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Après quatre mois d’absence (cheville droite puis mollet), l’indiscutable premier centre du RCT, Duncan Paia’aua, vit avec beaucoup de joie et de soulagement son retour sur les terrains.
Blessé à la cheville droite lors de l’ultime journée de Top 14l’an passé, Duncan Paia’aua a enfin retrouvé le groupe depuis deux semaines. Un soulagement pour cet addict d’ovalie qui ne cache pas avoir mal vécu son absence, sa rechute dans la foulée ainsi que son rendez-vous manqué avec les Manu Samoa lors de la tournée d’été. Heureusement, revenu et déterminé, le centre de 27 ans compte bien rattraper le temps perdu.
Comment analysez-vous ce lourd revers (32-5) à La Rochelle?
Ce n’était pas notre nuit, rien n’a fonctionné. On s’est mis à la faute, on a fait tomber des ballons… Mais le score ne reflète pas notre niveau. Car dimanche, nous n’avons rien montré. Il faut absolument que nous gagnions en consistance. On n’a pas su refaire contre La Rochelle ce que nous avions produit contre Pau et Brive. La régularité est la différence entre une bonne équipe et une grande équipe. Mais nous avons de sacrés avants, des trois-quarts dangereux, donc si on arrive à s’aligner…
Affronter Castres, le dernier finaliste du Top 14: est-ce une belle occasion de se racheter?
Ce serait bien de montrer un autre visage. Car Castres est une équipe solidaire, impressionnante, contre laquelle je n’ai jamais joué un match “simple”. Ils font mal, sont agressifs… Je suis admiratif de certains joueurs comme Botitu, leur numéro 12. Et bien sûr de Naks [Nakarawa, Ndlr]. D’ailleurs, il faut que je lui envoie un SMS ce soir [mardi] pour lui demander le plan de jeu (rires).
Vous concernant, vous êtes revenus depuis deux semaines de votre blessure à la cheville. Comment allez-vous?
Je suis si heureux, car les derniers mois ont vraiment été rudes pour moi, depuis la blessure contractée en toute fin de match contre le Racing. Les play-offs manquées, l’appel avec la sélection des Manu Samoa que je n’ai pas pu honorer… D’autant qu’en revenant, je me suis blessé au mollet à Tignes. Là, j’ai pris un coup au moral. Je n’aime pas être éloigné des terrains si longtemps. Ça pèse sur mon moral…
Comment expliquez-vous ces deux blessures consécutives? Étiez-vous fatigué?
Ce n’est pas la fatigue, mais probablement que ma cheville n’était pas totalement rétablie quand j’ai repris la course. Et peut-être qu’avec une semaine de repos supplémentaire, j’aurais évité cette blessure au mollet… Je me suis précipité car je voulais être prêt pour la saison. Je me suis trompé, ce sont des choses qui arrivent…
Vous aviez déjà connu une blessure importante à votre arrivée à Toulon (rupture du tendon d’Achille en août 2019). Voilà des moments en marge du groupe difficiles à vivre…
Je les déteste! Le rugby me manque dès la seconde à laquelle je me blesse. Alors parfois, en pleine saison, tu peux avoir l’impression d’entrer dans une forme de routine. Comme si c’était normal de jouer… Et c’est finalement quand tu sors de ce cycle que tu te rends compte que le rugby est addictif. Et qu’il te rend plus heureux.
Regardez-vous les matchs dans ces périodes?
Il le faut, donc je le fais. Mais c’est souvent contre ma volonté… ça me crée un sentiment de jalousie, et me met en colère de ne pas pouvoir aider l’équipe.
Vous semblez passionné comme le serait un gamin qui joue dans son jardin avec ses potes. Le rugby occupe-t-il toujours la même place dans votre cœur?
