Exilé en Pro D2 pendant sept longues saisons, le BO a retrouvé la lumière au bout d’une épopée mémorable, conclue par un derby basque d’anthologie sur sa pelouse d’Aguilera face à Bayonne. Avec le plus petit budget du Top 14 (13 millions d’euros), difficile pour le BO d’envisager autre chose que la survie dans l’élite. Les dirigeants biarrots se sont attelés à renforcer leur groupe pour éviter de faire l’ascenseur. Ils ont misé sur l’expérience, dans le sillage de leur capitaine grognard Steffon Armitage, avec des actuels (Cubelli) ou anciens (Kuridrani, Cronin, Dixon) internationaux à plus de 30 ans, qui amèneront sérénité, mais aussi densité, à l’image du deuxième ligne samoan Josh Tyrell.
L’UBB, stoppée en cours de route par le Covid-19 alors qu’elle caracolait en tête lors de la première saison de Christophe Urios à sa tête, n’avait encore jamais connu de phases finales. Elle en a disputé trois en neuf mois, s’arrêtant à chaque fois en demi-finale (contre Bristol en Challenge européen puis contre Toulouse en Coupe d’Europe et en Top 14). L’Union en a profité pour emmagasiner de l’expérience et analyser « ces petits détails », dixit le capitaine Jefferson Poirot, qui ont fait la différence dans les matches à élimination directe. Le mot d’ordre sera la continuité, avec très peu de changements dans l’effectif et un recrutement très JIFF (joueurs issus des filières de formation) avec pas mal de jeunes aux dents longues. « Évidemment, on envisage de se qualifier. Évidemment que c’est notre priorité d’être dans le Top 6 », lance le manager Christophe Urios.
11e du Top 14, le CAB s’est maintenu pratiquement sans trembler. Avec un budget stable de 15 millions d’euros, qui le place encore une fois parmi les plus petits de l’élite, il n’a enregistré que quatre renforts pour neuf départs ou arrêts. Le président Simon Gillham avait fixé comme cap la saison passée d’accrocher la 10e place. Brive a échoué de peu en terminant 11e. Malgré cela, le dirigeant a placé la barre encore plus haut pour la saison à venir : « finir 8e ».
Après une première partie de saison complètement ratée, Castres a terminé la saison dernière en trombe, manquant d’un rien la qualification pour les phases finales mais en réussissant tout de même à arracher un strapontin pour la Coupe d’Europe. Le CO de Pierre-Henry Broncan espère poursuivre cette dynamique et entamer cette fois le championnat du bon pied. Afin d’accrocher cette fois la qualification, le CO a ouvert depuis la reprise deux chantiers prioritaires, touche et mêlée, des secteurs souvent défaillants la saison dernière.
La défaite à Bordeaux contre l’UBB en match de barrage a marqué la fin d’un cycle à Clermont. Le manager Franck Azéma avait souligné quelques mois plus tôt qu’il ne souhaitait pas aller au terme de son contrat. C’est donc avec le Néo-Zélandais Jono Gibbes que l’ASM va débuter cette nouvelle ère. L’effectif n’a que très peu bougé : le deuxième argentin Tomas Lavanini et l’ouvreur irlandais JJ Hanrahan sont arrivés. Pour Clermont, l’ambition est souvent la même en début de saison. Se qualifier pour les phases finales en Top 14 et en Coupe d’Europe.
Avec le départ à Clermont du Néo-Zélandais Jono Gibbes, l’Irlandais Ronan O’Gara est désormais le seul patron de l’effectif rochelais. Après deux finales perdues en Top 14 et en Coupe d’Europe, le Stade Rochelais démarre la saison avec une immense pancarte dans le dos : celle de candidat déclaré à un premier titre majeur. Le challenge est toutefois de taille car les Maritimes ont puisé aussi bien physiquement que mentalement sur deux tableaux la saison dernière. Ce qui explique aussi la volonté de leur staff de ne pas disputer de matches de préparation alors qu’ils débuteront leur saison avec la réception de Toulouse.
Après deux demi-finales (2018, 2019) et une 2e place au classement au moment de l’arrêt du championnat en mars 2020, le LOU a marqué le pas la saison dernière et terminé à la 9e place. Les jeunes joueurs lyonnais, Baptiste Couilloud, Félix Lambey ou Dylan Cretin, voudront prouver qu’ils ont tiré les leçons d’une saison qui a vu le LOU alterner le bon et le moins bon. Ils vont débuter la nouvelle saison avec la volonté de prendre d’abord une revanche sur eux-mêmes.
