XV DE FRANCE – À dix jours du début du Tournoi des VI Nations que les Bleus démarreront par un voyage en Italie, l’entraîneur de l’attaque du XV de France, Laurent Labit, livre ses attentes en termes de jeu. Il parle, aussi, de la concurrence au poste d’ailier chez les tricolores.
En cette année de Coupe du Monde, le XV de France compte-t-il cacher son jeu ou changer des choses pendant le Tournoi ?
Là, nous démarrons le Tournoi. Au début, on avait dit qu’on voulait gagner des matchs, des compétitions. C’est ce qui nous intéresse. Aujourd’hui, on aborde une compétition que l’on a remportée la saison dernière. Plus que défendre notre titre, nous voulons regagner ce titre-là. C’est le jeu du Tournoi qui nous intéresse. On se penchera sur celui de la Coupe du monde et ce qui arrivera plus tard. Là, nous sommes focus sur ce VI Nations, avec des grands rendez-vous pour nous. Il y aura, notamment, trois déplacements avec une équipe d’Italie qui, depuis une saison, a fait trembler de grandes nations du rugby. Suivront un déplacement en Irlande et un en Angleterre. Nous avions gagné en Irlande, il y a deux ans, dans un stade à huis clos. Nous avons joué deux fois en Angleterre, une fois à huis clos, une fois devant 5 000 personnes. Les contextes seront différents avec notre statut qui a aussi changé. Ce sera bien de voir comment on se comporte dans ces moments-là, sans oublier nos deux matchs à Paris qui sont déjà à guichets fermés.
Allez-vous privilégier la repossession à la dépossession ?
Les Néo-Zélandais, pendant longtemps, ont été l’équipe qui a le plus joué au pied et qui profitait surtout du mauvais jeu au pied de l’adversaire ou des situations sous pression. Quand nous sommes arrivés, nous avons réfléchi à quel rugby nous correspondait le mieux.
Alors ?
Nous sommes partis du principe que nous sommes bons quand le jeu est déstructuré, quand on repossède le ballon, quand l’équipe adverse est désorganisée. Sur les turnovers, les ballons perdus par l’adversaire ou les contre-attaques, nous excellons là-dedans. Tout le monde le sait. Comment construire ce jeu-là ? Pour nous, il y a deux secteurs essentiels. Il faut avoir une grande qualité de jeu au pied tout en décidant lorsque l’on veut jouer au pied. Il ne faut pas être obligé de jouer au pied. C’est une grande différence pour ce qui va arriver derrière. L’autre secteur essentiel, c’est notre défense. Depuis que Shaun est arrivé, avec Fabien, nous avons une défense de niveau mondial. Nous récupérons des ballons, les adversaires sont obligés de nous en rendre sur des collisions, des contacts ou parce qu’on les met sous pression et qu’ils sont obligés de jouer au pied. Nous avons alors des ballons à réutiliser sur des contre-attaques et on connaît tous la qualité de nos joueurs.
Allez-vous plus tenter des coups par rapport à novembre ?
Nous sommes, aujourd’hui, dans l’alternance. Nous avons fait le bilan de novembre et ce qui nous intéresse avant tout, c’est de gagner. Ça ne changera pas pour nous. S’il y a des matchs où il faut limiter la voilure pour gagner, on continuera à le faire. Après, il est évident que les joueurs doivent s’adapter. Ils l’ont vu.
Aurez-vous un œil sur Gabin Villière ce week-end ?
Bien sûr, il fait partie de notre groupe élargi. Nous avons discuté avec lui, son club, Franck Azéma et Pierre Mignoni. Nous savons qu’il a repris et, normalement, il était censé s’entraîner à plein régime pour intégrer le groupe ce week-end. Dans un premier temps, nous allons surveiller la composition de l’équipe de Toulon, puis son match de ce week-end et, surtout, ses sensations. Nous savons ce qu’il est capable de faire, nous savons ce qu’il a fait avec nous. Ce qui nous importe, surtout, c’est le ressenti qu’il aura.
Puisqu’on parle des ailiers, Ethan Dumortier semble avoir changé de statut. Est-il déjà passé devant Matthis Lebel ?
Matthis nous accompagne depuis un moment, il est souvent dans les 28. Pour parfaire notre plan de jeu, nos circulations offensives et défensives pour Ethan comme Romain (Buros), il nous a semblé plus opportun de les conserver sur cette fin de semaine. Ils ont beaucoup joué avec leur club. C’est mieux qu’ils restent travailler avec nous pour assimiler tous les schémas qu’on leur demande. On espère que Mathis jouera avec son club ce week-end, mais il compte aussi dans le groupe, pour nous.
 
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