Le story telling du retour au premier plan de Jack Maddocks (3 essais), aurait presque de quoi nous réconcilier avec cette Section à la courbe de performances décevante. En tout état de cause, l’arrière-ailier international (7 sélections, 1 essai), lui, ne l’est pas. Ou ne l’est plus, en dépit d’une première année aux allures de pétard mouillé pour la bombe australienne.
Cette saison, l’ex des Rebels et des Warathas a déjà compilé plus de titularisations en Top 14 (5) que sur l’ensemble de la précédente (4). Un retour de flamme qui…
Cette saison, l’ex des Rebels et des Warathas a déjà compilé plus de titularisations en Top 14 (5) que sur l’ensemble de la précédente (4). Un retour de flamme qui est le fruit de pépins physiques dont il a fini par se délester durant l’été. « On a vite vu que c’était un joueur dont les capacités étaient au-dessus de la moyenne, rembobine le coach des trois-quarts palois Geoffrey Lanne-Petit, mais malheureusement, ses deux blessures (1) font que sa saison s’est transformée en flop. » « Un désastre pour moi », assène l’attraction de l’avant-dernier marché estival béarnais.
« Avant son arrivée, Pierre Lahore m’envoie 2-3 profils, renseigne « GLP ». Dans le tas, je vois ce nom qui me saute aux yeux. On ne reçoit pas tous les jours des CV comme ça, même si certaines choses m’interpellaient. 23 ans, Coupe du monde dans deux ans, JO à 7… C’était un peu louche à ce niveau-là (rires). Mais j’ai dit à Seb (Piqueronies) et à la direction que c’était vraiment le genre de top joueur qu’il ne fallait pas rater. Même s’il y a eu des périodes de doute, je suis un grand fan depuis son arrivée. » Un hommage à la hauteur des espoirs longtemps suscités et enfin confirmés par le Wallaby. « De sortie en sortie, on constate que c’est un joueur de classe mondiale, du niveau d’un international de grande nation », déclame Lanne-Petit.
La nouvelle lame de la ligne d’attaque paloise a fini par éclore le 17 septembre dernier. « Ce match face à Toulouse (où il inscrit deux essais, NDLR), a été un déclic », confesse l’intéressé. « Ça l’a libéré, prolonge son entraîneur. Ne serait-ce que par rapport aux petites douleurs ou aux appréhensions qu’il a encore. Parce que sa cuisse est abîmée en profondeur, et qu’il aura des petites séquelles à vie. »
« Ce n’est pas quelque chose qui m’effraie, avance Maddocks. Je sais comment gérer. Ces 10 mois d’arrêt m’ont beaucoup fait gagner en maturité. Depuis cette blessure, je me sens plus calme sur le terrain, alors qu’avant, j’étais une autre personne quand j’y entrais. Je suis plus dans le self contrôle sans vraiment me l’expliquer. » Et enfin en pleine possession de ses moyens. « Oui, je me sens à 100 %. Je mesure généralement mon état en fonction de ma force. À la salle, mes records sont plus élevés que jamais. » La fonte et la forme. Au-delà de ses qualités physiques (1,94 m, 97 kg) Jack Maddocks, est d’abord doté d’un gros QI rugby. « C’est un facilitateur, à la manière d’un Antoine Hastoy par exemple. C’est ce qui me plaît avant tout, considère son entraîneur. C’est un joueur très complet qui au-delà de ses atouts techniques et de son jeu au pied, dégage une énorme sérénité.  » Parce que Maddocks comprend à peu près tout avant tout le monde.
« La semaine dernière par exemple, on discute d’une occasion ratée face au Stade Français, image Geoffrey Lanne-Petit. J’avais un avis, lui m’a expliqué le sien et comment ce genre de chose se travaillait en Super Rugby. Il m’a convaincu, on a travaillé, et ça a fonctionné à Lyon, où Daniel Ikpefan marque. Mais le joueur décisif, c’est Jack. Il fait la ligne de course dont il avait parlé toute la semaine. »
Pour autant, Maddocks ne se limite pas qu’à une machine de guerre qui a trop longtemps tiré à blanc. Cette forme de renaissance fut aussi conditionnée par un équilibre retrouvé. « Le rugby est une partie de mon existence, mais ce n’est pas tout. Quand ça n’allait pas l’année dernière, je m’appuyais sur d’autres parties de ma vie pour être heureux. Je n’ai donc jamais pensé à repartir en Australie, même l’an passé, en fin de saison, quand sur le plan mental, j’étais essoré. » Mais depuis, Jack Maddocks « a vécu le plus beau mois de [sa] vie ». Un road trip s’étirant jusqu’en Grèce, en passant par l’Italie et par tout le sud de la France. « Mon frère, ma mère, ma copine, ses frangins : beaucoup de monde est déjà venu me voir ici. C’est un plaisir immense de pouvoir leur faire partager ce genre d’expérience. Cela fait partie de ces petits bonheurs dont je me nourris. Un peu comme quand j’arrive à utiliser une expression ou un mot en Français que je viens d’apprendre dans une conversation. Cela me procure la même émotion que lorsque je marque un essai (rires). Et autant vous dire que la saison dernière, cela m’a beaucoup manqué. »
(1) Fracture du pouce, mais aussi et surtout un hématome calcifié à la cuisse, entraînant 10 mois d’indisponibilité.

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