Sans discussion. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Quand je me suis blessé en arrivant à Toulon, je me suis posé des questions. Je me suis demandé si je n’en avais pas marre de jouer toutes les semaines, d’être dans un rythme un peu différent de celui des “gens normaux”… Et finalement, après quelques semaines hors du terrain, je me suis rendu compte que le manque était immense. Je suis retombé amoureux du rugby à ce moment-là.
Reprenons le fil: après votre blessure à la cheville, avez-vous rejoint la sélection malgré tout?
J’avais le choix: tenter de me soigner en urgence pour éventuellement jouer avec les Samoa, ou me faire opérer. J’ai beaucoup réfléchi, et j’ai choisi d’être raisonnable, car j’avais peur que mon absence soit plus longue en précipitant mon retour… J’ai donc choisi l’opération, même si ça m’a fait mal de ne pas rejoindre la sélection. Je me suis fait opérer de la cheville à Marseille.
Comment avez-vous vécu ce contretemps?
C’était vraiment dur. D’autant qu’il y avait pas mal de nouveaux, comme Fritz Lee. Je voyais que la sélection entrait dans une nouvelle ère et, moi, j’étais blessé… Ça m’a contrarié, mais en discutant avec Franck [Azéma] et avec ma femme, nous avons considéré qu’il était préférable de manquer cette tournée afin de revenir à 100%.
Que vous a dit Seilala Mapusua, le sélectionneur?
Il m’a proposé de rejoindre la sélection aux Fidji pour avoir un deuxième avis de docteur, mais j’en avais déjà eu un de la part d’un médecin australien, un ami, qui m’a dit que c’était plus sage de me faire opérer. Mon cœur me disait de rejoindre la sélection, mais mon cerveau m’a dit d’être raisonnable.
Et c’était une bonne décision, puisque vous avez été rappelé pour la tournée d’automne. Après tant de péripéties avec les Wallabies et les Samoa, vous devriez devenir international…
Je suis excité. Et fier de pouvoir représenter ma famille, mes origines… Puis j’ai toujours voulu être international. Enfant, je pensais l’être avec les All Blacks, puisque je suis né en Nouvelle-Zélande. Puis avec l’Australie, ma maison, mon pays, là où j’ai grandi. Mais pour différentes raisons, ça ne m’est pas arrivé… J’aurais bien pu rentrer en Australie cet été pour tenter ma chance, mais je ne voulais pas quitter la France. Car j’aime Toulon, vous ne pouvez même pas imaginer… Et finalement, avoir l’opportunité de représenter les Samoa est une immense fierté.
Votre famille tentera-t-elle de venir en Europe si vous êtes retenus pour une rencontre?
C’est trop juste pour novembre. En revanche, si j’ai le privilège de participer à la Coupe du monde, je pense que mon frère et mon père voudront venir (sourire). Mon papa vient de Mutiatele, un tout petit village à l’est de l’île d’Apia. Et quand mon nom est apparu dans l’équipe, on a reçu des messages d’oncles et de tantes dont nous n’avions plus entendu parler depuis dix ou quinze ans. Mon papa est fier de voir notre nom dans la liste des sélectionnés. Ça me touche beaucoup…
Êtes-vous déjà allé aux Samoa?
Deux fois. C’est le plus bel endroit que j’ai vu de ma vie. En revanche, je n’ai jamais eu la chance d’aller dans le village de ma maman [Satupaitea], sur l’île de Savaii. J’aimerais le faire à l’avenir. Si j’ai la chance d’être appelé pour la prochaine tournée d’été, j’en profiterai peut-être pour aller sur les traces de ma maman.
Brian Alainu’uese a également été retenu pour la première fois. Est-ce encore plus chouette?
Il sort d’une saison incroyable, est régulier et c’est mérité. Il est dans une forme parfaite, et c’est clair qu’on va être heureux de vivre ça ensemble. Arriver à deux amis, c’est génial. On part dimanche pour un rassemblement à Londres. Puis nous rentrons mercredi pour préparer le déplacement à Bordeaux.
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