Publié le 27/11/2022 à 11h00
Christophe Buron
Laurent Travers n’est pas vraiment un homme à s’emballer. Il joue même plutôt la carte de la prudence concernant le parcours de son équipe, qu’il estime encore inconstante, surtout en déplacement. À domicile, par contre, Castres, Lyon, Pau, Montpellier et Perpignan s’y sont tous cassé les dents.
Quel bilan tirez-vous des performances de votre équipe sur le premier bloc de la saison ?
« Après 10 journées, on aimerait avoir plus de points. À part notre victoire à Brive, on n’a pas pris tout ce que l’on voulait à l’extérieur. On aurait déjà dû gagner à Bayonne (ndlr : défaite 31-25), où on passe à côté. Voilà, il y avait 50 points en jeu sur ce premier bloc, on en a pris 26. Pour l’instant, on a juste la moyenne avec un 10 sur 20. »
Qu’est-ce qui explique cette analyse ?
« A domicile, on a eu la constance dans ce que l’on a produit. En déplacement, tout n’a pas été abouti. Il y a des choses très positives sur notre début de saison mais on est capable de passer à côté aussi. Le plus, c’est l’état d’esprit de l’équipe, il y a un vrai engouement, une belle solidarité. Derrière cela, je le répète, il y a encore des moments d’absences. »
D’un point de vue global, que vous inspire cette première partie de saison ? Des équipes vous ont-elles surprises ?
« Surpris, non. On s’aperçoit que tout le monde peut gagner contre (presque) n’importe qui. Tout peut arriver dans ce Top 14 qui est de plus en plus indécis. Mais, c’est logique car il y a aujourd’hui 10 ou 12 équipes au taquet du salary cap, donc tout le monde s’est renforcé et ça équilibre les forces en présence.
Maintenant, la hiérarchie est très fragile. Du 2e au 10e, il n’y a quasiment qu’un match d’écart. Tous les week-ends, tout ou presque est remis en cause. »
La retraite anticipée de Vakatawa, la longue indisponibilité de Le Roux (commotions)… la gestion de votre effectif a-t-elle été contrariée ?
« On a tout eu ! Mais la majorité des équipes ont eu un nombre de blessés plus élevé que d’habitude. Et ce n’est pas lié qu’au rugby. On peut faire ce constat dans le foot, au basket, même au hand. Il y a des questions à se poser. Est-ce l’après Covid ? Est-ce lié aux compétitions ? Nous concernant, l’arrêt de Virimi (Vakatawa) et la longue absence de Bernard (Le Roux) ont perturbé en effet notre management. Et c’est un frein à la constance que l’on recherche. »
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Le Covid pourrait expliquer les longues listes à l’infirmerie selon vous ?
« Il n’y aurait que le rugby… ce serait différent. Mais là, regardez l’équipe de France de foot, même le basket à l’Euro. Tous sports confondus, il y a pléthore de blessures. On peut s’interroger sur les coupures des compétitions au début du Covid ; les reprises, les matchs à rattraper… Je pense que ça a déréglé les machines. Après, rien n’a été prouvé. C’est juste mon ressenti. »
Pour finir, vous recevez dimanche l’ASM, quel regard portez-vous sur son début de saison ?
« Cette équipe renvoie énormément de positif. Quand je vois leurs matchs, je sens que ça se met en place, il y a beaucoup de vitesse et je perçois une vie de groupe intéressante. Sincèrement, même s’ils ont eu cet échec dernièrement (ndlr : face à Bayonne), je sens que ça construit bien. »
Travers : « L’ASM a été un tremplin pour moi »
Alors qu’il vit sa dernière saison d’homme de terrain avant de prendre la présidence du Racing, Laurent Travers n’a pas oublié que sa carrière de coach a débuté à Clermont… il y a 21 ans.
À partir de la saison prochaine, il sera le président du Directoire du Racing. Laurent Travers a saisi l’opportunité offerte par Jacky Lorenzetti après 10 saisons passées sur le banc du club « ciel et blanc ».
« Faire 10 ans dans le même club est tout sauf simple. J’ai échangé longuement avec mon président et il y avait la proposition de repartir pour un bail de 4 ans. J’ai estimé que ça pouvait être dangereux, pour le club et pour tout le monde. Il était important pour moi de regarder autrement ma place dans le rugby : je pouvais tenter une aventure dans un autre club, mais je ne me voyais pas quitter le Racing où j’ai des relations très fortes, notamment avec mon président. »
Laurent Travers va donc tourner la page de coach, ouverte en 2001… à l’ASM. « Clermont m’a permis de m’éclore, de prendre confiance en moi. À l’époque, il y avait un groupe très performant, un club qui voulait des résultats et qui faisait partie des quatre meilleurs en France. Mon aventure à l’ASM a été un tremplin et ce club reste important à mes yeux, même si j’avais avant entraîné les Reichel à Brive. »
Laurent Travers est arrivé en cours de saison 2000-2001 à l’ASM pour remplacer John McKee, le coach des avants. Sous la houlette de Tim Lane, le club atteint la finale du championnat. La saison suivante, Travers fait équipe avec Steve Nance comme entraîneur en chef, avant de finir seul, suite à l’éviction de l’Australien. « On perd en demie contre Biarritz en 2002. La saison suivante se termine sur un nul à la maison contre Grenoble et on est éliminé des play-offs. Arrive alors Hyardet. Le président veut me garder, mais je refuse et je m’en vais à Montauban », se souvient le futur président du Racing 92.
Christophe Buron
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