Regonflée par son premier succès à l’extérieur de la saison du côté de La Rochelle (8-12), chez le champion d’Europe, l’Union Bordeaux-Bègles s’attaque à Montpellier, le champion de France, ce vendredi (21 heures) à Chaban-Delmas. Un nouveau succès permettrait au club girondin de terminer l’année 2022 dans le top 6.
Après des mois agités, marqués par des résultats en dents de scie, le départ du manager Christophe Urios en plein milieu de la saison et la réorganisation du staff,…
Après des mois agités, marqués par des résultats en dents de scie, le départ du manager Christophe Urios en plein milieu de la saison et la réorganisation du staff, les Bordelais ont à cœur de revoir la lumière. Retour sur ces douze derniers mois durant lesquels l’UBB a dû braver bien des tempêtes.
Dans la lignée de ses deux saisons précédentes, l’UBB débute l’année 2022 tambour battant en enchaînant trois succès face à Biarritz, à Brive et face à Castres. En tête du Top 14 avec 10 points d’avance sur le 3e, le club girondin a de quoi voir venir. Mais la deuxième partie de saison s’avère catastrophique. L’hécatombe de blessures s’enchaîne au même rythme que les défaites (7 en 11 matchs) et Chaban-Delmas, autrefois forteresse imprenable, craque de toute part (défaites face au Racing 92, Pau, La Rochelle, Toulon).
Pouvant s’appuyer sur un matelas plutôt confortable du fait d’une première partie de saison réussie, l’UBB n’est pas véritablement en danger quant à la qualification. Mais son avance fond comme neige au soleil et sa place dans les deux premiers, synonyme de qualification directe pour les demi-finales, ne tient plus qu’à un fil.
Le triptyque face au Stade Rochelais fait mal aux têtes. Battus à domicile en Top 14 (15-16), les Bordelais enchaînent deux autres défaites en 8e de finale de Champions Cup face aux Maritimes (13-31 à l’aller, 31-23 au retour).
Pas vraiment en confiance et sous la pression de Montpellier en championnat, l’UBB a toujours son destin en mains pour sauver sa 2e place lors de la dernière journée de la phase régulière à Perpignan. Mais elle se prend les pieds dans le tapis (22-15).
La défaite à Perpignan est suivie d’un énorme coup de gueule du manager Christophe Urios qui s’en prend directement à ses cadres, Woki et Jalibert, en conférence de presse d’après-match. « Cameron, je ne le vois pas, Matthieu, je ne le vois pas », lâche le « boss » pour piquer ses internationaux avant le barrage face au Racing 92. Durant la semaine, le manager laisse son groupe préparer seul la venue des Franciliens. L’ambiance est tendue.
La réaction bordelaise a bien lieu face au Racing 92 (36-16), tout comme le sursaut d’orgueil de Cameron Woki et Matthieu Jalibert. Le premier fête son essai avec un doigt posé sur la bouche qui ne passe pas inaperçu. Le second quitte le terrain en adressant une poignée de main froide à son manager et déclare à chaud au micro de Canal + : « On ne joue pas pour Christophe. On est juste en mission pour les joueurs ».
L’UBB ne prépare pas sa deuxième demi-finale dans les meilleures conditions. Le climat reste électrique et le groupe reste dans l’autogestion. Contrairement à sa première demie un an plus tôt à Lille face à Toulouse (24-21), le club girondin n’existe pas à Nice face à Montpellier (19-10). La saison se termine sur un goût amer. Cameron Woki quitte l’UBB un an avant la fin de son contrat pour rejoindre le Racing 92 au début de l’été. Cette saison 2021-2022 laissera des traces.
À l’heure de débuter l’exercice 2022-2023, l’UBB assure avoir tiré des leçons de l’exercice précédent et Christophe Urios promet un « management de la métamorphose ». Animés d’un nouvel état d’esprit et ayant retrouvé leur jeu face à Toulouse, les Bordelais subissent d’entrée un frustrant revers à domicile (25-26) qu’ils traînent longtemps comme un boulet. Les résultats sont toujours en dents de scie et la confiance est vraiment rompue entre le groupe et son manager. La claque reçue sur le terrain de Pau (33-7) juste avant la trêve internationale est celle de trop.
Le mercredi suivant, Christophe Urios est démis de ses fonctions, alors qu’il avait prolongé jusqu’en 2025 quelques mois plus tôt. Avant l’arrivée de Yannick Bru au poste de manager la saison prochaine, Julien Laïrle et Frédéric Charrier, les deux adjoints respectivement en charge des avants et des arrières, assurent l’intérim à la tête du staff.
Si son discours a fini par lasser et si ses méthodes ont fait grincer des dents, Christophe Urios restera celui qui a fait franchir un vrai cap au club girondin depuis son arrivée en 2019, avec quatre demi-finales au compteur (deux en Top 14, une en Champions Cup, une en Challenge Cup).
En attendant de trouver un prochain défi rugbystique, le technicien de l’Aude se concentre sur son activité viticole à Pépieux. « Ma vie, c’est le rugby et je repartirai bientôt au combat car la compétition me manque », postait-il la semaine dernière sur les réseaux sociaux.
Suite au départ de Christophe Urios, l’UBB n’a que quelques jours pour se réorganiser sous la direction du duo Julien Laïrle – Frédéric Charrier et préparer un déplacement à Perpignan. Menant à la pause, les Bordelais s’inclinent et ne repartent qu’avec le bonus défensif (23-20). « Si les gens pensaient que tout allait changer du jour au lendemain avec ce qui se passe à l’UBB, ils se trompent, lâche Julien Laïrle. On a besoin de gagner pour retrouver de la confiance et repartir de l’avant. »
Les Bordelais reçoivent Brive le couteau sous la gorge mais évitent le piège face à la lanterne rouge en signant leur première victoire bonifiée de la saison (33-13). Ils peuvent alors aborder la Champions Cup un peu plus sereinement. Malgré deux belles prestations à Gloucester (22-17) et face aux Sharks (13-16), emmenés par leur pléiade d’internationaux sud-africains, les Girondins montrent de réels progrès mais la balance ne penche toujours pas du bon côté.
De retour au Top 14, l’UBB finit par se payer en décrochant son premier succès à l’extérieur du côté de La Rochelle (8-12), chez le champion d’Europe en titre, de quoi faire le plein de confiance. Pour son dernier match de l’année, elle se prépare à recevoir Montpellier, le champion de France, ce vendredi (21 heures) à Chaban-Delmas. Un succès face au MHR lui permettrait de terminer 2022 dans le top 6.
Malgré les changements au sein du staff, le club girondin n’entend pas vivre une saison de transition. « Ne pas finir dans le top 6 serait un échec », assure Frédéric Charrier.

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