’a bien relancé.
Avec cette qualification, vous avez vécu un moment incroyable dans une carrière : ça, vous ne l’auriez pas vécu avec les Bleus.
Je joue au rugby pour les émotions. Avec la Section j’ai connu une victoire à Clermont, la joie de s’imposer à La Rochelle. Là, c’était encore démultiplié. Et puis cette qualification m’a fait du bien au moral. Par le simple fait de rejouer après une blessure au pouce en début de saison au Supersevens qui m’a privé de temps de jeu. J’étais revenu à La Rochelle avec une grosse partie, j’ai enchaîné trois bons matches avec des victoires aussi. Je rentre gonflé à bloc. Ça renforce ma motivation. J’ai souvenir de ma préparation en 2019 pour le Mondial U20 : quand on se lève le matin, on a toujours cet objectif en tête. J’ai 7-8 mois pour me préparer comme un fou.
Alors que vous êtes en fin de contrat avec la Section, cet objectif est-il aussi un atout ?
Je ne sais pas si ça donnera un élan à ma carrière. J’espère. En tout cas, ça motive forcément tous les matins à aller s’entraîner à la muscu ou l’entraînement. Une Coupe du monde ça fait rêver et ça ne peut que me servir.
L’enjeu c’est de switcher rapidement vers le quotidien ?
C’était dur les premières heures. Il faisait 35 degrés à Dubai, ici il pleuvait… Je dois me remettre dans le bain. Mais je n’ai pas de problème à m’entraîner dur. Et mentalement je suis conditionné pour être à fond.
C’est un immense objectif qui se dresse devant vous…
Pays de Galles, Australie, Fidji, Géorgie. Que des beaux matches avec des nations qu’on n’a pas l’habitude de croiser. On a une poule relevée, on va vouloir montrer les qualités qu’on essaie de mettre en place avec l’équipe depuis un moment. On a déjà fait des très bons matches face à des grandes nations : on a récemment fait match nul contre la Géorgie chez eux, là-bas on s’est aussi incliné d’un souffle. On a commencé à en parler avec Beka (Gorgadze), Papi (dze) aussi… Face à l’Italie on a aussi été à la hauteur. C’est encourageant. On sort d’un bon Tournoi B. Je pense qu’on va pouvoir rivaliser.
Après ce titre U20, y a-t-il eu une décompression, des tournants que vous n’avez pas su gérer ?
Je ne sais pas. Une carrière, ça se joue à rien. Je n’ai peut-être pas toujours eu de la chance. Après le titre U20 je jouais beaucoup mais le Covid a mis fin à la saison alors que j’étais à 14 matches. La saison d’après, j’ai des petits pépins mais je joue quand même dix matches. Ensuite le staff change, les cartes sont redistribuées. L’an dernier j’ai fait une saison sans me blesser, mentalement ça m’a fait du bien. Maintenant je suis en fin de contrat, je n’ai pas encore eu d’entretien. Tout est ouvert. on verra ce que l’avenir me réserve. Mais j’espère être fixé rapidement. L’incertitude n’est pas agréable.
Avant la qualification avec le Portugal, il y a eu cette victoire à La Rochelle avec un très bon match de votre part : la période pourrait-elle sonner comme un déclic pour vous ?
À Deflandre ce jour-là, je n’avais pas d’autre choix que de faire un bon match : je m’étais blessé au pouce, je revenais avant de repartir en sélection. Je me suis accroché, j’ai gratté un bon ballon, offensivement ça s’est bien passé. En plus on gagne. Ça m’a fait du bien. Il y a tout pour écrire une belle année 2023. Il faut que ça bascule rapidement.
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