Depuis sa remontée en Top 14, quelques terrains résistent encore et toujours au Stade Rochelais. Le GGL de Montpellier, le Matmut Atlantique de Bordeaux, le Stadium de Toulouse, le Marcel-Michelin de Clermont-Ferrand… mais c’est bien La Paris la défense Arena qui lui pose le plus de soucis. En cinq déplacements à Nanterre, les Jaune et Noir ont encaissé 167 points face au Racing, contre 58 unités marquées. Soit une moyenne de 33,4 points contre et 11,6 pour.
Or samedi, les Maritimes défieront des Ciel et Blanc doublement revanchards. D’une part car ils reçoivent un champion d’Europe qui les a éliminés la saison dernière à « domicile » à Lens en demi-finale de Champions Cup. D’autre part, ils viennent tout juste d’être sortis de cette même compétition chère à leur cœur dès la phase de poule. Ce qui rend le Top 14, nonobstant une bascule en Challenge Cup, encore plus capital pour la troupe de Laurent Travers, actuellement 5e à 3 petits points de Rochelais sur la troisième marche provisoire du podium.
Au regard de l’histoire récente des Jaune et Noir dans la salle francilienne, c’est donc un sacré test qui se présente à la fois pour leur défense – qui n’a pas encaissé plus d’un essai par match depuis cinq semaines – et leur attaque, grippée malgré 28,2 points de moyenne inscrits lors d’un second bloc démarré le 26 novembre et qui se terminera le 4 février face à Lyon. À ce sujet, Ronan O’Gara a relevé un « manque de concentration et d’humilité » à Northampton et n’a sans doute pas manqué de le signifier à ses joueurs, eux aussi frustrés malgré un score large en leur faveur (13-31).
Les Rochelais disent avoir conscience que pour s’imposer face au Racing, ils devront garder un maximum le ballon (en particulier en s’efforçant de trouver les touches sur des coups de pied de pénalité, cette fois), ralentir le plus possible ceux de leur adversaire et soigner au maximum leur conquête. Bref, enfin réussir ce qui n’a jamais fonctionné depuis cinq ans. « Ces dernières années, c’était compliqué pour La Rochelle mais on est sur une bonne lancée », rappelle Georges-Henri Colombe Reazel. De fait, son équipe reste sur 4 succès, une première cette saison.
Mieux, là où elle avait abordé les doublons de novembre sans certitude sur la situation de son groupe, faute d’avoir réellement donné du temps de jeu à tout le monde, cette fois, par la force des choses, presque tous les Maritimes disponibles sont dans le rythme et gagnent malgré des absents tels que Yoan Tanga, de retour ce samedi, Pierre Bourgarit, Will Skelton ou Jonathan Danty. « Depuis quelques semaines, ce n’est pas important de savoir qui joue : le maillot est performant, c’est-à-dire qu’on a une bonne culture, que les mecs jouent pour ceux d’à-côté. Quand c’est comme ça, je suis content. Mais je peux ne pas l’être assez rapidement, aussi », sourit Ronan O’Gara.
« On est bien, parce qu’on ne pense pas aux mecs qui jouent avec l’équipe de France (si Antoine Hastoy et Paul Boudehent sont de retour, Uini Atonio, Reda Wardi, Grégory Alldritt et Thomas Lavault sont toujours avec les Bleus, NDLR). Ils ont leur compétition, nous, on a la nôtre », poursuit le manager. On l’interroge alors sur les très grosses performances actuelles de Colombe Reazel. « J’aimerais changer le vocabulaire. Pour nous, elles sont normales, répond-il. On a vu 30 % de Georges, c’est un « freak » (un phénomène, NDLR). Il peut avoir le même impact que Uini, et c’est le plus grand compliment que je peux lui faire. »
Et de prolonger sa pensée : « Joel (Sclavi) est bien des deux côtés, mais c’est ce que j’attends. Quentin (Lespiaucq) a fait une bonne 2e mi-temps, « répète ça ! ». Léo (Aouf) reprend ce week-end, « montre ton niveau ! » Pareil pour Samuel Lagrange, Rémi Picquette, Rémi Bourdeau, Ultan Dillane… » Autant de joueurs qui seront clés dans la quête de l’une des deux premières places du Top 14 alors que cinq doublons sont programmés pendant le Tournoi des Six Nations. Des déplacements chez le Racing, à Castres et Pau, les réceptions de Lyon et Brive mais aussi, peut-être, le voyage à Bordeaux une semaine après le match contre le pays de Galles…
Aussi, ce retour aux affaires courantes du Top 14 est « hyper important pour nous. On est bientôt en février, c’est le moment d’accélérer. Mais le timing est parfait parce que notre but est de faire une performance de 80 minutes. On est capables de faire beaucoup plus, ce qui est un grand avantage et super positif pour ce club, conclut le technicien irlandais. Le groupe est en train de progresser semaine après semaine, les résultats sont bien mais on a de la marge au niveau des performances. » C’est particulièrement vrai à l’Arena…

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