Le XV de France a donc étiré encore un peu son record de victoires. Face à de tendres Brave Blossoms, dimanche à Toulouse (35-17), les coéquipiers de Charles Ollivon ont décroché un 13e succès consécutif. Ils terminent l’année 2022 évidemment invaincus, mais leur dernière défaite remonte bien au-delà. Les Bleus l’ont essuyée en Australie, lors du dernier test de la tournée de juillet 2021 (33-30).
13 victoires , l’aventure continue.
Merci aux supporters du XV de France 🇫🇷#XVdeFrance #NeFaisonsXV pic.twitter.com/nvpIYLvcH6
Si on considère que, dans l’ère moderne, la meilleure série n’avait pas excédé huit victoires, les 14 revendiquées par le XV de France version Fabien Galthié sont évidemment exceptionnelles. Mais que pèsent-elles à l’échelle du rugby mondiale ? On est bien obligé de constater que l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande sont encore loin devant. Les deux nations détiennent le record en la matière avec 18 succès de rang, elles l’ont réalisé respectivement entre 2016 et 2017 et entre 2015 et 2016. L’Afrique du Sud avait également enchaîné 17 victoires entre 1997 et 1998.
La France va avoir l’occasion de tenter de s’élever à ces mêmes altitudes. Pour cela, elle doit réaliser le Grand Chelem une deuxième fois de suite en 2023, ce qui porterait sa série à 18. Mais avec des déplacements en Irlande et en Angleterre, la partie n’est pas gagnée d’avance.
On pensait le dossier rangé. Archivé. En livrant une prestation lumineuse face aux All Blacks en novembre 2021, et en tenant le poste sans trembler tout au long du Grand Chelem 2022, Romain Ntamack semblait avoir brodé son nom dans le dos du maillot frappé du numéro 10 en équipe de France. Mais cette certitude a été chiffonnée tout au long de cette tournée d’automne 2022.
⚡️@PenaudD doing what he does best.

That slow-mo touch down 👌#AutumnNationsSeries | #FRAvJPN pic.twitter.com/TXDOVxHC9O
La faute à des prestations neutres face à l’Australie et à l’Afrique du Sud conjuguées à une sortie ratée, dimanche devant son public toulousain, face au Japon. Cantonné au rôle de finisseur, son concurrent Matthieu Jalibert a, lui, brillé. Décisif face à l’Australie, il l’a été une fois de plus face aux Nippons.
« Je pense que les débuts de matchs sont aussi compliqués, il faut user l’adversaire, dans ce rôle Romain a été très bon, a défendu l’arrière toulousain Thomas Ramos. Matthieu est peut-être aussi rentré à des moments où l’adversaire était moins lucide, il a pu en profiter. C’est un équilibre, ce n’est pas pour rien qu’on est une équipe. »
🇫🇷 Rattrape moi… si tu peux !@MattJalibert with an incredible break, finished by @PenaudD!#AutumnNationsSeries | #FRAvJPN pic.twitter.com/MeGYCzA18h
L’ouvreur de l’UBB n’a pas dit autre chose de son côté : « En tant que finisseur, j’essaie d’apporter ma touche, de rester dans le calme sans surjouer, et d’apporter quelque chose à l’équipe. Je pense que sur les trois matchs, c’est ce que j’ai réussi à faire : jouer avec mes qualités, apporter de l’énergie et mon enthousiasme, ça a encore payé aujourd’hui. »
Conclusion ? Le Tournoi 2023 s’ouvrira-t-il avec en toile de fond un débat sur l’identité du meilleur numéro 10 à titulariser ? Rien n’est moins sûr, Fabien Galthié ne s’est pas renié. « Matthieu a fait une très bonne entrée, a déclaré le sélectionneur. Tout ce qu’il a fait était bien : au pied, à la main, en portant le ballon. Il a fait une rentrée limpide. Il confirme son retour à son meilleur niveau. Il y a de l’émulation à ce poste. Mais je n’ai pas de regrets d’avoir fait débuter Romain. »
C’est le joli clin d’œil d’un terne après-midi. Quand le demi de mêlée Maxime Lucu s’est faufilé le long de la ligne de touche, en circulant autour d’un ruck, avant de servir le troisième ligne Charles Ollivon qui se portait à son soutien. Anodine cette action ? Oh que non.
C’est là concrétisation du travail fait par les bénévoles de Saint-Pée-sur-Nivelle. Le club où les deux joueurs basques ont débuté à l’âge de 5 ans à l’école de rugby. Tout sourire, Fabien Galthié leur a rendu un petit hommage après le match : « Ils ont marqué le même essai à l’école de rugby. »
🇫🇷 Le capitaine 🫡@CharlesOllivon strikes after a @LucuMaxime break ⚡️#AutumnNationsSeries | #FRAvJPN pic.twitter.com/BCSPcqykDV
Plusieurs têtes émergent au rang des satisfactions individuelles à l’issue de cette tournée. Du haut de son mètre 99, celle de Charles Ollivon domine. Le troisième ligne basque a une nouvelle fois démontré qu’il serait compliqué de ne pas composer avec lui dans l’optique de la Coupe du monde. Il a été rayonnant pour son retour en équipe de France « premium » (dixit Galthié). Derrière lui, apparaît le sourire coquin de Damian Penaud. L’ailier international a profité du match face aux Nippons pour faire son entrée dans le top 10 des meilleurs marqueurs de l’histoire des Bleus avec 21 réalisations.
Mais le grand gagnant, c’est indéniablement l’arrière Thomas Ramos. Brillant en club depuis plusieurs saisons, il a profité de l’absence de son coéquipier à Toulouse Melvyn Jaminet. Sûr sous les ballons hauts, avisé dans l’utilisation du jeu au pied, et pertinent au moment de relancer les ballons. Thomas Ramos a su faire reculer les blocs adverses et, ce n’est pas un détail, il a tourné à 83,3 % de réussite dans son rôle de buteur lors des trois tests dans son rôle de buteur. Fabien Galthié avait déclaré que le niveau international, ce n’était pas le Top 14 avant d’affronter l’Australie. L’arrière l’a entendu.
« Le bilan est positif, mais il faut aussi revoir les matchs, tout n’est pas parfait, a-t-il observé dimanche. Mais je suis très content, j’ai fait trois fois 80 minutes. » Thomas Ramos reste mesuré. Et pour cause, comme il a déjà eu l’occasion de le dire, le temps de la naïveté est passé.
🇫🇷🇯🇵 Some incredible tries to enjoy in these highlights 🔥
Dimanche soir à Monaco, World Rugby décernait ses awards alors que les tournées automnales touchent à leur fin. Le troisième ligne irlandais Josh van der Flier, qui évolue au Leinster, a été élu meilleur joueur du monde. Il succède à Antoine Dupont à ce palmarès.
Deux Français apparaissent néanmoins dans l’équipe de l’année désignée par l’instance gouvernante du rugby mondial. L’inévitable demi de mêlée Antoine Dupont et le troisième ligne du Stade Rochelais Grégory Alldritt.
The 2022 Men's 15s Dream Team of the Year in partnership with @Capgemini:

☘️☘️☘️☘️🇿🇦🇿🇦🇿🇦🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿🇳🇿🇳🇿🇫🇷🇫🇷🇦🇷🇦🇺#WorldRugbyAwards pic.twitter.com/7pZuVZ9UQc

source

Catégorisé: