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A mi-saison, le président de Bayonne, Philippe Tayeb, était l’invité de 100% Rugby. Il fait le bilan de cette première partie de championnat. Les ambitions du club changent-elles avec cette 5e place en Top 14 ? Le point aussi sur Jean Dauger, la délocalisation à Anoeta, l’extra-sportif, etc.
L’Aviron Bayonnais cinquième du Top 14 pour débuter l’année 2023. Qui aurait pu prédire cela au moment où le club, seul promu, faisait son retour dans l’élite ? En tout cas, tous les supporteurs auraient signé. Ne serait-ce que pour être aussi loin de la zone rouge, synonyme de descente en Pro D2 . A mi-saison, le président des ciel et blanc, Philippe Tayeb, était l’invité de 100% Rugby. Il fait le bilan d’une première partie de championnat, étonnante.
Philippe Tayeb : Je reste encore prudent. On ne le dira quand on aura atteint peut-être 50 ou 52 points, on aura la certitude de figurer en Top 14 . Pour l’instant, on n’y est pas encore et il faut qu’on continue à travailler surtout et qu’on reste à notre place, sur notre objectif qui est le maintien cette saison. Ce n’est pas de la superstition, c’est juste de la logique aujourd’hui. Le barragiste de la saison dernière, je crois avait 44 points et celui qui a terminé 12ᵉ, Brive, a 46 points. À partir de là, il faut juste comprendre que non, à 35 points, on n’est pas encore maintenu.
Il y avait un gros challenge sportif, mais c’était surtout un challenge de cohésion. Et d’arriver à intégrer ces 18 nouveaux joueurs, 20 nouveaux joueurs désormais parce qu’on a deux nouveaux qui sont arrivés, et un nouveau staff. C’était la fin d’une période de quatre ans, avec un staff différent, avec des joueurs différents et crois que c’était quand même le plus gros challenge. Le recrutement a été judicieux et stratégique avec, pour chaque ligne, un leader, et c’est pour ça je crois, qu’aujourd’hui l’Aviron est bien positionné. Cinquième c’est bien, mais si vous perdez à l’UBB demain, vous redescendez septième. Il ne faut donc pas s’arrêter au classement. Il faut notamment regarder les prestations de cette équipe qui donne beaucoup et qui ressemble aux vertus et aux valeurs du Pays Basque. Avec cette vaillance, cet engouement et ce plaisir qu’ils arrivent à donner. Ils sont surprenants et tout est fabuleux.
Je crois qu’au début, oui. Mais les résultats nous aident. Aujourd’hui, on vient à Jean-Dauger pour voir du rugby, pour passer un moment de convivialité et peut-être pour développer une certaine forme de business pour certains. C’est un tout, une forme de spectacle. Nos joueurs aussi ont ce respect, ce tour d’honneur… Le Pays Basque est une terre d’accueil, je ne peux pas dire le contraire. Tayeb, président de l’Aviron Bayonnais, c’est plus que de la terre d’accueil.
Aujourd’hui, on va pouvoir avoir la sortie des joueurs sous les poteaux pour le match contre Brive, fin janvier, avec les nouveaux vestiaires. La deuxième phase avec le food-court, les différents espaces et tout, ce sera dans deux ou trois mois. Une belle salle de presse aussi pour vous. Un pôle médical à l’intérieur aussi… Je crois que Jean-Dauger est en train de se transformer. Il y aura encore des transformations. Il va y avoir la partie administrative. Il va y avoir aussi un pôle santé qui va être ouvert rapidement, j’espère. Mais tout ça va devoir se construire aussi. Je crois que pour AB Campus, nous aurons bientôt l’inauguration, même si pour ce dossier, c’est une maîtrise d’ouvrage publique donc c’est la mairie qui pilote. Aujourd’hui, le stade se transforme, et je crois que c’était important d’avoir une économie réelle et on peut être très satisfaits de l’économie de notre club. On n’a pas de zone de risques, c’est-à-dire qu’il n’y a pas un partenaire (700 partenaires, ndlr) qui dépasse 2 ou 3% de notre budget et c’est important. Mais aujourd’hui, la pression n’est pas que sur le dos de Philippe Tayeb, elle est sur l’ensemble du club, parce que la pression fait partie de notre quotidien. Et il y a une pression sur les administratifs, sur le sportif et sur les administrateurs, sur les actionnaires. Tout le monde est responsable des résultats du club et tout le monde doit être impliqué dans ce club. Et c’est comme ça qu’on fonctionne depuis que je suis président et ça se passe très bien.
