«Le canard, c’est le mien », sourit Yoann Laousse-Azpiazu au moment d’évoquer la photo postée par le Stade Montois sur sa page Facebook : le trois-quarts, amateur de chasse à la tonne, y apparaît tout sourire avec un colvert dans les bras. Durant la semaine de trêve de Pro D2, le staff avait préparé un petit défi à son groupe, divisé en quatre équipes, à l’occasion de ces cinq jours de stage dans la région landaise.
« Chaque…
« Chaque équipe devait gérer un animal vivant, qui devait rester en vie jusqu’à la fin de la semaine, poursuit l’arrière. Baptiste Hézard a eu l’idée des canards. J’en ai pris quatre (ses parents en possèdent une trentaine à Parentis-en-Born, NDLR), ils sont tous rentrés sagement à la maison et ils vont très bien ! » Et les jaune et noir leur avaient même donné de petits noms : « Ils s’appelaient Patrick Milhet, Stéphane Prosper, Rémi Talès et Julien Tastet. On leur avait même fait de petites étiquettes (rires)… » L’histoire ne dit pas si leurs entraîneurs ont apprécié le clin d’œil. Mais l’objectif de cohésion poursuivi durant cette semaine semble, lui, bel et bien rempli. « Ce sont des petites journées comme ça qui font rattraper le temps perdu », approuve Laousse-Azpiazu. Ce qui n’est pas vraiment son cas.
À 31 ans, le Parentissois totalise près de 240 matchs de Pro D2 et 1 300 points à son actif, à l’US Dax (2011-2015) puis au Stade Montois, où il s’est imposé comme un élément incontournable du triangle arrière depuis maintenant huit saisons. « « Yo » a énormément d’importance dans notre fonctionnement, assure son manager Patrick Milhet. C’est un joueur du terroir, un vrai joueur de rugby, performant à l’arrière, mais aussi en 10 ou à n’importe quel autre poste sur le terrain si on est embêté. Il ne va jamais décevoir, il a de la vitesse, il est buteur. C’est en plus un super bonhomme, avec de l’importance dans notre vestiaire. » « L’assurance tous risques », comme aime le qualifier son entraîneur Rémi Talès.
Expérimenté, « landais à 75 % » (le nom Azpiazu est issu de son grand-père maternel, basque espagnol) et pilier du collectif jaune et noir, l’intéressé n’est pas franchement volubile, même plutôt discret. Question de tempérament. « J’aime déconner, mais je ne suis pas le plus gros chambreur. Je suis assez pudique, tranquille et posé. J’aime amener de la bonne humeur, de l’énergie positive. Mais j’ai un caractère à la con malgré tout… Râler est apparemment bon pour la santé donc, si je ne le fais pas, il faut s’inquiéter pour moi (rires) ! »
Cadre du vestiaire, le papa de Noa (3 ans) – qui attend un heureux événement en mars prochain avec sa compagne Mathilde – l’est tout autant sur le terrain. Dans sa gestion des ballons hauts, ses qualités de buteur (109 points en 9 matchs), sa pointe de vitesse ou sa science du jeu. « Il répond toujours présent, estime Talès. Il faut reconnaître qu’on est parfois un peu dur avec lui, mais c’est aussi pour le pousser, car il a énormément d’expérience et l’équipe se repose beaucoup sur lui. Il est malheureusement à un poste où lorsqu’il loupe un match, ça se voit. On a envie du meilleur pour lui, et je pense qu’il n’a pas encore atteint la plénitude de ses moyens. Plus il sera vieux, meilleur il sera. Il perdra peut-être un peu de vitesse, mais il aura beaucoup plus de réflexion sur le jeu et ses attendus. »
Le jeune trentenaire confirme les propos de son coach spécifique : « Déjà l’an dernier, j’ai passé un cap dans l’approche de certaines clés du jeu, comme le duel ou les rucks. Je connais mes manques, mes qualités et mes défauts. J’essaye de conserver mes points forts, le jeu au pied, la vision du jeu et la communication sur le terrain. Tant que je serai bien physiquement, je continuerai à progresser. Le fait de jouer régulièrement, ça aide. » Régulièrement… Ou beaucoup trop ?
« Il n’a pas assez de concurrence, déplore Patrick Milhet. C’est embêtant, car on ne peut le reposer à aucun moment. Il aurait besoin d’une concurrence saine pour se reposer, comme sur ce match à Aix avant Nevers à la maison. Et là, on ne peut pas. » Yoann Laousse-Azpiazu sera bien aligné à la pointe du triangle arrière ce jeudi soir, floqué du 15 qu’il portera pour la 8e fois cette saison. Rien de surprenant en l’absence de Bento (en sélection portugaise) et avec un De Nardi de retour de blessure et sur le banc en Provence.
Joueur majeur du groupe jaune et noir, l’ancien Dacquois n’a-t-il jamais pensé à quitter son cocon landais ? Ce dernier – qui a déjà prévu d’arrêter sa carrière en 2025, à 34 ans – laisse planer le doute : « Je n’y avais jamais pensé… Je suis très attaché au club, mais j’ai des intérêts personnels et familiaux à défendre. J’étudierai toutes les opportunités qui s’offrent à moi. » Il n’en est pas encore là, s’attache d’abord à « être en forme physiquement. Et si en plus on pouvait avoir des résultats… » « Il ne lui manque plus qu’une chose, glisse Milhet. Qu’il gagne une finale avec nous ! » Défi relevé ?
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