Après l’échec de Xavier Garbajosa (2019-janvier 2021), démis de ses fonctions au coeur de sa deuxième saison, Montpellier mise sur Philippe Saint-André au poste de manager. Intronisé en urgence en janvier, l’ancien sélectionneur des Bleus (2011-15) a quitté son costume de directeur du rugby pour prendre en mains une équipe mal dans sa peau et relégable. Une équipe qu’il a sauvée de la relégation. Après trois saisons compliquées, le MHR veut retrouver une place en phase finale.
Arrivé au printemps, le nouveau manager Sébastien Piqueronies, double champion du monde avec l’équipe de France U20 (2018, 2019), a réussi son pari de sauver le club et s’est mis dans les meilleures dispositions pour bâtir un nouveau projet. Effectif remanié en profondeur, avec 20 départs pour 16 arrivées, staff enrichi de deux nouvelles têtes (Thomas Choveau et Antoine Nicoud), nouvelle organisation du centre de formation, nouvelle méthodologie d’entraînement : tout a changé à la Section.
« On va la fermer, on ne va pas flamber ». En une phrase, le capitaine catalan Mathieu Acebes a résumé l’état d’esprit du dernier vainqueur de la Pro D2, qui retrouve l’élite deux ans après l’avoir quittée par la (toute) petite porte. Deux victoires seulement au compteur : les supporters de l’USAP n’ont pas oublié le calvaire vécu par le septuple champion de France lors de la saison 2018-2019. À Perpignan, on jure que la leçon a été retenue et certains signes invitent à y croire. À commencer par un effectif où se mélangent harmonieusement joueurs d’expérience (Chouly, Acebes, Faasalele, De la Fuente…) et jeunes aux dents longues en quête de reconnaissance (Tedder, Deghmache, Delguy…). Sans oublier le néo-international Melvyn Jaminet.
Le président Jacky Lorenzetti n’avait pas caché son émotion après les éliminations prématurées tant en championnat qu’en Coupe d’Europe, évoquant clairement « une déception » et tançant l’attitude de certains joueurs. Résultat, cet été, le Racing 92 est allé chercher le solide international Baptiste Pesenti à Pau et l’entraîneur des avants Didier Casadei à Périgueux. Le but ? Apporter un peu de plus de « rusticité », selon Lorenzetti. Le Racing est aussi le club qui aligne le plus de JIFF (joueurs issus des filières de formation) mais les départs de joueurs expérimentés comme Simon Zebo, Donnacha Ryan, Dominic Bird, Antonie Claassen, Emiliano Boffelli et François Trinh-Duc pèseront forcément.
Quasiment éliminé de la course à la phase finale, le Stade Français a terminé fort, enchaînant six victoires de rang pour s’offrir un derby face au Racing 92, en barrages. « On veut gagner un titre », a promis le propriétaire Hans-Peter Wild. « Faire mieux, pour le Stade Français, c’est atteindre les demi-finales », a abondé le troisième ligne parisien Sekou Macalou. Quoi qu’il en soit, pour soulever un premier Bouclier de Brennus depuis le titre en 2015, les hommes de Gonzalo Quesada devront être plus constants. À commencer par le derby de la 1re journée, face au Racing !
Depuis trois saisons et l’arrivée de Patrice Collazo au poste de manager général, le club varois patine. Après une finale de Challenge européen perdue en octobre dernier, les Toulonnais ont passé la quasi-totalité de la saison dans les six premiers de Top 14 avant d’en sortir après une défaite à Castres lors de la dernière journée. Toulon ne peut plus se cacher. Après la désillusion de la saison dernière, Collazo et son staff ont une obligation de résultat. Son président et propriétaire du club, Bernard Lemaître, a remis la main à la poche cet été et ne sera pas satisfait sans, au minimum, une demi-finale de Top 14.
Fort de son incroyable doublé Coupe d’Europe-Championnat la saison passée, le Stade toulousain sera attendu sur tous les terrains, français comme européens. Mis à part les départs à la retraite des emblématiques Jerome Kaino et Yoann Huget, et le transfert tonitruant de l’ailier sud-africain Cheslin Kolbe vers Toulon, les Toulousains ont conservé la plupart de leurs forces vives et se sont renforcés avec l’arrivée du troisième ligne international Anthony Jelonch. Comme souvent sur les bords de la Garonne, la gestion des périodes de doublons, avec de nombreux cadres retenus en sélection, sera déterminante.

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