Le premier Oyonnax (67 points) reçoit son dauphin le Stade Montois (50 points). Est-ce un match que vous attendez particulièrement et qui vous fait envie ?
C’est un match excitant, surtout qu’on ne voit pas, pour l’instant, qui peut déranger Oyonnax dans sa saison, qui est comme dans un long fleuve tranquille, maîtrisée et contrôlée. Cette équipe, qui est équilibrée, stable et qui joue bien, dégage une telle sérénité. Il y a un juste équilibre de tout et cette équipe semble intouchable.
Et puis, il y a cette formation de Mont-de-Marsan, qui est surprenante, avec son petit budget et ses petits moyens. Après ce qu’ils ont fait l’année dernière – ce qui était déjà incroyable –, on pouvait penser qu’ils allaient avoir des difficultés cette année, car ils étaient attendus. Mais ils sont toujours…
C’est un match excitant, surtout qu’on ne voit pas, pour l’instant, qui peut déranger Oyonnax dans sa saison, qui est comme dans un long fleuve tranquille, maîtrisée et contrôlée. Cette équipe, qui est équilibrée, stable et qui joue bien, dégage une telle sérénité. Il y a un juste équilibre de tout et cette équipe semble intouchable.
Et puis, il y a cette formation de Mont-de-Marsan, qui est surprenante, avec son petit budget et ses petits moyens. Après ce qu’ils ont fait l’année dernière – ce qui était déjà incroyable –, on pouvait penser qu’ils allaient avoir des difficultés cette année, car ils étaient attendus. Mais ils sont toujours là. Et ils savent ce que vit Oyonnax, car ils l’ont vécu la saison dernière. Avant les phases finales, il y a des rendez-vous à ne pas rater et cela peut en être un. Pour Oyonnax, afin de se rassurer sur sa capacité de gagner un match décisif, comme une demi-finale, face à un gros, et pour Mont-de-Marsan, afin de se donner des réponses à l’extérieur, chez le cador du championnat.
Selon vous, qui a le plus à perdre lors de cette rencontre ?
Oyonnax. Quand on est sur un nuage comme ça, la confiance est exceptionnelle mais il suffit d’un match pour que ça s’enraye et que derrière, on n’arrive pas à retrouver le fil des choses. La confiance, c’est tellement fragile. Il y a une sur-confiance et de l’euphorie mais attention à ce que cela ne bascule pas en suffisance. Cela peut être dangereux pour eux, car on a le sentiment que c’est facile, car on sait déjà qu’ils vont recevoir une demi-finale. Mais je fais confiance au staff, Joe El Abd et Fabien Cibray, pour rappeler aux joueurs que ce n’est pas l’ADN du club.
Que pensez-vous de cette première partie de saison d’Oyonnax ? Vous attendiez-vous à un tel parcours (12 victoires lors des 13 derniers matchs) malgré un début de saison compliqué (deux revers en quatre rencontres) ?
Non pas autant, je ne pensais pas qu’ils allaient tout écraser. Je trouve l’arrivée de Fabien Cibray très intéressante car il a connu le poste de manager, a de vraies idées sur le rugby et il connaît le club. Cela a apporté une vraie curiosité. Sur le premier bloc, ils perdent à Biarritz (18-14) et à Mont-de-Marsan (26-15) mais il y avait des prémices et on se disait que s’ils corrigeaient des petites choses, ça pouvait faire mal. C’est cohérent ce qu’ils font. On sent que c’est leur saison pour le moment.
Oyonnax a-t-il déjà un pied en Top 14 ?
Oyonnax à 100 %, je ne vois pas qui peut les déranger tant il y a de la densité, des joueurs à maturité et de grandes qualités – puisque certains vont rejoindre le Top 14 la saison prochaine – et tant le club bosse bien depuis quatre ans. Tous les signaux sont au vert et cette année, il y a un juste équilibre entre tenir le ballon et la dépossession. Ils trouvent toujours une solution, quel que soit le problème qui leur est posé. Leur plus gros ennemi, c’est eux-mêmes, ils peuvent se saborder tout seuls. Derrière, il n’y a pas 1 000 équipes qui peuvent les embêter. Mont-de-Marsan a cette expérience-là car ils ont déjà vécu les phases finales l’an dernier, et c’est peut-être la seule équipe capable de les embêter sur un match, et notamment une finale.
