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La crise continue à la Fédération française de rugby après la démission de Bernard Laporte, président de la FFR, condamné en première instance -il a fait appel- pour corruption. Le secrétaire général de la FFR, l’Isérois Christian Dullin est l’invité de France Bleu Isère ce lundi 30 janvier.
Cerné par les affaires et désavoué par les clubs, Bernard Laporte a démissionné vendredi de la présidence de la fédération (FFR), à sept mois du Mondial qui se déroulera en France. Mais la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera estime que l’ensemble du comité directeur doit démissionner. Notre invité ce lundi 30 janvier en fait partie, l’Isérois Christian Dullin, secrétaire général. Il estime que l’affaire qui touche Bernard Laporte est “la décision d’un homme“.
France Bleu Isère – La ministre des Sports appelle ce matin à la démission plus large du comité directeur dont vous faites partie. Allez-vous démissionner ?
Christian Dullin – Pas du tout. La réponse est claire et c’est la réponse que j’ai fait à la ministre vendredi matin, quand elle est venue assister à notre comité directeur. Pour plusieurs raisons. D’une part, parce que la décision qui a été prise vendredi matin, c’est la décision d’un homme, le président, qui je le souligne quand même est en appel aujourd’hui. Depuis le début de cette affaire, on a suivi scrupuleusement les textes et les règlements, les statuts de la Fédération, on a suivi toutes les recommandations de la commission d’éthique et de déontologie : dans un premier temps, Bernard Laporte s’est mis en retrait de ses fonctions et on avait décidé de la nomination, comme nos statuts le permettent, d’un président délégué. La ministre nous avait demandé de faire une consultation, nous n’étions pas obligés de le faire, on l’a fait.
Et vous l’avez perdue. Vous dîtes que “c’est la décision d’un homme”. N’est-ce pas aussi celle d’une ligne, d’une majorité qui est défaite par cette consultation ?
Pas du tout et ceci pour plusieurs raisons. Encore une fois, la question posée était “êtes-vous pour la nomination de Patrick Buisson ?” 51 % des clubs ont répondu non, ce qui démontre que depuis le début, on est bien dans la génèse qu’on a créé depuis le début de notre gouvernance. Quand une ministre nous dit vendredi matin “Messieurs, mesdames -car nous avons 33% de femmes dans nos instances- vous pouvez être fiers de vous, vous faites un excellent travail”…
Mais elle vous dit aussi “Il faut partir”, elle vous demande de démissionner…
C’est justement le côté contradictoire de la ministre, qui est là pour faire respecter les règlements des fédérations et qui nous dit oui “bravo, merci, mais vous devez partir”, il y a une petite incohérence à ce niveau-là. Si l’on compare à la politique par exemple, si aujourd’hui il y a une pétition qui circule et qui stipule au gouvernement que certaines personnes ne sont pas contentes, est-ce que le gouvernement démissionne ? C’est un parallèle qu’on est obligé de faire.
Là en tout cas, il y a un président qui a démissionné. Il faut donc un président par intérim. Êtes-vous candidat ?
Nos règlements prévoient qu’en cas de démission du président, le bureau fédéral doit proposer au comité directeur un président par intérim, c’est ce qu’on fera mercredi. Le comité directeur le validera vendredi et ce président sera élu jusqu’au mois de juillet, date de la prochaine assemblée générale.
Et là, vous serez candidat ?
Ce n’est pas le débat aujourd’hui. Ce que je veux dire simplement, c’est que si l’opposition qui aujourd’hui met un peu le chaos dans toute la France…
Et qui a démissionné, il n’y a plus d’opposition aujourd’hui au comité directeur
Il n’y a plus d’opposition au comité directeur et c’est intéressant de voir comment ces gens sont impliqués dans le rugby. Si nous, nous avions démissionné vendredi, il n’y avait plus personne pour gérer le rugby jusqu’au mois de juin.
Il y aurait eu de nouvelles élections…
Oui, mais pas avant six semaines, dans le meilleur des cas. Et pendant six semaines, on fait quoi ? Il y a une coupe du monde à préparer, un Tournoi des six nations également et tous les week ends, il y a 1900 clubs amateurs qui jouent. Et c’est aussi une des raisons pour laquelle on n’a pas démissionné, parce qu’on assume nos tâches. On est des gens responsables et fiers.
Et vous assumez aussi votre bilan, le bilan de l’ère Bernard Laporte ? Peut-on résumer ça par : “de belles réussites mais des affaires” ?
Effectivement, c’est nous qui avons été chercher l’organisation de la Coupe du monde en 2017. On est la fédération aujourd’hui la plus démocratique, le vote des clubs sur toutes les assemblées générales, c’est nous qui l’avons mis en place. Le cumul des mandats à deux, c’est nous qui l’avons mis en place, alors qu’aujourd’hui l’État, dans sa dernière loi, a accepté le cumul de trois mandats. Et puis il y a les 35 millions d’euros qu’on a reversé aux clubs pendant la crise Covid, les 154 cadres techniques qu’on a mis à disposition des clubs. Donc oui, il y a beaucoup de réalisations positive.
Mais il y a des affaires qui ternissent le bilan ?
Oui, il y a des affaires qui ternissent le bilan. Mais encore une fois, ce sont des affaires d’un homme, qui aujourd’hui assume. Et c’est la raison pour laquelle le comité directeur n’a pas à démissionner.
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