Jean-Baptiste Aldigé le répète souvent : « Quand on veut faire des affaires, la discrétion est la règle. » Le président du Biarritz Olympique n’a pas tort. Depuis six mois, il n’a pourtant caché auprès de quiconque ses velléités de départ du club basque. Ni son intérêt, et celui du propriétaire Louis-Vincent Gave, pour le projet niçois.
Le club de la Côte d’Azur évolue en National. Il cherche à s’implanter au plus haut niveau du rugby français. Le dirigeant a profité des dernières demi-finales de Top 14, en juin à l’Allianz Riviera, pour se rapprocher des décideurs et politiques locaux. Si les contacts existent bel et bien, selon nos informations, l’affaire n’a pas dépassé ce stade à ce jour.
Politiquement, la guerre des droites fait rage à Nice entre Christian Estrosi et Éric Ciotti. Le premier, maire de la ville, a rejoint le parti Horizons d’Édouard Philippe. Au-delà de la personnalité…
Le club de la Côte d’Azur évolue en National. Il cherche à s’implanter au plus haut niveau du rugby français. Le dirigeant a profité des dernières demi-finales de Top 14, en juin à l’Allianz Riviera, pour se rapprocher des décideurs et politiques locaux. Si les contacts existent bel et bien, selon nos informations, l’affaire n’a pas dépassé ce stade à ce jour.
Politiquement, la guerre des droites fait rage à Nice entre Christian Estrosi et Éric Ciotti. Le premier, maire de la ville, a rejoint le parti Horizons d’Édouard Philippe. Au-delà de la personnalité éruptive de Jean-Baptiste Aldigé, il ne verrait pas d’un très bon œil l’arrivée de la famille Gave, plus proche idéologiquement de son rival Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et candidat à la présidence des Républicains.
Charles Gave et sa fille Emmanuelle étaient des soutiens financiers d’Eric Zemmour (Reconquête !) lors de la dernière campagne présidentielle, et de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) aux élections européennes de 2019. Avant de retirer leurs billes suite à des fâcheries, à chaque fois en cours de route, avec les deux candidats finalement battus. Au BO, ils occupent respectivement les fonctions de vice-président et membre du conseil de surveillance présidé par Louis-Vincent, leur fils et frère. Des attributions surtout symboliques.
Contactée par « Sud Ouest », la mairie de Nice ne nie pas avoir été approchée par ces investisseurs, mais bat en brèche cette option : « En accord avec les dirigeants du club, la Ville entend privilégier le développement du Stade Niçois par la mobilisation accrue des partenaires locaux, enracinés sur son territoire ». Ils ne seraient pas légion à se bousculer au portillon.
Président d’un Stade Niçois Rugby dans le dur sportivement (12e de troisième division), Régis Brandinelli affirme qu’ « aujourd’hui, il n’y a rien ». « On se connaît comme c’est le cas entre présidents. On s’est croisés, on se croise. Cette rumeur me fait dire que le club est attractif. Elle me fait aussi gérer des choses qui ne viennent pas de moi. J’ai encore dit récemment aux joueurs qu’il n’y avait rien et que je n’allais pas le répéter à chaque bruit. »
La venue de l’ancien capitaine du BO Steffon Armitage ou le récent prêt du talonneur biarrot Killian Taofifenua ? « Rien de plus qu’un retour dans son club de jeunesse pour le premier et un simple concours de circonstances pour le second », jure l’entraîneur Arnaud Vercruysse. Dans l’intimité du vestiaire biarrot, le sujet circule aussi. Si la plupart des joueurs, inquiets pour leur avenir, n’ont pas été informés, certains cadres comme Johnny Dyer ont bien été sondés par Jean-Baptiste Aldigé pour faire partie de l’aventure niçoise. C’est également le cas de plusieurs personnels administratifs.
Le projet niçois n’est pas le même que celui envisagé à Lille en 2021, monté sous le sceau de la confidentialité avant d’être révélé dans nos colonnes. Il n’est plus question ici de délocalisation et de numéro d’affiliation. Juste de reprendre un club, de partir d’une feuille blanche.
La raison ? Quand on voit Maider Arosteguy affublée d’un nez rouge sur les dernières publications du Biarritz Olympique, il n’y a pas besoin de dessin pour comprendre que les relations entre la maire de Biarritz et les présidents biarrots ont atteint un point de non-retour. Exit le projet de rénovation du stage Aguilera, imaginé conjointement jusqu’à l’année dernière (15 millions pour la municipalité, 15 millions pour Gave), et censé rendre le club autosuffisant. Lassée d’un rapport de force permanent où le vocabulaire employé est souvent fleuri, la première édile a pris ses distances avec les dirigeants du club. Elle a mis en avant une alerte de la Cour des comptes pour justifier sa décision d’arrêter de payer les fluides (eau, électricité, pelouse) du stade Aguilera, où le club jouit d’un bail emphytéotique, avec cette responsabilité à sa charge, ce que ne nie pas Jean-Baptiste Aldigé.
Dernièrement, elle a présenté les options pour la rénovation des 11 hectares du plateau d’Aguilera, en prenant bien soin d’éviter le stade, propriété temporaire du club. Les dirigeants se retrouvent coincés. Est-ce pour cela qu’ils agitent le projet niçois en coulisse tel un chiffon rouge ? Son ambition au point mort, Louis-Vincent Gave va-t-il continuer à investir au club ? « La balle est dans le camp du propriétaire, appuie Maider Arosteguy, des repreneurs éventuels sous le coude (lire encadré). Soit il veut se maintenir, il arrête de chouiner, il fait les travaux sur ses fonds propres et pour ça, il y a juste à déposer les permis de construire. Soit, les dirigeants ne sont pas vendeurs et leur volonté n’est pas de rénover le club mais de le couler. Si c’est ça, qu’ils le disent ».
Très attaché à la fonction et fin connaisseur du milieu, Jean-Baptiste Aldigé pourrait-il renoncer aux commandes d’un club de premier plan ? Une chose est sûre, s’ils décident de s’en aller, il y a peu de chances qu’ils laissent la maison en l’état et les clefs sur la table en partant.
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