Le Tournoi débutera le 5 février en Italie pour les Bleus. Le fait d’être tenant du titre vous incite-t-il à l’aborder différemment ?
C’est ce qu’on voulait ! Quand on a pris l’équipe de France, l’objectif était de gagner vite des matchs et des compétitions. Et redevenir une nation majeure du rugby mondial. C’est comme ça qu’on veut se représenter. Dans ce Tournoi, on va donc essayer de rééditer ce qu’on a fait l’an dernier.
La Coupe du monde aura lieu dans quelques mois. Le XV de France doit-il cacher son jeu ?
Il faut un peu de tout. On travaille sur une évolution de notre animation offensive. On l’avait adaptée en novembre avec des objectifs très simples. On l’avait fermée pour des raisons très particulières, on la modifiera dans le Tournoi. On travaillera aussi sur notre animation défensive en identifiant les points d’amélioration.
Plusieurs internationaux sont actuellement blessés. Êtes-vous inquiet ?
On en a quelques-uns pour lesquels on est inquiet. Je citerais en premier Jonathan Danty : on a des doutes pour son croisé antérieur du genou. On a également des doutes pour Pierre Bourgarit, son croisé postérieur serait touché. Il y a aussi Uini Atonio, mais on a des bonnes nouvelles. Il devrait être disponible pour la préparation. Enfin, j’ai appris que Peato Mauvaka souffrait d’une fracture d’un doigt, on parle d’une indisponibilité de trois semaines. Quant à Damian Penaud et Matthieu Jalibert, ce serait respectivement 10 et 15 jours pour des blessures musculaires aux ischios : ça ne devrait pas les empêcher d’être sélectionnés.
Ça fait beaucoup…
Oui, mais c’était déjà le cas lors de la tournée de novembre. Il y avait eu beaucoup de turn-overs. On doit faire avec des ressources (NDLR, des joueurs) qui ont moins joué, mais qu’on suit de près. Dans notre présélection, on a identifié un groupe de 50 joueurs. On annoncera notre liste de 42 mardi prochain.
Les blessures au centre, conjuguées aux belles rentrées de Matthieu Jalibert en novembre, peuvent-elles vous inciter à replacer ponctuellement Romain Ntamack au centre ?
Tout est possible. On envisage tout. Mais il est aussi possible d’aligner Gaël Fickou avec Yoram Moefana.
Vos internationaux ont déjà cumulé un temps de jeu conséquent. Ne regrettez-vous pas qu’il n’ait pas été mieux réglementé ?
On a essayé… On a beaucoup échangé avec les managers de club et les joueurs. Mais il faut faire avec, c’est ce qu’on fait depuis trois ans. On fonctionne plutôt sur des régulations subjectives, ça nous permet de travailler notre agilité. On surveille ainsi des joueurs qui sont en train de rentrer dans notre « ranking » (NDLR, classement) : Julien Delbouis et Léo Barré du Stade Français, Louis Bielle-Biarrey et Romain Buros de l’UBB, Ethan Dumorthier à Lyon. Devant, on n’a pas de nouvelles têtes. Mais il y a toujours cette émulation en deuxième ligne. On suit d’ailleurs de très près Emmanuel Meafou, qui n’est pas encore sélectionnable mais ça ne saurait tarder puisqu’il attend son passeport (NDLR, il est australien). Il performe avec le Stade Toulousain.
Des joueurs comme Cameron Woki semblent en retrait. Bénéficient-ils d’un totem d’immunité ?
Je ne pense pas que Cameron Woki possède un totem d’immunité… On ne leur demande pas de traverser le terrain tous les week-ends. On a une idée de leur niveau de base. On a juste besoin d’avoir des certitudes sur leur niveau d’engagement. Grâce à notre méthode d’entraînement, on arrive très vite à avoir une vision de leur niveau. On a neuf indicateurs de performance. S’ils ne les valident pas, alors oui ils sont en danger.
Bernard Laporte s’est mis en retrait de la présidence de la FFR. Cela pèse-t-il sur le XV de France ?
On suit évidemment tout ça de près. Ce que je peux vous dire, c’est qu’au mois de décembre, Bernard Laporte m’a demandé deux choses. De continuer quoi qu’il arrive sur notre route vers la Coupe du monde 2023. Mais aussi de préparer le prochain mandat jusqu’en 2027. On a besoin de garder cette vision.
Avez-vous signé votre prolongation ?
Oui. Il y avait des doutes (rires) ?
Toujours dans l’optique de 2027, Pierre Mignoni a déclaré lundi son intention de rester à Toulon. Quelle est votre réaction ?
C’est vrai que Pierre pouvait potentiellement rentrer dans ce staff. Mais on n’a même pas eu le temps d’envisager quoi que ce soit puisqu’il a été obligé de communiquer très vite et très fort vis-à-vis des supporters de Toulon et d’annoncer qu’il se consacrerait à son club. C’est très honorable.
Espérez-vous avoir bouclé la composition de votre staff pour votre prochain mandat avant la Coupe du monde ?
Non, on a du temps. Je peux vous confirmer que Laurent Sempéré s’est engagé pour le prochain mandat. On cherchait une compétence très forte, il l’a notamment au niveau de la touche. J’en profite d’ailleurs pour saluer le travail de Karim Ghezal depuis trois ans, mais aussi de Laurent Labit et de Thibault Giroud. Ils ont choisi leur chemin, ce sont des compétences qui vont repartir en club et qui vont leur bénéficier.