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L’ailière anglaise Lydia Thompson lors de la dernière journée du Tournoi des 6 Nations face au XV de France, au stade Jean-Dauger à Bayonne, le 30 avril 2022. © Photo : PHILIPPE LOPEZ / AFP
Nouvelle-Zélande, Angleterre, France. Le podium de la Coupe du monde féminine de rugby a une fâcheuse tendance à rester immuable : en huit éditions – la compétition a vu le jour en 1991 – la hiérarchie mondiale s’est trouvée trois fois dans cet ordre (2002, 2006, 2017). Et quand ce n’était pas le cas, ces trois sélections n’étaient jamais très loin de la boîte : l’Angleterre n’a ainsi jamais manqué un podium planétaire depuis 1991 ; la France en a raté deux seulement, quand la Nouvelle-Zélande s’est octroyé cinq couronnes… Sur huit.
Alors que la neuvième édition mondiale s’ouvre samedi 8 octobre à Auckland, sur les terres des prestigieux All Blacks, le podium final semble presque déjà écrit d’avance. Tour d’horizon des forces en présence.
L’Angleterre, rouleau compresseur
Les Red Roses, sacrées deux fois en 1994 et en 2014, s’avancent comme les grandissimes favorites. Numéro unes au classement mondial (96,78 points), elles sont loin devant les Black Ferns (89,57 points) et le Canada (87,17 points).
Vainqueures du Grand Chelem lors du Tournoi des 6 Nations 2022, les partenaires d’Emily Scarratt (32 ans, 103 sélections) ont impressionné par leur jeu clinique : redoutables sur les ballons portés, puissantes, elles se nourrissent avec avidité des fautes adverses pour scorer.
Surtout, les Anglaises surfent sur un record impressionnant de 25 succès consécutifs : leur dernier revers remonte au 14 juillet 2019 face aux Blacks Ferns (28-13), lors du Rugby Super Series. Elles semblent tout simplement un cran au-dessus.
25 Test wins in a row!@EnglandRugby step up their #RWC2021 preparations in style with an emphatic 73-7 win over Wales#ENGvWAL pic.twitter.com/c4sGvOl841
— Rugby World Cup (@rugbyworldcup) September 14, 2022
25 Test wins in a row!@EnglandRugby step up their #RWC2021 preparations in style with an emphatic 73-7 win over Wales#ENGvWAL pic.twitter.com/c4sGvOl841
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Les Tricolores en sont d’ailleurs les premières victimes : la défaite en finale du Tournoi des 6 Nations 2022 (24-12 à Bayonne) constitue leur dixième revers d’affilée face à leurs rivales d’outre-Manche.
« Il ne faut pas faire de complexe face aux Anglaises », plaidait la demi d’ouverture tricolore Jessy Trémoulière (30 ans, 71 sélections) à Bayonne, quand le responsable sportif des Bleues Thomas Darracq, aujourd’hui sélectionneur, insistait sur le fait qu’il ne fallait pas être « fatalistes » face à cette série.
Les Bleues auront probablement deux occasions de le prouver, en match de poule et certainement lors des phases finales.
La Nouvelle-Zélande dans son jardin
Les Blacks Ferns, tenantes du titre et pays hôte, galvanisées par leur public, seront l’autre équipe à abattre. Les quintuples championnes du monde, au palmarès aussi impressionnant que leurs homologues masculins, sont les dernières à avoir fait tomber les Anglaises.
Les Néo-Zélandaises performent le haka avant une rencontre face au Canada le 28 juin 2019 en Californie. © Photo : SEAN M. HAFFEY / Getty Images via AFP
Mais sont-elles aussi dominantes qu’alors ? Les Néo-Zélandaises ont en effet vécu une saison compliquée, avec deux défaites face aux Bleues et face aux Red Roses. Après la démission de l’ancien sélectionneur Glenn More, sur la sellette depuis la publication d’un rapport critiquant ses méthodes d’encadrement, c’est Wayne Smith qui a repris les rênes du groupe en avril.
Le coaching semble payant, puisque les Black Ferns restent sur trois succès de rang en 2022, face aux États-Unis (50-6), au Canada (28-0) et à l’Australie (23-10). Le nouveau technicien a d’ailleurs choisi un groupe rajeuni et peu expérimenté pour la compétition : sur les 32 joueuses appelées, neuf seulement ont déjà joué un Mondial et 22 comptent moins de 10 sélections.
La France en embuscade
Un premier titre, les Françaises en rêvent, elles qui cumulent les troisièmes places dans la compétition (1991, 1994, 2002, 2006, 2014 et 2017).
« On voulait déjà être championnes du monde en 2014 et en 2017 !, lançait la deuxième Safi N’Diaye (34 ans, 86 sélections) en conférence de presse. Cela fait cinq ans qu’on travaille très dur pour l’être. L’équipe de France féminine n’a jamais été championne du monde, c’est ce qui nous motive tous les jours. »
Deuxièmes du dernier Tournoi des 6 Nations, les Tricolores peuvent se targuer d’avoir battu deux fois les Black Ferns à l’automne. Elles pointent à la quatrième place du classement mondial, derrière le Canada, dont il faudra se méfier, et juste devant l’Italie, face à qui elles ont perdu, à la surprise générale, leur dernier test-match (26-19). En termes de jeu, les Bleues semblent néanmoins les plus aptes à renverser les Anglaises.
Elles ont en tout cas les arguments, des joueuses de classe internationale, comme leur demi de mêlée Laure Sansus (28 ans, 30 sélections) élue meilleure joueuse du Tournoi 2022, et le talent pour y parvenir. Elles ne devront pas se laisser impressionner par les Néo-Zélandaises soutenues par tout un peuple, ni craquer face à leur bête noire anglaise, qu’elles rencontreront dès samedi prochain, pour leur deuxième match de poule.
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