Prochain arrêt, le chômage. Début octobre, en même temps qu’il apprenait la liquidation des Wasps, Dan Robson a vu ses perspectives se réduire de la plus brutale des façons. « C’était…
Prochain arrêt, le chômage. Début octobre, en même temps qu’il apprenait la liquidation des Wasps, Dan Robson a vu ses perspectives se réduire de la plus brutale des façons. « C’était une période horrible », reconnaît a posteriori le demi de mêlée international anglais (30 ans, 14 sélections). « Mais comme dans d’autres périodes de la vie, à la fin de la journée tu es bien obligé d’avancer ». Lui a saisi l’opportunité paloise quand elle s’est présentée. Avec la certitude d’être « très chanceux » et l’envie féroce d’en profiter au maximum.
« Je me sens bien, je suis installé, des fans au staff je me suis tout de suite senti très bien accueilli. J’ai eu l’occasion d’enchaîner les matches ces dernières semaines, c’est parfait. Après un ou deux mois qui ont été assez fous j’en avais besoin. Je voulais vraiment trouver une solution rapidement et ne pas devoir rester chez moi à gamberger. Je voulais jouer au rugby ! J’ai eu quelques contacts en Angleterre mais la façon dont Séb (Piqueronies) m’a présenté son projet, l’enthousiasme que j’ai ressenti, j’y ai vu le bon choix et ce que je vis depuis me le confirme. J’ai envie d’en profiter un maximum en France, de faire de cette triste fin d’histoire avec les Wasps une force pour la suite.
Question rugby aussi, maintenant je comprends mieux la manière dont ça joue, le staff m’a bien aidé à accélérer mon adaptation. Je ne ressens aucune pression dans la gestion des systèmes, de la tactique, c’est comme ça que j’aime jouer, en confiance. On dit que le Top 14 est physique, oui, mais heureusement mon poste ne m’expose pas trop ! J’y vois un challenge dans ma carrière après une longue période en Premiership. »
« Je pense être un bon compromis entre le demi de mêlée qui est un neuvième avant et celui qui a une forte personnalité, qui gueule tout le temps. Vu ma taille (1,71 m), je m’appuie sur mon expérience et ma vitesse. S’il le fallait je donnerai mon corps pour la cause, mais je préfère contrôler les choses, avoir un rôle de « play-maker ». En plus, il y a une coopération efficace à la Section aux côtés de Zack (Henry) et Thibault (Debaes), on est complémentaires et plus le temps passe, plus c’est intéressant. J’ai commencé avec Zack, ce qui m’a aidé pour la langue, l’installation, ensuite j’ai plus bossé avec Thibault, qui a beaucoup d’énergie et qui se débrouille aussi très bien en Anglais.
Mon point fort ? La vitesse, oui, mais au bon moment. Ça ne sert à rien de vouloir jouer seulement au tempo ou d’accélérer à tout prix sans que cela ait du sens. Il faut simplement s’adapter au match, piocher dans d’autres registres comme le jeu au pied, un domaine que je travaille beaucoup ces dernières saisons. »
« Je n’ai toujours connu que la compétition pour avancer, mais c’est partout pareil je crois. Quand je regarde la France, c’est juste incroyable la concurrence au poste de demi de mêlée. Rien qu’ici je suis avec Thibault (Daubagna) qui a plus de 200 matches et Clovis (Le Bail) qui vient de jouer son 100e ! Mais c’est comme ça qu’on s’améliore, ça me va et ça élève les standards de l’équipe. J’ai toujours eu cette motivation, cette envie d’aller au maximum de mes aptitudes.
Pour l’équipe d’Angleterre aussi il a fallu que je sois patient, ce n’est pas facile d’attendre, mais c’est aussi un apprentissage, je suis persuadé avec le recul que ça m’a beaucoup servi. Avant cela, mon père aussi a été sur le banc de l’équipe nationale, mais lui n’est jamais entré. C’était une source de motivation supplémentaire pour moi. Je voulais franchir ce palier. Les premières fois quand je n’entrais pas on en rigolait, on se disait « Oh non, ça recommence ! », mais c’est venu à Twickenham, contre la France, devant ma famille. Mon rêve s’est réalisé. »
« Quand on a été sélectionné on l’a toujours quelque part en tête, mais dans l’immédiat, le mieux pour moi c’est d’abord de me remettre en selle, de tout donner pour Pau. Pour ma propre concentration je n’ai pas envie de me projeter trop loin, je prends comme ça vient. J’ai besoin de profiter. Oui, le staff a changé (Ndlr : avec le départ d’Eddie Jones) mais encore une fois, j’ai laissé tellement d’énergie et d’émotions dans cette période avec les Wasps que ce n’est pas le sujet. Ce qui m’importe en premier, c’est de profiter de ma vie, du rugby, de ce qui se présente et d’apporter le maximum. »
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