Caroline Drouin, 26 ans, a remporté avec les Bleues une seconde médaille de bronze mondiale en battant le Canada, 36-0, le samedi 12 novembre 2022. L’ouvreuse ou trois-quart centre a participé comme titulaire à tous les matchs de la compétition marquée par une défaite d’un point en demi-finale contre la Nouvelle-Zélande.
ça va bien, merci. Je suis en vacances dans le Morbihan. Je me repose. La reprise (avec le Stade rennais rugby, son club depuis 2015) n’a pas encore été calée. Le premier match de la saison en championnat aura lieu le 11 décembre (réception de Montpellier) mais je ne jouerai pas.
C’était assez incroyable de vivre une Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. C’était aussi bien de retrouver une compétition avec des stades pleins. Mais sportivement, on voulait faire mieux qu’une troisième place.
Oui, j’avais eu l’occasion d’y faire des tournois à sept.
Au début de la compétition, ça a mis du temps à se lancer. Il y a eu un engouement timide. C’est à partir des quarts de finale, que les stades étaient pleins, avec deux rencontres dans le même stade, la même journée. Les gens venus pour le premier match restaient pour le second. Puis l’ambiance était incroyable à l’Eden Park (le stade d’Auckland, habituel temple des All Blacks, accueillait les demi-finales, la finale et le match pour la troisième place).
C’est digéré. Tout ne s’arrêtait pas là. Il y avait une médaille à aller chercher contre le Canada. Il fallait bien préparer ce match contre une équipe dont on avait vu qu’elle avait fait une bonne phase de groupes (le Canada a terminé premier de la poule B devant l’Italie et les États-Unis avant de battre de nouveau les États-Unis en quart puis de s’incliner contre l’Angleterre en demi-finale). J’ai aussi eu pas mal de soutien de la part des joueuses.
Il faut savoir que j’ai une routine assez rapide. Et je ne pense pas qu’il fallait et qu’il faut encore maintenant décrypter cette pénalité, le temps que j’ai mis à la tirer. C’est passé.
C’était compliqué de s’en rendre compte en Nouvelle-Zélande avec le décalage horaire. Mais on a reçu beaucoup de messages, bien plus qu’avant. On a pris conscience de l’intérêt autour de l’équipe de France féminine, même s’il y avait des matchs très tôt, parfois la nuit en France.
J’ai de gros objectifs en XV et à 7 mais il n’y a pas encore eu d’état des lieux. J’ai tout le temps de poser les bonnes questions et savoir quels objectifs vont animer les prochaines années.
C’est complémentaire. Je souhaite faire les deux le plus longtemps possible. Les saisons sont de plus en remplies dans chaque discipline. Je redoute le moment où j’aurai un choix à faire…
Ça arrive vite. J’y pense déjà. D’autant plus que nous sommes frustrées de la troisième place en Nouvelle-Zélande.
Je ne sais pas trop. Individuellement, en tant que centre, on a moins de responsabilités. Le poste de n°10 est plus tourné vers l’équipe. Tant que j’ai la chance de jouer, peu m’importe entre ces deux postes…
Laure, c’est un pilier de cette équipe. On a tous été affecté. C’était contre l’Angleterre en plus (le deuxième match des Bleues, perdu 7-13). On connaissait les blessures qu’elle avait eues avant et on savait très bien ce que ça signifiait quand elle est sortie du terrain, à savoir sa fin de carrière. Mais, clairement, on a vite basculé. On s’était dit que c’était à nous de faire un grand match, pour elle. Laure était présente à la mi-temps pour nous remobiliser, elle n’a pas laissé transparaître de tristesse. Elle est ensuite restée avec le groupe une semaine et a apporté son soutien. Puis, elle a rejoint sa famille qui était en Nouvelle-Zélande.
1996 : naissance le 7 juillet 1996 à Auray.
2002 : débute le rugby à Auray, suivant l’exemple de ses frères.
2010 : se tourne vers le handball.
2015 : première licence au Stade Rennais rugby.
2016 : championne de France et du monde universitaire de rugby à 10.
2017 : première sélection en équipe de France de rugby à 15, le 12 mars, contre l’Italie ; troisième de la Coupe du monde en Irlande.
2018 : élue meilleure joueuse du championnat de France.
2021 : vice-championne olympique de rugby à 7 à Tokyo.
2022 : troisième de la Coupe du monde.