Reporté d’un an en raison du Covid-19, la Coupe du monde féminine 2021 prend place en 2022. Douze nations s’affrontent dans le nord de la Nouvelle-Zélande, et parmi elles, la France, l’une des sélections emblématiques du rugby féminin.
Historiquement, les Bleues n’ont jamais soulevé le trophée mondial, mais ont terminé six fois avec la médaille de bronze autour du cou. Les différentes générations n’ont jamais réussi à se hisser en finale, mais cela pourrait bien changer cet automne.
Il y a cinq mois, les Bleues s’inclinaient face à l’Angleterre (24-12) lors de la cinquième journée du Tournoi des VI Nations 2022, les privant ainsi d’un sixième Grand Chelem. Dans la foulée de cet échec, le staff est complètement bouleversé. Les assistants Samuel Cherouk et Stéphane Eymard sont écartés. La sélectionneuse Annick Hayraud reste dans le staff, mais en tant que manager. Ancien adjoint d’Hayraud, c’est Thomas Darracq qui prend en main le XV de France féminin, assisté de David Ortiz et de l’ancienne capitaine des Bleues Gaëlle Mignot. Cette réorganisation démontre la volonté de la FFR de redonner un élan à une équipe qui reste sur un échec cuisant face aux Anglaises, mais à seulement quelques mois de la compétition, n’est-ce pas trop tard?
Les premières esquisses du XV de France “version Darracq” se dessinent lors des deux matchs de préparation face à l’Italie début septembre, ses deux seuls avant le départ en Nouvelle-Zélande. Le premier s’est conclu sur une victoire (21-0), puis le deuxième s’est terminé par une défaite (26-19). Pas le plus rassurant, mais lors de l’opposition face à l’Australie, samedi 1er octobre, on a peut-être vu le plus beau visage du XV de France. Sous une pluie torrentielle, le pack bleu a largement dominé les Australiennes en les noyant par des ballons portés savamment exécutés et des séquences à une passe ravageuses dans les 22 adverses. Victoire 6 essais à 0.
La patte Darracq s’est aussi ressentie sur le choix des 32 joueuses sélectionnées pour la Coupe du monde. Des surprises, il y en a eu. D’abord, il y a les absences de joueuses habituées du maillot bleu: Audrey Forlani (57 sélections), Caroline Boujard (47 sélections) et Cyrielle Banet (22 sélections) n’ont pas été appelées. De l’autre côté, la sélection de Joanna Grisez (0 sélection) a surpris son monde. Plutôt habituée des circuits Sevens avec le VII de France, la joueuse de l’AC Bobigny 93 va découvrir le niveau international à XV samedi contre l’Afrique du Sud, en ouverture de la Coupe du monde.
“Un profil que l’on a ciblé depuis quelque temps”, justifie Thomas Darracq. L’autre surprise, c’est la demi d’ouverture de Blagnac, Lina Queyroi. Finaliste de l’Élite 1, le championnat français féminin, la native de Limoges a réalisé une saison de haute volée, suffisamment convaincante pour décrocher un billet pour Auckland.
L’équipe de France peut aussi compter sur les deux femmes fortes du dernier Tournoi des VI Nations: la demi de mêlée Laure Sansus et la deuxième ligne Madoussou Fall. Dans le registre “expérimenté”, on retrouve l’emblématique Safi N’Diaye (34 ans, 86 sélections) et la meilleure joueuse du monde en 2018 Jessy Trémoulière. Il y aussi les deux taulières du paquet d’avants Marjorie Mayans et Céline Ferer, respectivement 54 et 48 sélections au compteur. Sur le papier, ce groupe a tout pour réussir. En plus des récents progrès sur le paquet d’avants, la fraîcheur apportée par la ligne arrière couplée à la paire Sansus-Drouin à la charnière peuvent être un tournant dans l’animation offensive des Bleues, souvent pointée du doigt par le passé.
Une inconnue demeure dans cet horizon d’espoirs. Si la France possède de très fortes chances de se qualifier en quarts de finale, cette étape de la compétition peut réserver des surprises aux Bleues. Alors que son équivalent masculin évolue avec quatre poules de quatre équipes, la Coupe du monde féminine est encore au format à 12 équipes avec trois poules. Et le processus de qualification en phases finales est totalement différent. Là où on peut réduire la liste d’adversaires à deux ou trois équipes chez les hommes, la France peut tomber contre n’importe quelle équipe qualifiée, même des équipes de sa poule comme l’épouvantail anglais.
Pour recontextualiser, les deux premiers ainsi que les deux meilleurs troisièmes de chaque poule sont qualifiés en quarts de finale. Ces huit équipes sont rassemblées dans un classement qui les départage selon leur nombre de points acquis. Et à la fin des trois matchs de poule, le premier affronte le huitième, le deuixème joue le septième, le troisième rencontre le sixième et enfin, le quatrième défie le cinquième. En fonction des résultats de l’équipe de France, celle-ci peut se retrouver à nouveau contre les Anglaises, mais peut aussi tomber contre une équipe avec un niveau plus faible à affronter et dans une partie de tableau favorable. Voilà tout l’enjeu de ces quarts de finale.
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