Ceux qui doutaient encore de la nécessité de construire un nouveau stade de rugby à Layrac doivent être convaincus désormais. Il régnait un doux parfum de phases finales sous le soleil de José-Pénétro en ce dimanche de derby face aux voisins du RCBB. Après un repas de gala avec 400 convives, le stade était déjà rempli jusqu’à la gueule pour un lever de rideau tendu entre les équipes réserves qui ont donné le ton (25-22). Pendant ce temps, le champ de l’autre côté de la RN21, qui accueillera le futur jardin de l’ASL, se transformait en un parking géant à ciel ouvert avec un flot incessant de voitures qui se nettoyaient le bas de caisse avec les restes du dernier fauchage.
Un dimanche…
Un dimanche décidément pas comme les autres dans la cité layracaise où les plus fidèles de Pénétro faisaient remonter leurs souvenirs à 2016 pour retrouver la trace d’une pareille affluence pour la venue de l’ogre Périgueux à l’étage inférieur. En tribune, à la buvette, sur quatre rangées derrière la main courante ou sur la butte derrière les poteaux, autour de 2 300 personnes avaient cette fois répondu à l’appel du derby, dont une jolie colonie de Bon-Encontrais qui n’ont pas hésité à se faire entendre. « Ça fait plaisir de voir autant de monde », se réjouit Gérard Lacan, le coprésident de l’ASL avec Pascal Mel, qui attend le futur Pénétro avec impatience.
Si la fête a été belle autour du terrain, le spectacle proposé sur la pelouse a lui laissé Pénétro sur sa faim. Ce derby dont les amateurs de rugby de l’Agenais s’étaient fait une montagne a accouché d’une souris. En solide leader de la poule 6, Layrac a assuré l’essentiel en décrochant une septième victoire en huit journées (23-3). Pourtant en supériorité numérique durant plus de 70 minutes (rouge à Rocchietti, 8e), les hommes de Mathieu de Carli ont dû se contenter de deux essais en tout début (Papa, 2e) et en fin de match (Dauzac, 77e) pour faire la différence. Au milieu, seul l’ancien arbitre de la finale de 1993 Daniel Salles a dû se régaler avec une pluie de pénalités (29 au total).
Privés de leurs bulldozers Afatia et Fonua (suspendus) réduits à suivre ce derby derrière le banc de l’ASL, les Layracais ont surtout péché dans l’engagement et la finition face à des Bon-Encontrais vexés et encore avec les fesses rougies après la fessée reçue à Lajunie une semaine plus tôt par le dauphin Soustons (3-44). « On jouait devant 2 000 personnes, il était hors de question de se faire à nouveau passer à la moulinette. » Le manager du RCBB, Nicolas Deltour, avait répété ce message à ses joueurs durant toute la semaine. Il a été entendu. « L’objectif est atteint, on ne voulait pas prendre 5 points. » Une bonne « peur » qui a ainsi privé l’ASL d’un sixième succès bonifié.
À 14 contre 15 durant quasiment tout le match, et même à 13 dans les dernières minutes (jaune à El Khaiter), les Bon-Encontrais ont pourtant longtemps entretenu l’espoir d’un bonus défensif. « On a une pénalité face aux barres qu’on ne prend pas (54e), regrette Nicolas Deltour. Mais je remercie les gars qui auraient pu s’écrouler après notre dernier match. On a affiché un autre état d’esprit, on a eu une petite réaction. Ils s’y sont filés, ils ont été vaillants, mais ils ne se sont pas récompensés. Même s’ils ont fait un bon match, mentalement ça abîme la tête quand même. » Toujours scotché à deux victoires et en queue de tableau (9e), le RCBB pourra s’appuyer sur ce match pour grandir.
Côté Layracais aussi il y avait des regrets. « Je m’attendais à un match compliqué et on se l’est rendu encore plus difficile par excès d’individualisme, par non-respect des zones de jeu et par un déficit d’engagement, souffle Mathieu de Carli. Avec des sorties de balle rapides, comme sur le premier essai, on n’aurait vu un autre match. Mais on est tombé dans le rythme du RCBB. » Le manager de l’ASL regrettait surtout que personne n’ait pris le relais après les sorties sur blessure de deux leaders de jeu : Anania (déchirure mollet gauche, 10e) et Clerc (cheville droite, 12e). « Le positif est qu’on gagne ce derby, il y a le fond, mais la forme n’y est pas… »
Restera malgré tout le souvenir d’une « belle journée », partagée notamment par le jeune retraité Alexi Balès, l’international à 7 Thibault Mazzoléni, ou encore le pilier droit du SUA Walter Desmaison avec le bras droit en écharpe. « C’était énorme cette ambiance, c’est la victoire d’un club, insiste Mathieu de Carli. C’est un exploit de pouvoir accueillir autant de monde dans un espace aussi réduit. Avec ses 300 licenciés et 60 bénévoles, l’ASL mérite de belles infrastructures et de s’entraîner dans des conditions convenables, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. Vivement le nouveau stade en 2025 ! »
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