Que pensez-vous de la première partie de saison du Stade Montois ?
Quand tu as vécu une saison de rêve comme l’an dernier, qui s’est finie difficilement avec les défaites en finale et en match d’accession, il faut être capable de repartir et de digérer les départs importants de l’intersaison, avec des joueurs clés. Digérer, accepter, reconstruire et repartir, ce n’est pas simple. Je trouve ça assez surprenant la façon dont ils le font, l’énergie qu’ils mettent, la cohérence qu’ils ont, car leur budget n’a pas doublé par rapport à ces dernières années. Tout ce qui est fait est intelligemment fait, il y a de bons prêts, c’est un club qui réfléchit bien et qui a une stratégie de jeu assez large. On sent que c’est le vrai club de Pro D2, installé et réfléchi, qui avance petit à petit, intelligemment et les résultats sur le terrain sont le reflet de tout ça.
Mont-de-Marsan, fort de six succès d’affilée, peut-il faire quelque chose à Oyonnax, invaincu depuis le match aller mi-septembre et qui a remporté huit de ses neuf matchs à domicile avec le bonus offensif ?
Cela dépendra beaucoup de l’équipe que va aligner Mont-de-Marsan car ce bloc de six matchs va être extrêmement long et à la sortie, il y aura beaucoup d’explosions de partout. Aujourd’hui, beaucoup d’équipes peuvent encore se qualifier. Il y a des enjeux partout, à part Oyonnax, qui peut gérer tranquillement son effectif. Personne n’a de marge. Six matchs, c’est très très long. Quel signal vont-ils vouloir envoyer ? Vont-ils venir avec leur grosse équipe au risque de blesser des joueurs et d’en prendre 40 ? Tu peux te mettre en danger derrière. Vont-ils beaucoup faire tourner en vue de la suite du bloc et relancer certains joueurs ? Il n’y a pas de titre à gagner sur ce match mais il y a une vraie réflexion à avoir.
Oyonnax a énormément marqué d’essais par ces avants et Mont-de-Marsan par ses trois-quarts (1). Faut-il s’attendre à une opposition de styles ?
Oui, mais je trouve surtout ces deux équipes très cohérentes – et j’aime beaucoup – dans leur utilisation du jeu au pied et leur alternance. Ce sont des équipes qui équilibrent bien, qui jouent dans les bonnes zones, qui ne vous donnent jamais un ballon gratuitement, qui mettent beaucoup de variétés dans leurs formes de jeu au pied, qui n’hésitent pas à jouer la profondeur, la pression. À mes yeux, ce sont les deux équipes les plus complètes dans ce secteur, ce qui fait qu’elles se retrouvent 1 et 2. Cela m’intéresse de savoir qui va maîtriser le mieux cette stratégie de dépossession et de prises d’initiatives pour débloquer la situation. L’axe 9-10-15 va être très important sur ce match. Il faudra être patient et faire les bons choix. La clé, ce sera la faculté de mettre l’adversaire à la faute, de mettre de la pression pour provoquer des pénalités et engranger.
Ce match peut-il être un tournant ?
Soit Oyonnax gagne, ils auront écrasé le championnat et il leur faudra maintenant bien se préparer pour la demi-finale, soit Mont-de-Marsan arrive à les accrocher et, après sa victoire lors du match aller, peut instaurer de gros doutes dans la tête d’Oyonnax en vue de retrouvailles en phases finales.
(1) Le pilier Laclayat (8 essais), le talonneur Geledan (7), les 3es lignes Lebreton (5) et Grice (4) ou le 2e ligne Battye (4) pour Oyonnax ; les ailiers De Nardi, Rasaku (6), Naituvi (5) ou le centre Wakaya (4) pour le Stade Montois.

source

Catégorisé:

Étiqueté dans :

,