BAKY ÉCRIT – Dans sa chronique hebdomadaire, Bakary Meité fait la louange de Vadim Cobilas, qui impressionne par sa longévité. L'ancien troisième ligne partage la même année de naissance avec le Moldave, et c'est ce qui le frappe le plus.
Quelque chose me dit que Vadim Cobilas n’a pas grossi les rangs des manifestants qui ont battu le pavé hier dans les rues de Bordeaux. La retraite, n’est pas un sujet qui inspire le pilier droit de l’UBB. Lui qui chaque année repousse un peu plus son départ vers une vie sans mêlée.
Né à une époque où le lift en touche était proscrit, Vadim Cobilas a vu le jour en ex-URSS. (On parle d’un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître…). A Soroca précisément. Dans l’ancienne Bessarabie et dans l’actuelle Moldavie. Au Nord de ce pays de l’Est. Proche, beaucoup trop proche de l’Ukraine. Si bien que depuis le début du conflit russo-ukrainien, il craint pour sa famille restée au pays.

Champions Cup - Le pilier droit Vadim Cobilas (Bordeaux-Bègles) avant le match contre les Sharks
Champions Cup – Le pilier droit Vadim Cobilas (Bordeaux-Bègles) avant le match contre les Sharks Icon Sport

C’est là-bas que Vadim a pratiqué la trânta. Ne me dites pas que vous ne connaissez pas la trânta ? Un des dérivés du sport le plus ancestral : la lutte. C’est bien simple, la trânta est aussi importante en Moldavie que le Sumo au japon, que la lutte sénégalaise au Sénégal, que l’Evala au Togo, que le back-hold en Ecosse, que les Gures en Turquie ou que le Gouren en Bretagne…
Bref, vous l’aurez compris, avant de broyer ses adversaires en mêlée fermée en Premiership et en Top 14, Vadim faisait admirer sa souplesse de bassin en remportant des tournois locaux et les trophées, pour le moins originaux, (il avait une fois gagné un bélier) qui vont avec.
Avec Vadim, on partage la même année de naissance, 1983 mais aussi l’âge auquel on a commencé le rugby. À 21 ans. À Drancy pour moi, à Chisinau pour lui. Alors que depuis plus d’un an et demi je passe mes samedis après-midi à nourrir mes canards, Vadim lui continue de martyriser ses adversaires.

Champions Cup - Le pilier droit Vadim Cobilas (Bordeaux-Bègles) contre les Sharks
Champions Cup – Le pilier droit Vadim Cobilas (Bordeaux-Bègles) contre les Sharks Icon Sport – Icon Sport

Et les supporters des clubs pour lesquels il a joué ne s’y trompent pas. Que ce soit à Sale ou à Bordeaux, Vadim a réussi le tour de force d’être élu meilleur joueur par les supporters à l’issue de la saison. Quand on sait le poste qu’il occupe, c’est un véritable exploit. Lui qui n’a marqué que 3 essais dans sa carrière en club, dans un rugby toujours plus féru de statistiques.
Il poursuit son bonhomme de chemin, enchaînant les saisons de Top 14 a plus de 20 matchs. Vadim a vu les staffs se succéder à l’UBB, et tous ont continué à lui faire confiance. Quand on sait qu’il a déjà été pris pour un membre dudit staff, c’est encore plus savoureux. Alors il ne boude pas son plaisir, s'entraîne toujours avec beaucoup d’enthousiasme et de passion et refuse d’avoir quelconque traitement de faveur eu égard à son âge. La jeunesse parmi l’effectif bordelais le challenge et le maintient en alerte. Jeunesse qu’il trouve par ailleurs, un peu sensitive quant aux critiques qu’elle peut recevoir.
La critique, Vadim s’en est toujours nourri, son carburant pour alimenter le moteur après toutes ses années. Force est de constater que c’est lui qui a la bonne formule. Alors ne lui parlez pas de retraite, de réforme ou d’annuité, Vadim lui, continue d’avancer…

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