Oui, on a déjà des belles signatures qui sont arrivées. On annoncera d’autres signatures aussi. L’objectif était à fin novembre d’avoir déjà tous nos contrats renouvelés pour les futures saisons et ça a amené beaucoup de stabilité dans la tête des joueurs. La carrière de joueur est courte, il y a beaucoup d’incertitudes, d’inquiétudes de la part des joueurs, des familles. Et notre rôle, c’est de les mettre dans les meilleures conditions de travail. Donc, mon objectif et notre objectif, c’était fin novembre, d’avoir tous les renouvellements, ce qui a été fait et d’avoir 70 % du recrutement effectué, ce qui a été fait aussi. Suivant aussi le classement, peut-être qu’on devra faire un recrutement supplémentaire qui n’est pas prévu, mais on va l’assumer et on aura encore des belles annonces à vous faire.
Ça, ce sont des négociations qu’on peut avoir entre présidents. On s’appelle, je crois qu’on se respecte tous et on peut avoir des négociations avec, bien entendu, des joueurs qui ont envie de revenir. La priorité de l’Aviron, c’est d’avoir 60, 70% de joueurs issus de la formation ou issus du territoire, qui sont partis. Je sais qu’il y en a qui regardent notre club, vraiment, avec beaucoup d’attention et toujours cet amour de la région. Pourquoi pas nous aujourd’hui, nous mettre dans la catégorie aussi des clubs sérieux et peut-être un jour de grands clubs.
D’abord, c’est un choix qui est articulé par rapport au calendrier de la Real Sociedad . Aujourd’hui, on avait deux dates qui auraient pu correspondre peut-être à l’objectif de 30 ou 35.000 personnes, parce que c’est ce qu’on se fixe. On va voir si on est capable de remplir ce stade qui aujourd’hui a complètement muté. On aurait aussi pu envisager la réception du Stade Toulousain, mais le lendemain, il y avait un match de football, et ce n’était pas possible. Il fallait qu’il y ait une préparation de la pelouse, en cas de petits dégâts. Mais je crois que ça va être une fête vraiment locale, départementale, parce que pour Pau, c’est à côté, c’est Bayonne, c’est le Pays Basque, à part que c’est le Béarn. L’objectif, c’est aujourd’hui de remplir ce stade. Peut-être qu’on n’y arrivera pas, mais j’espère qu’on pourra dépasser la barre des 30.000 personnes. Ce serait vraiment un grand succès pour le rugby.
Oui. Après, c’est sûr que vous créez de la frustration. Mais il y a une priorité, c’est de devenir abonné de l’Aviron comme ça, vous n’aurez plus ces problèmes de billets. On a fait de très belles ventes, sur les packs demi-saison pour les huit matches. Et pour certains qui sont frustrés, je les encourage déjà à regarder le tarif de la saison prochaine, j’espère un Top 14… De toute façon, c’est obligatoire, si le club grandit, les tarifs augmenteront parce qu’on est un club avec une économie réelle. Et je le dis, c’est la solidarité qui nous permettra de continuer notre évolution.
On peut avoir aujourd’hui des tarifs jusqu’à 22 ou 23 € pour un match de rugby. Je ne vais pas faire le parallèle avec deux paquets de cigarettes, je sais même pas à combien est le paquet de cigarettes. Aujourd’hui, la personne qui aime l’Aviron doit comprendre qu’on n’a pas un président milliardaire qui va combler les trous. Il faut qu’on fasse aussi un effort collectif. Certaines personnes viennent me dire “Président, c’est 20 € de plus par mois”. Je dis “oui, c’est vrai, vous avez raison, je le comprends et je l’entends. Mais regardez peut-être d’autres sujets et vous verrez, vous allez trouver les 20 €. Et je crois que là, tout le monde sera heureux. Mais je n’ai pas dit qu’il y aurait des augmentations. Peut être qu’il y en aura. Ça dépendra aussi des ambitions du club.
Je ne m’exprimerai pas sur le cas d’Antoine . Peut-être que ça viendra… Il ne faut pas dire qu’il manque ou qu’il n’y a pas d’entraineur de la touche à l’Aviron. Notre touche se porte très bien, je trouve. Vous l’avez vu, la conquête contre Toulon . Il faut juste comprendre qu’il y a aujourd’hui des mesures qui ont été prises, mais des mesures dans l’intérêt toujours du collectif et de l’équipe. L’Aviron ne changera pas sa position dans le staff, mais à partir de là, je garde mon droit de réserve. Et pour ce qui concerne notre joueur , dans la vie, il y a des accusations et il faut qu’elles soient fondées. La version qui m’importe, c’est la vérité du joueur à mon égard et ce qui sera, dit le jour de la conciliation entre le joueur et la personne concernée. Bien entendu qu’on ne cautionne pas ce type d’acte, mais attention aux accusations. Il faut faire attention sur ce qu’on dit et les accusations, ne sont pas tout le temps la culpabilité des personnes.
► (Ré)ecouter l’intégralité de l’entretien avec Philippe Tayeb ici

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