Quatre à la suite ! Après ses succès face à Brive, à La Rochelle et face à Montpellier, l’Union Bordeaux-Bègles a poursuivi sa belle dynamique en Top 14 en disposant de Bayonne (23-15), le surprenant promu, ce samedi après-midi à Chaban-Delmas. Sur les quatre derniers rendez-vous, le club girondin a récolté 18 points sur 20 possibles, et s’était hissé à la 3eplace provisoire avant la victoire de La Rochelle dans la soirée. Il faut remonter à octobre 2021 pour trouver trace d’une telle série (six victoires). Quand…
Quatre à la suite ! Après ses succès face à Brive, à La Rochelle et face à Montpellier, l’Union Bordeaux-Bègles a poursuivi sa belle dynamique en Top 14 en disposant de Bayonne (23-15), le surprenant promu, ce samedi après-midi à Chaban-Delmas. Sur les quatre derniers rendez-vous, le club girondin a récolté 18 points sur 20 possibles, et s’était hissé à la 3e place provisoire avant la victoire de La Rochelle dans la soirée. Il faut remonter à octobre 2021 pour trouver trace d’une telle série (six victoires). Quand on sait d’où ils viennent cette saison, on peut dire que ça va bien mieux pour les Bordelais.
« C’est une victoire importante pour faire la fameuse série qu’on attend depuis un petit moment, confie Julien Laïrle, l’entraîneur des avants. Ce n’est pas une très belle victoire, on a bien conscience de ne pas avoir fait notre meilleur match, mais gagner des matchs comme ça, quand tu n’es pas à ton meilleur niveau, c’est important aussi. On a été capables de prendre des points partout, c’est signe de progression, de confiance. On ne va pas faire la fine bouche, on est très contents. »
Depuis le fameux déclic survenu à La Rochelle, l’UBB ne change pas la recette du succès. Comme à Marcel-Deflandre ou face à Montpellier, les Bordelais ont appliqué le même plan de jeu face à l’Aviron et sa défense agressive. En deux mots : pression-occupation. « Des fois, c’est un peu nul, avec uniquement du jeu au pied partout, ce n’est pas pour moi. Mais ça marche, sourit le troisième ligne Jandre Marais. Face à des équipes qui défendent très fort, plus tu joues, plus tu peux te mettre en difficulté, alors il faut être patient ».
Depuis trois semaines, cette équipe bordelaise, qui aime souligner avoir le jeu de mouvement comme ADN, respecte cet autre plan de jeu à la lettre. « Par le passé, on n’y croyait pas forcément, on ne le jouait pas bien, explique le demi de mêlée Maxime Lucu. Là, en respectant les choses, en faisant de la vidéo, en analysant le jeu des autres, ça marche. On le travaille beaucoup plus, beaucoup mieux, est on est en confiance dans ce jeu-là. Avec Maxime Machenaud et Camille Lopez, on sait que les Bayonnais sont très forts là-dedans, il ne fallait pas s’exposer chez nous. Dès qu’on l’a fait, on s’est mis en danger. Ils n’ont pas eu de munitions pendant 75 minutes dans notre camp parce qu’on a respecté ce plan de jeu. Ce n’est jamais le plus beau rugby mais Bayonne était venu pour jouer comme ça, alors il fallait s’y mettre pour sortir vainqueur. »
Avec le jeu au pied de Lucu, la solidité de Buros et Bielle-Biarrey à la réception des ballons haut, l’UBB montre qu’elle a du répondant dans ce registre. Face à l’Aviron, ses deux essais sont venus d’un 50-22. Sur le premier trouvé par Lucu, Bielle-Biarrey jouait vite la touche pour lancer Moefana dans l’en-but (10-0, 10e). Suite au deuxième trouvé par Holmes, Cordero est allé aplatir en bout de ligne (20-3, 48e).
« Faites l’historique de la saison dernière, prenez le champion de France, le champion de Premiership, le vainqueur du Tournoi des Six Nations, ce ne sont pas ceux qui portent le plus le ballon, souligne Julien Laïrle. Le jeu au pied est déterminant dans le rugby d’aujourd’hui, il faut l’accepter. Mais ça demande beaucoup de travail autour, beaucoup de pression, de courses sans ballon… Ça demande une vraie stratégie, une acceptation du groupe aussi. Mais après ça demande aussi de l’efficacité. »
Face à Bayonne, les Bordelais se sont montrés moins efficaces dans la zone de vérité que lors de leurs sorties précédentes, en lâchant de nombreux ballons, ou en étant poussés à la faute dans le jeu au sol. Et lorsqu’ils sont un peu sortis du cadre en toute fin de match, ils ont eu des sueurs froides en encaissant deux essais bayonnais sur ballons portés signés Van Jaarsveld (23-10, 72e, puis 23-15, 77e).
Même si elle a enclenché une belle dynamique, l’UBB garde quelques stigmates de son début de saison. « Il ne faut pas se prendre pour d’autres, prévient Maxime Lucu. Il y a six semaines, nous étions en bas de classement, ce sont les erreurs que l’on faisait et on l’a payé. Le rugby, c’est un jeu, mais ce n’est pas tout le temps un jeu, il y a une stratégie mise en place. Quand on la respecte, on voit que ça marche. Dès qu’on lâche un peu, Bayonne nous met à mal. Il aurait suffi d’un essai et c’était fini. »
Quoi qu’il en soit, les Bordelais poursuivent leur belle série et ont rempli l’objectif qu’ils s’étaient fixé au lendemain du départ de Christophe Urios, à savoir intégrer le top 6 à la fin de ce bloc. « Il fallait peut-être être mis devant le fait accompli, déclare Julien Laïrle. Force est de constater que les résultats sont là. Mais on n’est qu’au mois de janvier. Les électrochocs, c’est bien sur quatre ou cinq matchs. Maintenant, il faut que ça dure jusqu’au mois de juin. »