TOP 14 – Revenu à la compétition contre Clermont après une opération du genou, l’ancien ouvreur des Blacks Lima Sopoaga (16 sélections) revient sur sa première saison gâchée avec Lyon, sur son envie de retrouver du plaisir sur le terrain, mais aussi sur sa cohabitation avec un certain Léo Berdeu.
Vous avez effectué votre retour à la compétition face à Clermont le week-end dernier, six mois après votre opération d’une tendinite rotulienne. Quelles ont été vos sensations ?
De la gratitude vis-à-vis de la vie, de tous ceux qui m’ont accompagné… ça a vraiment été une énorme émotion ! Vous savez, à certains moments, j’ai cru que je ne pourrais plus jamais jouer au rugby, les douleurs étaient vraiment très importantes et cette opération était en quelque sorte une dernière chance. Mon retour à l’entraînement s’est fait très progressivement, les sensations sont redevenues bonnes et j’ai retrouvé du plaisir à être sur le terrain. En fait, j’ai réalisé de nouveau quelle chance j’avais de pouvoir jouer. C’était vraiment mon état d’esprit lorsque je suis entré sur le terrain. Je voulais juste profiter de ce beau moment.
Est-ce pour cela que vous vous êtes précipité pour taper la dernière transformation, alors que vous auriez pu sagement attendre la sirène ?
Non, du tout ! (il se marre) Vous vous souvenez peut-être, lors de mon premier match face au Stade français, je m’étais fait pénaliser parce que j’avais pris trop de temps pour taper une transformation. Cela trottait encore dans mon esprit… Lorsque je me suis approché pour taper celle-là contre Clermont, on m’a dit : « c’est bon, tu as le temps ». Mais je n’ai pas voulu prendre le risque, alors qu’effectivement j’aurais pu attendre quelques secondes de plus que la sirène sonne ! (rires) On va dire que j’ai apprécié de commettre cette erreur, ça m’a permis de prolonger un peu le plaisir pour mon retour. Et heureusement pour l’équipe, il n’y a pas eu de conséquence, puisque nous avons conservé notre bonus offensif.
Quel regard portez-vous sur votre première saison lyonnaise, gâchée par vos douleurs au genou et une arrivée tardive ?
C’était difficile. J’ai confiance en moi et en mes qualités de joueur, mais pour être honnête c’était une période très difficile. J’avais conscience d’arriver dans une ville magnifique, dans un pays à la culture très riche, de débarquer dans une super équipe avec un super esprit, un super manager, qui m’ont très bien accueilli… Alors, c’était moralement dur de ne pas réussir à rendre tout ça sur le terrain. Je souffrais au niveau du ligament croisé, je n’étais pas à 100 % physiquement et forcément, mon jeu s’en ressentait. C’est pour cela que je suis ravi d’être revenu aujourd’hui dans une bonne forme physique, même si je ne suis pas encore à mon plein potentiel. Qu’importe le rôle qu’on me donne, que je porte le numéro 10 ou le 23. Je veux juste profiter du temps que je passe sur le terrain.
En votre absence, Léo Berdeu s’est imposé au poste d’ouvreur au point de terminer meilleur réalisateur du Top 14 la saison dernière. Quel regard portez-vous sur lui ?
Léo, c’est déjà un très bon joueur et il va être encore meilleur, parce qu’il est encore très jeune. Il a toutes les qualités pour jouer au niveau international. Évidemment, la France est très fournie en bons joueurs à son poste, mais ce n’est parfois qu’une question d’opportunités. J’en suis la preuve, puisque les circonstances m’ont permis d’être appelé par les All Blacks alors que la concurrence était énorme ! En rugby, les choses peuvent évoluer très vite, il doit juste continuer à travailler et à croire en lui. Tout peut arriver !
Que peut-on vous souhaiter désormais ?
Moi ? Je veux juste jouer, profiter, m’amuser. J’ai de la chance, le système de jeu du Lou offre beaucoup de liberté. Je veux juste en profiter pour m’éclater. Vous savez, quand on enchaîne les matchs et les saisons à haut niveau, on en vient à oublier la chance qu’on a de pouvoir pratiquer ce sport. Cette longue absence m’a permis d’en prendre conscience, alors je veux tout donner pour mon équipe et contribuer à lui faire retrouver le top 6. Elle en a largement le potentiel.
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